Photo d

Comment favoriser les oiseaux des champs en milieu agricole

Temps de lecture : 3-4 minutes
© CERFO
Alors que nos pensées se tournent vers le printemps, nous commençons à songer davantage aux oiseaux. Un renouvellement de l’adhésion à la SLOE (Société de loisir ornithologique de l’Estrie), des échanges entre membres et un lien vers un article publié par les scientifiques du CERFO ont amené cet auteur à reproduire son article ici.

Plusieurs de nos lecteurs et lectrices sont des propriétaires fonciers qui pourraient souhaiter en apprendre davantage sur les oiseaux des champs.

L’objectif mondial de conserver et de protéger 30 % de l’eau et des terres d’ici 2030 est considérable. Décortiquons-le pour voir ce que nous pouvons faire, ici même, sur nos propres terrains. Chacun peut changer les choses et jouer un rôle dans la conservation et la protection. Pour ne pas nous sentir dépassés, concentrons-nous sur le présent.

Cliquez ici pour lire l’article publié par le CERFO.
« Comment favoriser les oiseaux champêtres en milieu agricole »


Les auteurs :
Bérubé Girouard, V. et E. Boulfroy. 2023. Comment favoriser les oiseaux champêtres en milieu agricole. Fiche d’accompagnement pour l’implantation d’aménagements favorisant la biodiversité en milieu agricole no 4. Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy (CERFO). 6 p.

« Ce projet est une initiative du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), financé par l’entremise du Programme services-conseils et mis en œuvre en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture. »

Nous vous partageons également une capsule vidéo qui a été réalisée sur cette même thématique. Elle présente le témoignage de deux producteurs agricoles qui ont réalisé ce type d’aménagement et en vantent les mérites!

Voici le lien : https://youtu.be/24CoA4R0PyU

Photo de groupe

Éducation par la nature : Partie 2/3 complété

Le point sur notre programme d’éducation

 

Les enfants s’amusent et apprennent… les deux vont de pair.  Jessica, notre éducatrice « Nature Nerd », inspire l’émerveillement et la curiosité. Cet hiver, nous avons accueilli 190 élèves, répartis sur 10 jours, provenant de 6 écoles locales du cycle 2 (classes 3-4).
Thème
– La survie
  • Changements dans l’environnement en hiver
  • Adaptation des animaux à ces changements
  • Remarquer les signes de vie en hiver

 

Une des activités 

– Mésange à tête noire

L’essentiel : Certains animaux poursuivent leurs activités quotidiennes et disposent de certaines adaptations pour gérer leur énergie (trouver de la nourriture, se réchauffer, etc.).

Activité : Avez-vous un souvenir de mésange ?

Répartissez les élèves en 4-5 groupes
Chaque groupe reçoit un ensemble spécifique de 5 symboles
Ils doivent se souvenir des symboles et de la séquence à la fin de la randonnée.

 

 

Un parent a dit : 

En résumé, Ugo est curieux comme plusieurs enfants de son âge et ce genre d’activité lui plaisent beaucoup. Il a hâte d’y retourner au printemps.

 

 

 

 

 

 

 


Vous pouvez nous aider à faire avancer ce programme
Cliquez ci-dessous pour faire un don :

Journées portes ouvertes

Open Garden Days at Glen Villa Gardens

Nous avons le plaisir d’annoncer que Patterson (Pat) Webster ouvrira aux visites le Glen Villa Art Garden, ses jardins privés en bordure du lac Massawippi, lors de trois samedis cet été. Pat remettra les profits des ventes de billets à la Fondation Massawippi.
L’an dernier, elle a amassé plus de 50 000 $. Merci beaucoup, Pat, pour votre générosité et votre temps.

Cette année, les dates prévues sont les samedis 17 juin, 15 juillet et 12 août. 

Les ventes de billets débuteront le mois prochain, et nous annoncerons la date dans notre infolettre d’avril. Les ventes seront également annoncées sur le site Web de Pat, Glen Villa Art Garden.

Le coût est toujours de 25 $ par personne. Tous les profits sont versés à la Fondation Massawippi Foundation, qui œuvre à la conservation des terres, à l’aménagement de sentiers publics et au financement de projets qui profitent aux collectivités autour du lac Massawippi.

NOUVEAU cette année! Pat prévoit des activités spéciales, disponibles sur réservation pour un groupe limité de visiteurs : promenades ornithologiques, ateliers de planification et de conception de jardins, identification de plantes indigènes, et plus encore.

Restez à l’affût!

 

Migrations in Motion

Migrations in Motion
© Nature Conservancy
Reproduction (et traduction) d’extraits d’un article de Nature Conservancy.
Justine E. Hausheer est une rédactrice scientifique reconnue qui écrit pour Nature Conservancy.

Temps de lecture : 3-4 minutes

Justine écrit :

Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs universitaires et de Nature Conservancy révèle que seulement 41 pour cent des zones naturelles aux États-Unis conservent une connectivité suffisante pour permettre aux différentes espèces de suivre les conditions climatiques qu’elles préfèrent, à mesure que le climat mondial change. Les scientifiques ont modélisé la répartition et les besoins d’habitat de 2 903 espèces de vertébrés dans l’hémisphère occidental en fonction de l’utilisation des terres et des régimes climatiques prévus.

Dan Majka, cartographe et analyste pour Nature Conservancy, a donné vie à ces données en créant une série de cartes qui montrent les corridors que les mammifères, amphibiens et autres animaux emprunteront pour se déplacer vers de nouveaux habitats avec les changements climatiques prévus. Les cartes dynamiques de Dan, inspirées par les cartes des vents des États-Unis et utilisant les codes des cartes mondiales des vents, adaptés par Chris Helm, permettent aux scientifiques et au public de constater les impacts des changements climatiques sur les animaux du continent et de visualiser les couloirs dont ils auront besoin pour se déplacer.

La question est la suivante : quand les animaux se déplaceront pour trouver un nouvel habitat parce que leur ancien milieu de vie se modifie en raison des changements climatiques, où iront-ils et comment les humains interagiront-ils avec eux? En regardant la carte pour le sud du Québec, la région la plus populeuse de la province, on constate la densité de la migration des animaux dans le secteur.

Comment peut-on aider?

La COP15, la conférence de l’ONU sur la biodiversité qui a eu lieu à Montréal en décembre, s’est conclue par un accord historique pour protéger 30 % des eaux intérieures, des terres et des zones côtières d’ici 2030.

C’est un objectif TRÈS ambitieux qui peut susciter de l’écoanxiété chez certaines personnes.

Et si on le décortiquait pour regarder de plus près ce que chaque collectivité peut faire de son côté?

La Fiducie de conservation Massawippi (FCM) travaille sur des projets de conservation depuis 2011. Avec le Corridor appalachien (créé en 2002) et 16 autres groupes de conservation, nous sensibilisons le public, accueillons des projets de recherche et protégeons les terres grâce à des dons, des achats et des servitudes. Nous préparons également des programmes éducatifs pour former une communauté de futurs protecteurs et protectrices de l’environnement.

La majorité des terres que nous avons protégées jusqu’à présent sont reliées entre elles, créant ainsi un « corridor » pour la faune et la flore. Nous cherchons à créer davantage de connectivité avec nos projets d’expansion. Nous avons commencé dans une zone identifiée par le Corridor appalachien comme étant la plus vulnérable au développement par l’humain. Ces terres, d’une immense valeur écologique, nécessitaient une attention immédiate au risque d’être perdues.

Qui les a protégées? Un groupe de personnes sensibilisées qui n’étaient ni scientifiques ni environnementalistes, mais qui savaient au fond d’elles-mêmes que la vallée Massawippi était un endroit spécial, tant sur le plan environnemental, esthétique ou historique, qu’il fallait protéger pour le bien de tous.

Bien que les administrateurs et administratrices de la FCM et les membres du conseil d’administration de la Fondation Massawippi (FMF) aient changé au fil du temps, les membres actuels sont toujours des bénévoles passionnés qui apportent leurs compétences variées. Nous avons appris à identifier et à reconnaître les zones problématiques. Nous travaillons avec nos différents partenaires, des municipalités et d’autres ONG pour voir comment nous pourrions protéger plus de terres ou changer la façon dont nous en prenons soin.

Les avantages de la conservation des terres privées combinés avec les projets de conservation provinciaux et nationaux aident à atténuer les effets des changements climatiques. Les particuliers ont un rôle important à jouer dans la régulation de la qualité de l’eau et la protection de zones naturelles et d’écosystèmes irremplaçables. L’atteinte des objectifs dans la portion sud du Québec dépend de la contribution de particuliers et de fiducies foncières locales. Après tout, la majeure partie du territoire appartient à des propriétaires privés.

Quelques statistiques sur l’utilisation des terres du bassin versant du lac Massawippi

512 km2 au Canada (un autre 90 km2 au Vermont)
8,17 km2, la superficie du lac Massawippi
239,6 km2 de terres boisées
187,8 km2 de terres agricoles
4,86 km2 de terres protégées par la Fiducie de conservation Massawippi

Nous avons encore du chemin à faire, mais nous faisons des progrès. Certaines zones conservées permettent l’accès aux forêts et aux terres pour des activités récréatives et éducatives, contribuant ainsi à la santé et au bien-être des individus et à la protection des terres écologiquement fragiles, qui abritent insectes, oiseaux et autres espèces de la faune et de la flore. D’autres zones sont laissées intactes pour l’usage exclusif de la faune.

Le changement climatique est mondial et les mesures efficaces, elles, sont locales.

Engagement mondial 30/30 de la COP15, engagement 30/30 pour la FCM et la FMF dans la vallée Massawippi

Métamorphose

Métamorphose
Écrit par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

« À moins que quelqu’un comme toi ne se sente vraiment concerné,
jamais rien ne changera. Jamais. »

(citation du film Le Lorax de Dr. Seuss)
On imagine souvent que la conservation se fait à grande échelle et qu’elle est surtout portée par de grands gestes d’éclat comme des manifestations et des lois ambitieuses. Mais si je vous disais que quelque chose d’aussi simple que de « se sentir vraiment concerné » peut être tout aussi important, surtout lorsqu’il s’agit de trouver et de revendiquer notre morceau du casse-tête de la conservation?

On peut se sentir concerné de différentes manières, et dans le cas de l’histoire suivante, cela a pris la forme d’un panier à linge en filet…

À la fin du mois d’août 2018, un couple de retraités des Cantons de l’Est fait une découverte incroyable. Un joyau vert émeraude pâle, parsemé de points dorés, suspendu à la fenêtre de leur sous-sol. Quel plaisir pour les yeux! Il est si parfait et beau qu’il semble à peine réel. En tant que passionnés de la nature, ils soupçonnent qu’il s’agit de la chrysalide du papillon monarque (Danaus plexippus), même s’il est plutôt rare pour eux d’en apercevoir une à ce moment-là. Intrigués, ils se mettent à observer les plantes environnantes et, à leur grande surprise et à leur grande joie, découvrent de nombreuses chenilles rayées de noir, de blanc et de jaune! D’autres monarques! Ce moment d’émerveillement suscite chez eux un tel intérêt qu’ils commencent à faire des recherches.

Déjà à l’époque, quelques recherches sur Internet brossent un tableau plutôt sombre de la situation, les mots « menacé » et « en danger » constellant l’écran lorsqu’ils essaient d’en savoir plus sur le papillon monarque. Après avoir recueilli quelques informations, l’étape suivante semble non seulement évidente, mais tout à fait réalisable : ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour s’occuper des monarques dans leur cour arrière. Au départ, il s’agit simplement de « surveiller de près la situation ». Mais lorsqu’ils remarquent que les chenilles sont chassées par d’autres insectes à un rythme alarmant, ils décident d’intervenir. C’est alors qu’entre en scène le panier à linge en filet.

Pour accueillir une poignée de chenilles, ce panier à linge est la pouponnière idéale. Placé sous la pergola du balcon avant, agrémenté de quelques tiges d’asclépiade et d’un bol d’eau, le panier à linge permet aux chenilles de se nourrir à leur guise et d’entamer leur processus de transformation sans être dérangées. Cette année-là, le couple relâche un total de sept monarques adultes et recense trois individus dans sa cour qui ont survécu de façon naturelle.

Depuis, chaque année, ils attendent impatiemment la fin de l’été pour pouvoir revivre cette magie. Leur travail évolue au gré de leurs apprentissages et ils prennent des notes à chaque cohorte. En plus de la pouponnière (aujourd’hui plus grande et plus sophistiquée), ils commencent à placer des drapeaux orange le long de la route chaque mois d’août pour indiquer l’emplacement des précieux plants d’asclépiade et communiquer avec les employés municipaux chargés de tondre les hautes herbes. « Laissez-les pousser, s’il vous plaît! » C’est devenu une tradition, un rituel estival qui revient chaque année. Chaque fois qu’un papillon monarque adulte passe devant eux, ils éprouvent un sentiment d’émerveillement, de gratitude et de communion avec leur morceau du casse-tête de la conservation.

Cette histoire touchante illustre bien la contribution que nous pouvons apporter à titre individuel lorsque nous nous intéressons suffisamment à quelque chose pour le remarquer, nous informer et agir. Elle a également inspiré un prochain projet de la fondation…

L’asclépiade et le projet Monarque de la Fondation Massawippi

 

Espèce migratrice qui parcourt des milliers de kilomètres chaque année pour passer l’hiver au Mexique, le monarque vit un important déclin de sa population causé par une multitude de facteurs. Lorsqu’on s’attarde à l’ampleur et à la complexité de la situation, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a de quoi se décourager. La déforestation de son habitat hivernal et les conditions météorologiques extrêmes causées par les changements climatiques ont fait des ravages. Par où commencer? En revanche, lorsqu’on examine de plus près les facteurs qui sont importants dans notre région, la situation semble beaucoup plus encourageante, voire simple.

Si le papillon monarque adulte se nourrit du nectar de diverses espèces de plantes indigènes, l’asclépiade est la seule source de nourriture pour la chenille monarque qui entreprendra éventuellement sa métamorphose. Malheureusement, cette plante indigène a subi une baisse marquée de sa population à cause de l’utilisation d’herbicides dans l’aire de répartition du monarque. De plus, des études menées dans les dix dernières années suggèrent que le recul de l’asclépiade est le facteur le plus important influençant les récents problèmes de population de monarques.

Tout comme d’autres plantes, le fait qu’on la retrouvait autrefois partout et qu’on la considérait comme une mauvaise herbe a probablement contribué à ce qu’elle soit perçue par beaucoup comme une plante de peu d’importance. Mais cet article n’a pas pour but de ressasser le passé, mais plutôt de regarder vers l’avenir.

Lorsqu’on sait à quoi la plante ressemble, il est impossible d’ignorer l’abondance d’asclépiade qui borde la première section du sentier du parc Scowen à North Hatley. En été, l’asclépiade pousse en hauteur et donne de magnifiques et larges ombelles d’un mauve rosâtre au parfum étonnamment agréable. À l’automne, la plante se dessèche lentement et les cosses arrivées à maturité finissent par s’ouvrir pour libérer de nombreuses graines disposées en écailles de poisson. Même en hiver, on peut voir les tiges sèches et les cosses fendues dépasser de la neige. Pour la Fondation Massawippi, cet habitat est un monde de possibilités.

La Fondation est heureuse de lancer ce printemps son propre projet pour les papillons monarques. Nous nous sommes inspirés d’histoires comme celle plus haut et de diverses initiatives d’organismes au pays (voir la liste plus bas), et la prairie remplie d’asclépiades du parc Scowen deviendra un haut lieu d’apprentissage et de protection de la population de papillons monarques qui se reproduit dans notre région.

L’objectif est de reprendre des éléments de programmes lancés par d’autres organismes afin de créer un projet qui contribue aux efforts de conservation existants et qui sera aussi unique au parc Scowen. Les principaux volets du projet :

  • Se familiariser avec l’asclépiade et sa prairie-habitat au parc Scowen et en assurer la préservation
  • Sensibiliser la collectivité à la protection du monarque
  • Organiser des activités éducatives et des journées de science participative pour recueillir des données
  • Construire une pouponnière où le public pourra assister à la magie de la métamorphose du monarque

Considérez cet article comme le premier d’une série qui portera sur ce projet emballant et sur l’histoire naturelle fascinante du monarque, des pollinisateurs et des habitats dont ils dépendent. Nous ne pourrions être plus emballés à l’idée de réaliser ce projet, et nous vous invitons à nous contacter si vous avez des ressources à nous transmettre ou si vous souhaitez vous impliquer.

 

Enrichissez votre vocabulaire de la nature
À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Chrysalide
  • En danger (versus « menacé »)
  • Déforestation
  • Plantes indigènes
  • Métamorphose
  • Ombelle
  • Science participative (ou « science citoyenne »)

Références

 

Les zones humides sont un remède naturel pour les lacs canadiens malades

A propos de l’auteur de l’article :
Mark Gloutney est le directeur national de la science, de l’éducation et de la planification commerciale de Canards Illimités Canada.

 

Publié à l’origine dans The Globe and Mail le 9 septembre 2022

Temps de lecture : 4-6 minutes

Il y a de fortes chances que vous l’ayez vu au cours de l’été sur votre lac préféré : une épaisse écume à la surface de l’eau, ressemblant souvent à de la soupe aux pois. Les algues bleu-vert (aussi appelées cyanobactéries) peuvent rendre l’eau impropre à la baignade et rendent souvent malades les gens, les animaux de compagnie, le bétail et la faune.

En juillet, la Nouvelle-Écosse a dressé la liste de 26 cours d’eau soupçonnés d’avoir une prolifération d’algues bleues. Des responsables des services de santé de l’Alberta ont identifié des algues bleues dans des secteurs du lac Camp, à l’est d’Edmonton, et du lac Haunted (un nom ironique pour un endroit souillé par la sinistre boue), à l’est de Red Deer. L’autorité sanitaire de la Saskatchewan a émis un avertissement d’algues bleu-vert pour le lac Little Manitou, au sud-est de Saskatoon. En août, le district régional de la capitale de la Colombie-Britannique a constaté la prolifération d’algues toxiques dans trois lacs différents de deux parcs régionaux.

Dans d’autres régions, le problème est récurrent. Au cours des deux dernières décennies, les autorités fédérales ont surveillé de près l’état des algues dans trois lacs où la prolifération est chronique : le lac Winnipeg, le lac des Bois et le lac Érié. Le récent rapport sur l’état des Grands Lacs 2022, publié conjointement par le Canada et les États-Unis, suggère que la route est encore longue pour certains de ces plans d’eau emblématiques, citant « les menaces importantes qui pèsent sur l’écosystème des Grands Lacs, notamment les effets des nutriments ».

Si les algues sont naturellement présentes dans l’eau, l’excès de nutriments favorise leur prolifération. Le problème commence souvent très loin. L’eau de ruissellement du bassin versant s’écoule en aval, transportant des nutriments tels que le phosphore et l’azote. Cela peut être dû au ruissellement agricole, à des sources telles que des fosses septiques mal gérées ou à des débordements de systèmes de traitement des eaux usées.

Le changement climatique ne fait qu’aggraver la situation. La chaleur crée des conditions favorables à la prolifération des algues bleues. En août, des avertissements de chaleur ont été émis dans cinq provinces, de l’Ontario aux Maritimes. La Colombie-Britannique a également connu des journées de températures record cet été. Alors que les vagues de chaleur poussent de plus en plus de gens à chercher du répit dans l’eau, la maladie qui sévit dans les lacs du Canada pourrait les en détourner. Les personnes et les animaux exposés à la prolifération d’algues toxiques peuvent présenter des symptômes soudains de type grippal et des problèmes neurologiques.

Face à cette situation, que pouvons-nous faire pour garder nos lacs sains et propres ? Protéger et restaurer nos zones humides naturelles.
Les zones humides sont des écosystèmes étonnants qui ralentissent le débit des eaux de ruissellement, empêchant ainsi l’excès de phosphore, d’azote et d’autres nutriments nocifs d’atteindre les lacs et les cours d’eau. Mais elles continuent d’être sous-estimées. Enveloppées de quenouilles, les eaux calmes et sombres des marais, des étangs et des tourbières sont souvent considérées comme un symptôme de la mauvaise qualité de l’eau plutôt que comme une solution. Mais ne vous fiez pas aux apparences. Les zones humides sont l’une des solutions les plus puissantes aux problèmes chroniques de l’eau.
Les organisations de protection de la nature vantent depuis longtemps les mérites des zones humides en tant que filtres à eau et défense naturelle contre la prolifération des algues bleues. De nouvelles recherches permettent de quantifier ce pouvoir.
Pendant deux ans, Canards Illimités Canada a étudié huit petites zones humides restaurées sur la rive nord du lac Érié afin de mesurer leur capacité à réduire les nutriments dans l’eau avant qu’elle n’atteigne un lac. Ces petits milieux humides étaient des zones de faible altitude, en  » bordure de champ « , qui avaient peu de valeur pour la production agricole, mais une valeur énorme pour capter les eaux de ruissellement des terres agricoles environnantes. Les zones humides ont retenu 60 % de la forme la plus problématique de phosphore soluble-réactif de l’eau. Elles ont également retenu 46 % du phosphore total et 47 % de l’azote total. Des recherches complémentaires menées au Manitoba ont montré que l’assèchement des terres humides augmente la quantité de nutriments livrés aux rivières et aux lacs en aval.
La bonne nouvelle, c’est que nous comprenons bien ce qui cause ces éclosions d’algues bleues et ce que nous pouvons faire. La mauvaise nouvelle est que nous n’investissons pas suffisamment pour avoir un impact significatif sur le problème. Canards Illimités Canada estime qu’environ 32 hectares de terres humides disparaissent chaque jour dans le sud du Canada.
Tant que nous ne ferons pas davantage pour conserver et restaurer les milieux humides, nous pouvons nous attendre à davantage de fermetures de plages et d’avis sanitaires. Au-delà de la perte évidente des plaisirs de l’été, les répercussions économiques, sociales et écologiques seront importantes. L’épuisement des stocks de poissons, les pertes pour le tourisme, ainsi que les dépenses supplémentaires liées à la surveillance et au traitement de l’eau sont autant de réalités coûteuses.
Les zones humides préservent la vie au milieu de notre crise de l’eau. Mais ces écosystèmes sont stressés. Allons-nous agir pour les protéger avant qu’il ne soit trop tard – pour elles, pour notre eau douce et pour nous tous ?

Cliquez sur le lien pour obtenir de plus amples informations et des articles sur les zones humides rédigés par nos amis de Canards Illimités : https://www.canards.ca/actualite/

 

Qu’est-ce qui ressemble à un chien, bouge comme un chat et sent la mouffette?

Écrit par Jessica Adams (Nature Nerding)

Temps de lecture : 5-7 minutes

Deux de mes expériences les plus mémorables avec Nature Nerding se sont produites dans les sentiers de la Fondation Massawippi l’hiver dernier. Toutes deux parce que j’ai suivi mon nez…

En février de l’année dernière, je suis en train de marcher sur le sentier Massawippi à Sainte-Catherine-de-Hatley en revenant du lac quand soudain une odeur âcre flottant dans l’air frais de l’hiver me fait m’arrêter net. Comme j’ai une bonne idée de ce que ça peut être, j’ai envie de chercher un peu autour du sentier. Mon amie m’observe me laisser guider par mon nez. Je finis par trouver la source de l’odeur.

« Du pipi de renard! », je m’exclame. Mon enthousiasme débordant pique sa curiosité, et je continue. « Tu vois? Si tu te penches ici et que tu renifles, tu sentiras une odeur de mouffette. »

Puisqu’elle me connaît bien et qu’elle m’aime comme je suis, elle obéit. Sur son visage se dessine un air perplexe, mais curieux. Nous poursuivons notre petite enquête. En suivant les empreintes menant vers l’urine, nous tombons sur une autre merveilleuse découverte : une mini scène de crime, où un petit mammifère a été tué de la main (patte) d’un renard roux affamé. Nous pouvons voir la neige remuée et quelques touffes de poils. Un destin pas très cool pour la petite créature, mais une découverte formidable pour une passionnée comme moi.

Un mois plus tard, en mars 2022, nous animons l’une de nos premières activités scolaires au parc Scowen quand cette odeur familière se répand dans ma direction. Avec une vingtaine d’élèves du primaire avec moi cette fois-ci, il est un peu plus difficile de s’arrêter. L’excitation sur mon visage réussit toutefois à capter l’attention de tout le monde, et je me mets à expliquer mon observation. Tout en racontant ce que mon nez détecte, je scrute les alentours à la recherche de pistes et d’empreintes. Et voilà, comme si c’était prévu : à côté du sentier se trouve une tache d’urine de renard sur une bûche couverte de neige.

Les enfants qui sont assez curieux s’approchent pour sentir. Certains se contentent, et je les comprends, de me croire sur parole. Mais la conversation que nous avons ensuite sur les renards roux en hiver et les signes des animaux est probablement l’une des plus enrichissantes que j’ai eues. C’est l’une des rares occasions où j’ai pu parler de quelque chose tout en l’observant. J’ai eu la sensation d’avoir un accès privilégié au monde de ce canidé furtif.

L’hiver est l’une des meilleures périodes pour apprendre à connaître la faune. Toutes les activités ne cessent pas, et pour certains mammifères comme le renard roux, il s’agit même d’un moment important dans leur cycle de vie. De plus, la neige nous fournit un magnifique substrat sur lequel observer certains des comportements les plus fascinants de la forêt. Au fil des ans, ces deux facteurs combinés m’ont aidé à en apprendre plus sur le renard roux, une espèce dont la présence peut être beaucoup plus difficile à détecter en d’autres saisons.

Comment pouvez-vous donc rendre vos marches en forêt plus enrichissantes et apprendre à découvrir des animaux sauvages comme le renard roux, par exemple ?

Recueillez des infos intéressantes sur la nature : C’est un autre passionné de nature (et un super pisteur d’animaux) qui m’a parlé du concept de pipi de renard qui sent la mouffette. Sans cette info, je n’aurais peut-être jamais remarqué l’odeur en me promenant dans les bois, ou alors j’aurais simplement pensé qu’il s’agît d’une mouffette venant de se réveiller. Cet article est votre point de départ – maintenant, lancez-vous!

Lorsque vous êtes en forêt, ralentissez et laissez vos sens vous guider : C’est lors d’une balade en solo dans les bois que j’ai remarqué l’odeur de mouffette pour la première fois. Elle a déclenché chez moi un souvenir et j’ai donc pris le temps de voir où cette observation me conduisait. La prochaine fois que vous êtes en forêt, pensez à ralentir votre rythme ou à vous arrêter quelques minutes. Profitez-en pour véritablement faire appel à vos sens. Si vous vous concentrez sur votre odorat, par exemple, y a-t-il quelque chose en particulier qui ressort?

Suivez les indices, posez des questions et faites des observations plus détaillées : Imaginez que vous avez senti une odeur. Maintenant, suivez votre nez! Peut-être voyez-vous une tache d’urine, ou alors une série d’empreintes? Ou les deux? Demandez-vous : où se trouve l’urine? Quelles sont les caractéristiques de chaque empreinte? La piste suit-elle un schéma particulier? Rassemblez autant d’information que possible et essayez aussi de prendre des photos ou des notes. Cela vous aidera à continuer les recherches à la maison.

Faites des recherches à la maison : En poursuivant vos recherches dans le confort de votre foyer, vous pourrez confirmer vos observations et en apprendre plus sur l’animal en question. Dans le cas du renard roux, j’avais deux grandes interrogations : à part l’urine qui sent la mouffette, comment faire la différence entre la piste d’un renard et celle d’un chien de taille similaire? Et pourquoi l’urine sent-elle plus fort en hiver?

Pour ce qui est des empreintes, les renards font partie de la famille des chiens, ce qui explique la ressemblance de l’empreinte de la patte. Leur piste, par contre, ressemble beaucoup plus à celle d’un chat. Une grande différence entre la piste d’un renard et celle d’un chien domestique est le caractère direct de la piste du renard. Un animal sauvage qui doit conserver son énergie n’a pas le temps de traîner et se déplace généralement du point A au point B. Un chien à qui l’on garantit deux repas par jour peut bien zigzaguer d’un arbre à l’autre en reniflant à sa guise. Quant à la ressemblance entre les traces du renard et celles du chat, elle est due au fait que leurs pattes repartent sur leur propre piste laissant une trace droite et simplifiée.

Et que signifie une urine à l’odeur forte? Nous avons découvert qu’à cette période de l’année, les renards mâles et les renardes sont en pleine période d’accouplement et qu’ils sont occupés à arpenter leur territoire pour faire leurs marques odorantes. L’odeur d’urine est donc plus forte à cette période de l’année, car elle est remplie d’informations. Notre sens de l’odorat peu aiguisé ne détecte qu’une odeur de mouffette… Les renards, eux, décèlent tout : le sexe et l’âge de l’autre renard, son statut reproductif et sa position hiérarchique.

Je dis souvent que ma capacité à détecter l’odeur de l’urine de renard dans l’air est l’un de mes trucs pour impressionner les participants et participantes… mais en réalité, tout le monde peut entraîner son nez à le faire. Ce n’est pas vraiment une odeur subtile. Le problème, c’est plutôt que beaucoup d’entre nous marchent dans les bois avec un objectif en tête. Que ce soit de respirer de l’air frais, de bouger ou de discuter avec un ami ou un proche, les intentions que nous apportons avec nous dans la forêt peuvent souvent nous distraire de toutes les choses magiques qui n’attendent que d’être remarquées. C’est normal, mais de temps en temps, il en vaut aussi la peine de repenser sa façon d’interagir avec la nature afin de se donner la chance de percevoir cette magie, simplement en ralentissant et en… prenant une bonne bouffée d’air.

Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Pistes
  • Empreintes
  • Canidé
  • Marques odorantes
  • Position hiérarchique

Références

  • Naturally Curious: A Photographic Field Guide and Month-by-Month Journey through the Fields, Woods, and Marshes of New England, par Mary Holland
  • Tracking & the Art of Seeing: How to Read Animal Tracks and Sign, par Paul Rezendes

Amis américains de la conservation canadienne

Tom Wilcox, membre du conseil d’administration de la Fondation Massawippi et fiduciaire de la Fiducie de conservation Massawippi, a établi tout récemment un lien formel avec l’organisme américain American Friends of Canadian Conservation (AF of CC), un lien qui devrait procurer d’importantes ressources américaines aux organismes de conservation canadiens. M. Wilcox agit à titre de représentant canadien de cet organisme.
American Friends of Canadian Conservation est un organisme de bienfaisance américain qui fait équipe avec des organismes de conservation canadiens de même qu’avec des propriétaires américains de terres à haute valeur environnementale et écologique, et ce, dans le but de protéger au Canada non seulement les espaces naturels et les paysages pittoresques, mais aussi les bassins hydrographiques fragiles, les ressources récréatives, les habitats pour les poissons, les oiseaux et la faune ainsi que les lieux qui renferment les souvenirs familiaux de nombreuses générations.

La création d’American Friends of Canadian Conservation visait à lever les obstacles fiscaux et juridiques qui empêchaient les contribuables américains de protéger de façon permanente le patrimoine naturel canadien. Le don de terres et les servitudes de conservation à American Friends sont considérés comme des dons de charité aux États-Unis et ne constituent pas des gains en capital au Canada.
https://conservecanada.org/portfolio-item/massawippi-conservation-trust/

Les organismes de Massawippi unissent leurs efforts pour protéger les terres dans les Cantons de l’Est
La frontière entre le Canada et les États-Unis est certes la frontière internationale la plus longue du monde, mais elle se distingue aussi par les liens d’amitié de longue date qui unissent les résidents des deux pays. Les Cantons de l’Est en sont un exemple éloquent. Mentionnons d’ailleurs que les origines de la charmante ville de North Hatley, située à seulement 30 minutes ou 36 kilomètres de la frontière du Vermont, remontent à 1792, année où le capitaine américain Ebenezer Hovey a repéré le lac Massawippi lors d’une de ses explorations de la région. C’est bien entendu à la Première Nation des Abénakis qu’on doit toutefois la découverte de ce lac de 15 kmdont le nom signifie une « abondance d’eau limpide ».
Peu importe l’époque où l’on se place, force est de constater que la grande valeur écologique et esthétique de la région de Massawippi fait consensus. Deux organismes consacrent avec succès des efforts soutenus pour en protéger les terres et l’environnement.

En 1968, des citoyens se sont regroupés pour former Bleu Massawippi, un organisme qui s’est donné pour mission de protéger la santé écologique du bassin versant du lac Massawippi par le biais de la recherche et de l’éducation populaire. Puis en 2010-2011, un groupe de résidents a créé la Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi pour faciliter l’organisation de collectes de fonds qui serviraient à la protection continue de l’intégrité écologique du lac et du bassin versant. Alors que la Fondation se charge de soutenir les activités qui sont avantageuses pour les habitants de la région, la Fiducie s’occupe de veiller à la préservation de l’état naturel des terres adjacentes au lac Massawippi et à ses tributaires ainsi que de fournir des services d’intendance à perpétuité
À l’heure actuelle, la Fiducie de conservation Massawippi s’intéresse particulièrement aux terres non développées du versant ouest du lac Massawippi, qui font plus de six kilomètres et atteignent la plus haute crête. Les experts ont pu constater la valeur de la forêt ancienne ainsi que le grand nombre d’espèces rares ou menacées que renferment la flore et la faune de ces terres. Tom Wilcox est l’un des fondateurs de la Fiducie; depuis maintenant cinq générations, sa famille fuit les États-Unis durant l’été pour venir au lac Massawippi.
« Mon arrière-grand-mère et mon grand-père sont venus ici en 1890, ce qui fait des petits-enfants de mon frère la sixième génération, nous explique Tom Wilcox. Comme les terres, vulnérables sur le plan écologique, faisaient de plus en plus l’objet d’une forte pression immobilière, nous avons jugé bon de créer un instrument pour les protéger. » La Fiducie de conservation Massawippi a recours à divers moyens pour conserver les terres : en en faisant l’acquisition que ce soit par suite d’achats ou de dons; en établissant des servitudes; en aidant les propriétaires fonciers à comprendre les avantages écologiques et fiscaux rattachés à la limitation des types d’activités permis sur leurs terres de même qu’en aidant les propriétaires fonciers à comprendre les conséquences que la surexploitation peut avoir sur la santé globale du bassin versant du lac Massawippi. Ces dix dernières années, M. Wilcox a connu bien des moments de fierté, car la Fiducie a amassé au cours de cette période plus de 5 000 000 $.
« En plus des dons en argent, nous avons obtenu des dons de propriétés et des servitudes d’une valeur de plus de 3 000 000 $. Grâce à nos donateurs et à nos partenaires, nous sommes devenus une référence en matière de santé écologique et de durabilité », déclare Patterson Webster, président du conseil de la Fondation Massawippi.
En juin 2017 avait lieu l’ouverture officielle du Sentier Massawippi. Des représentants des Premières Nations, des résidents et leur famille de même que les élus, francophones et anglophones, se sont réunis pour célébrer l’ouverture du nouveau réseau de sentiers qui donnait dorénavant accès à ce qui avait été jusqu’alors des propriétés privées. Pour rendre hommage au peuple abénakis dont le territoire incluait cette terre, Paul Carignan, du peuple métis, et sa femme Sylvia Bertolini ont entonné un chant du soleil Anishinaabe. « Notre travail à la Fiducie non seulement garantit la conservation des terres à perpétuité, mais aussi permet aux familles d’avoir accès à la nature, de l’apprécier et de mieux la comprendre — ces 18 derniers mois nous nous sommes rendu compte d’ailleurs à quel point la nature est indissociable du bien-être de notre collectivité et de la santé de la planète. »
Tant la Fiducie de conservation Massawippi que Blue Massawippi sont maintenant des bénéficiaires d’American Friends of Canadian Conservation, les contribuables américains pouvant leur accorder leur appui sous forme d’un don déductible du revenu imposable aux États-Unis!
« Nous sommes très reconnaissants à nos amis américains de leur soutien, mentionne M. Wilcox. Je conseille aux citoyens américains qui s’interrogent sur l’avenir de leurs propriétés de se renseigner sur l’organisme American Friends. Compte tenu des avantages fiscaux, ils constateront que “ça rapporte de donner”. »

https://conservecanada.org/canadians-and-americans-work-together-to-conserve-a-watershed-in-quebecs-eastern-townships/

Rapport annuel 2019-2020 (en anglais seulement)
https://conservecanada.org/wp-content/uploads/2020/10/AFoCC-annual-report-FY-19_20-rev-10_24_20.fin_.LO-REZ.pdf

Site web de American Friends of Canadian Conservation

La ferme VIMO

La famille Viens a remporté le Prix du leadership agroenvironnement à la ferme attribué à une ferme conventionnelle.
Le prix a été décerné par notre comité de sélection, composé des membres suivants :
M. Eric van Bochove, Ph. D., directeur scientifique des centres de recherche et de développement pour Agriculture et Agroalimentaire Canada, maintenant retraité.
M. Darren Bardati, Ph. D., professeur et directeur du département d’environnement et de géographie de l’Université Bishop’s à Sherbrooke.
Mme Stéphanie Durand, gestionnaire RH et exploitation agricole de recherche pour le cheptel laitier (rotation, achat d’intrants, gestion des cultures) à Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Voici les réponses fournies par les lauréats aux questions réglementaires

COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE ENTREPRISE?

Une entreprise familiale de 4e génération soucieuse de produire du lait de qualité supérieure de manière durable. Le respect des ressources, des gens et des animaux figure au centre de nos valeurs. Notre travail nous passionne et nous actualisons sans cesse nos connaissances.

Y a-t-il d’autres aspects de la gestion agroenvironnementale de votre ferme dont vous aimeriez nous informer? 

Nous sommes partisans de l’agriculture régénératrice, un concept qui a pour conséquence d’améliorer la vie du sol. Le sol séquestre le carbone (ce qui ralentit le changement climatique) de sorte qu’il s’en trouve revitalisé et a donc moins besoin de pesticides et d’engrais minéraux, ce qui diminue le lessivage.

Nous cherchons à réinsérer les animaux dans les pâturages, ce qui contribuera à restructurer le sol, et nous allons mettre à l’essai le thé de compost, qui est un moyen naturel de rendre un sol productif et résistant. Nous voulons aussi améliorer le cycle de l’eau en réduisant le compactage et en favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol. Nous nous proposons aussi de recueillir l’eau de pluie des toits des édifices.

COMMENT UTILISEREZ-VOUS LE PRIX DE 10 000 $ QUE VOUS AVEZ REMPORTÉ ?
– Achat d’équipement qui permettra l’ensemencement direct de maïs
– Achat de plantes et d’arbustes
– Suivre des cours de formation
– Retenir les services de consultants en culture de couverture

Un mot de remerciement de la famille Viens :

Merci encore une fois d’avoir organisé ce formidable concours! Il renforce notre motivation et nous encourage à poursuivre les efforts que nous déployons pour assurer la santé des écosystèmes.
Le conseil de la Fondation Massawippi examine des façons de favoriser encore plus la santé et la vitalité de la vallée Massawippi. La Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi participent au mouvement mondial qui vise à accroître la résilience des agroécosystèmes pour assurer une production agricole durable.

Jean-Martin Fortier, Jane Elizabeth Gowman, Alexander Brand (Ferme Fellgarth) et Nathalie Viens, Pascal Viens (Ferme Vimo), Eric van Bochove.

La ferme FELLGARTH

Alex Brand et sa femme Lindsay-Jane Gowman sont les lauréats du Prix de leadership agroenvironnement à la ferme attribué à une ferme biologique.
Leur candidature a été évaluée par le comité de sélection composé de M. Eric van Bochove, Ph. D., de M. Darren Bardati, Ph. D., et de Mme Stéphanie Durand (lesquels sont présentés plus bas dans l’article sur la ferme Vimo).Voici les réponses fournies par les lauréats aux questions réglementaires

COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE ENTREPRISE?
La ferme a été achetée en 1971 par Gudrun et Wilhelm Brand, immigrants allemands et parents de deux enfants, Kerstin et Alexander. La ferme Fellgarth est la première ferme biologique dans les Cantons de l’Est, certifiée au début des années 1980. Nous y cultivons des légumes, du maïs, du blé, de l’orge, de l’épeautre, de l’avoine et du soja. À la boutique de la ferme, nous vendons, outre nos légumes, le bœuf et les poulets que nous élevons.
La ferme est maintenant exploitée par la deuxième génération, soit Alexander Brand et sa femme Lindsay-Jane Gowman. En 2015, nous avons créé en partenariat la Ferme Fellgarth SENC tout en y élevant nos

six enfants.  Diplômé en agriculture du Collège MacDonald, Alexander a vécu toute sa vie à Hatley et gère la ferme. Jane est titulaire d’un baccalauréat en arts de l’Université Bishops et est native du nord-est de la Colombie-Britannique.
Notre histoire familiale est l’une des grandes forces de nos entreprises. En effet, à notre connaissance du pays, du monde, d’autres langues et cultures s’ajoute le jumelage de pratiques agricoles allemandes et canadiennes que nous mettons à profit dans cette région unique des Cantons de l’Est où se situe notre ferme. Pour progresser dans la voie du succès, nous devons faire preuve d’ouverture d’esprit et prendre en compte des environnements multiples.
La jeunesse de notre entreprise, si on la compare aux autres fermes des environs qui en sont à la 3e, 4e et même la 5e génération, constitue un obstacle à surmonter, car nous nous trouvons aux prises avec un manque de soutien familial et de ressources familiales, une efficacité moindre et une insuffisance de connaissances intergénérationnelles, lesquelles constituent pour bien des fermes leur atout principal.
Nous sommes une jeune entreprise dirigée par une équipe femme et mari et nous ne travaillons ni l’un ni l’autre en dehors de la ferme. Nous sommes tous les deux partisans d’une agriculture durable, sûre et régénératrice, axée sur des valeurs familiales et communautaires, tout en étant rentable.
Notre expertise et nos revenus résident principalement dans l’élevage de bétail, la culture et la production de foin. Nous avons un petit élevage d’animaux, notre plus récente expérimentation concernant le porc de pâturage.
Au cours de l’hiver, nous avons pu assister grâce à Zoom — pandémie oblige — à de nombreuses conférences d’un grand intérêt assis bien tranquilles à notre table de cuisine.
Nous nous sommes familiarisés avec l’assurance agricole et les principes de l’exploitation d’un élevage bovin à moindre coût et nous avons appris à remplacer la ficelle à balles traditionnelle par une ficelle biodégradable comestible. Nous comptons bien appliquer nos nouvelles connaissances au pâturage d’hiver en 2021. Nous avons pu rencontrer par Zoom la première femme ministre de l’agriculture et avons appris comment les femmes agricultrices peuvent se soutenir entre elles et se donner les moyens de réussir. Enfin, nous avons appris ce qu’est l’agriculture urbaine à Montréal.

Y a-t-il d’autres aspects de la gestion agroenvironnementale de votre ferme dont vous aimeriez nous informer? 
La taille des exploitations agricoles influe considérablement sur les écosystèmes environnants, ce qui fait de notre petite ferme familiale diversifiée un atout dans la gestion efficace des pratiques agroenvironnementales. Nous nous démarquons par notre dynamisme et notre caractère unique, deux éléments essentiels lorsqu’il s‘agit de faire face aux défis environnementaux et aux répercussions du changement climatique sur l’agriculture. Un autre aspect important de la biodiversité de notre exploitation tient à la diversité génétique que nous créons au sein de notre bétail. Nous avons appris à mélanger les espèces génétiques de sorte à obtenir des vaches vivant à l’extérieur et qui sont plus robustes et plus équilibrées. En utilisant des races telles que la Suisse brune, la Jersey, l’Angus et la Holstein, nous obtenons une diversité génétique au sein de notre bétail.

Cela faisait un certain temps que nous avions mené une réflexion approfondie sur notre gestion agroenvironnementale; ce généreux concours nous a donné l’occasion de procéder à un exercice d’actualisation de nos connaissances et pratiques. Il nous a permis de nous renseigner sur les changements en cours et nous a rappelé l’importance de mettre l’accent sur notre leadership et notre engagement de tous les instants.

 

COMMENT UTILISEREZ-VOUS LE PRIX DE 10 000 $ QUE VOUS AVEZ REMPORTÉ ?
Nous n’avons pas encore d’idée arrêtée. Nous continuons d’y réfléchir.

 

Un mot de remerciement de Jane au nom de sa famille – Voir photo

 

La Massawippi Foundation et le Massawippi Conservation Trust se joignent au mouvement de l’agriculture durable. Ces prix font partie de notre contribution.

 

Les prix de ce concours s’inscrivent dans le cadre d’une initiative visant à soutenir le mouvement de l’agriculture durable.

Jean-Martin Fortier, Jane Elizabeth Gowman, Alexander Brand (Ferme Fellgarth) et Nathalie Viens, Pascal Viens (Ferme Vimo), Eric van Bochove.