Les zones humides sont un remède naturel pour les lacs canadiens malades

A propos de l’auteur de l’article :
Mark Gloutney est le directeur national de la science, de l’éducation et de la planification commerciale de Canards Illimités Canada.

 

Publié à l’origine dans The Globe and Mail le 9 septembre 2022

Temps de lecture : 4-6 minutes

Il y a de fortes chances que vous l’ayez vu au cours de l’été sur votre lac préféré : une épaisse écume à la surface de l’eau, ressemblant souvent à de la soupe aux pois. Les algues bleu-vert (aussi appelées cyanobactéries) peuvent rendre l’eau impropre à la baignade et rendent souvent malades les gens, les animaux de compagnie, le bétail et la faune.

En juillet, la Nouvelle-Écosse a dressé la liste de 26 cours d’eau soupçonnés d’avoir une prolifération d’algues bleues. Des responsables des services de santé de l’Alberta ont identifié des algues bleues dans des secteurs du lac Camp, à l’est d’Edmonton, et du lac Haunted (un nom ironique pour un endroit souillé par la sinistre boue), à l’est de Red Deer. L’autorité sanitaire de la Saskatchewan a émis un avertissement d’algues bleu-vert pour le lac Little Manitou, au sud-est de Saskatoon. En août, le district régional de la capitale de la Colombie-Britannique a constaté la prolifération d’algues toxiques dans trois lacs différents de deux parcs régionaux.

Dans d’autres régions, le problème est récurrent. Au cours des deux dernières décennies, les autorités fédérales ont surveillé de près l’état des algues dans trois lacs où la prolifération est chronique : le lac Winnipeg, le lac des Bois et le lac Érié. Le récent rapport sur l’état des Grands Lacs 2022, publié conjointement par le Canada et les États-Unis, suggère que la route est encore longue pour certains de ces plans d’eau emblématiques, citant « les menaces importantes qui pèsent sur l’écosystème des Grands Lacs, notamment les effets des nutriments ».

Si les algues sont naturellement présentes dans l’eau, l’excès de nutriments favorise leur prolifération. Le problème commence souvent très loin. L’eau de ruissellement du bassin versant s’écoule en aval, transportant des nutriments tels que le phosphore et l’azote. Cela peut être dû au ruissellement agricole, à des sources telles que des fosses septiques mal gérées ou à des débordements de systèmes de traitement des eaux usées.

Le changement climatique ne fait qu’aggraver la situation. La chaleur crée des conditions favorables à la prolifération des algues bleues. En août, des avertissements de chaleur ont été émis dans cinq provinces, de l’Ontario aux Maritimes. La Colombie-Britannique a également connu des journées de températures record cet été. Alors que les vagues de chaleur poussent de plus en plus de gens à chercher du répit dans l’eau, la maladie qui sévit dans les lacs du Canada pourrait les en détourner. Les personnes et les animaux exposés à la prolifération d’algues toxiques peuvent présenter des symptômes soudains de type grippal et des problèmes neurologiques.

Face à cette situation, que pouvons-nous faire pour garder nos lacs sains et propres ? Protéger et restaurer nos zones humides naturelles.
Les zones humides sont des écosystèmes étonnants qui ralentissent le débit des eaux de ruissellement, empêchant ainsi l’excès de phosphore, d’azote et d’autres nutriments nocifs d’atteindre les lacs et les cours d’eau. Mais elles continuent d’être sous-estimées. Enveloppées de quenouilles, les eaux calmes et sombres des marais, des étangs et des tourbières sont souvent considérées comme un symptôme de la mauvaise qualité de l’eau plutôt que comme une solution. Mais ne vous fiez pas aux apparences. Les zones humides sont l’une des solutions les plus puissantes aux problèmes chroniques de l’eau.
Les organisations de protection de la nature vantent depuis longtemps les mérites des zones humides en tant que filtres à eau et défense naturelle contre la prolifération des algues bleues. De nouvelles recherches permettent de quantifier ce pouvoir.
Pendant deux ans, Canards Illimités Canada a étudié huit petites zones humides restaurées sur la rive nord du lac Érié afin de mesurer leur capacité à réduire les nutriments dans l’eau avant qu’elle n’atteigne un lac. Ces petits milieux humides étaient des zones de faible altitude, en  » bordure de champ « , qui avaient peu de valeur pour la production agricole, mais une valeur énorme pour capter les eaux de ruissellement des terres agricoles environnantes. Les zones humides ont retenu 60 % de la forme la plus problématique de phosphore soluble-réactif de l’eau. Elles ont également retenu 46 % du phosphore total et 47 % de l’azote total. Des recherches complémentaires menées au Manitoba ont montré que l’assèchement des terres humides augmente la quantité de nutriments livrés aux rivières et aux lacs en aval.
La bonne nouvelle, c’est que nous comprenons bien ce qui cause ces éclosions d’algues bleues et ce que nous pouvons faire. La mauvaise nouvelle est que nous n’investissons pas suffisamment pour avoir un impact significatif sur le problème. Canards Illimités Canada estime qu’environ 32 hectares de terres humides disparaissent chaque jour dans le sud du Canada.
Tant que nous ne ferons pas davantage pour conserver et restaurer les milieux humides, nous pouvons nous attendre à davantage de fermetures de plages et d’avis sanitaires. Au-delà de la perte évidente des plaisirs de l’été, les répercussions économiques, sociales et écologiques seront importantes. L’épuisement des stocks de poissons, les pertes pour le tourisme, ainsi que les dépenses supplémentaires liées à la surveillance et au traitement de l’eau sont autant de réalités coûteuses.
Les zones humides préservent la vie au milieu de notre crise de l’eau. Mais ces écosystèmes sont stressés. Allons-nous agir pour les protéger avant qu’il ne soit trop tard – pour elles, pour notre eau douce et pour nous tous ?

Cliquez sur le lien pour obtenir de plus amples informations et des articles sur les zones humides rédigés par nos amis de Canards Illimités : https://www.canards.ca/actualite/

 

Qu’est-ce qui ressemble à un chien, bouge comme un chat et sent la mouffette?

Écrit par Jessica Adams (Nature Nerding)

Temps de lecture : 5-7 minutes

Deux de mes expériences les plus mémorables avec Nature Nerding se sont produites dans les sentiers de la Fondation Massawippi l’hiver dernier. Toutes deux parce que j’ai suivi mon nez…

En février de l’année dernière, je suis en train de marcher sur le sentier Massawippi à Sainte-Catherine-de-Hatley en revenant du lac quand soudain une odeur âcre flottant dans l’air frais de l’hiver me fait m’arrêter net. Comme j’ai une bonne idée de ce que ça peut être, j’ai envie de chercher un peu autour du sentier. Mon amie m’observe me laisser guider par mon nez. Je finis par trouver la source de l’odeur.

« Du pipi de renard! », je m’exclame. Mon enthousiasme débordant pique sa curiosité, et je continue. « Tu vois? Si tu te penches ici et que tu renifles, tu sentiras une odeur de mouffette. »

Puisqu’elle me connaît bien et qu’elle m’aime comme je suis, elle obéit. Sur son visage se dessine un air perplexe, mais curieux. Nous poursuivons notre petite enquête. En suivant les empreintes menant vers l’urine, nous tombons sur une autre merveilleuse découverte : une mini scène de crime, où un petit mammifère a été tué de la main (patte) d’un renard roux affamé. Nous pouvons voir la neige remuée et quelques touffes de poils. Un destin pas très cool pour la petite créature, mais une découverte formidable pour une passionnée comme moi.

Un mois plus tard, en mars 2022, nous animons l’une de nos premières activités scolaires au parc Scowen quand cette odeur familière se répand dans ma direction. Avec une vingtaine d’élèves du primaire avec moi cette fois-ci, il est un peu plus difficile de s’arrêter. L’excitation sur mon visage réussit toutefois à capter l’attention de tout le monde, et je me mets à expliquer mon observation. Tout en racontant ce que mon nez détecte, je scrute les alentours à la recherche de pistes et d’empreintes. Et voilà, comme si c’était prévu : à côté du sentier se trouve une tache d’urine de renard sur une bûche couverte de neige.

Les enfants qui sont assez curieux s’approchent pour sentir. Certains se contentent, et je les comprends, de me croire sur parole. Mais la conversation que nous avons ensuite sur les renards roux en hiver et les signes des animaux est probablement l’une des plus enrichissantes que j’ai eues. C’est l’une des rares occasions où j’ai pu parler de quelque chose tout en l’observant. J’ai eu la sensation d’avoir un accès privilégié au monde de ce canidé furtif.

L’hiver est l’une des meilleures périodes pour apprendre à connaître la faune. Toutes les activités ne cessent pas, et pour certains mammifères comme le renard roux, il s’agit même d’un moment important dans leur cycle de vie. De plus, la neige nous fournit un magnifique substrat sur lequel observer certains des comportements les plus fascinants de la forêt. Au fil des ans, ces deux facteurs combinés m’ont aidé à en apprendre plus sur le renard roux, une espèce dont la présence peut être beaucoup plus difficile à détecter en d’autres saisons.

Comment pouvez-vous donc rendre vos marches en forêt plus enrichissantes et apprendre à découvrir des animaux sauvages comme le renard roux, par exemple ?

Recueillez des infos intéressantes sur la nature : C’est un autre passionné de nature (et un super pisteur d’animaux) qui m’a parlé du concept de pipi de renard qui sent la mouffette. Sans cette info, je n’aurais peut-être jamais remarqué l’odeur en me promenant dans les bois, ou alors j’aurais simplement pensé qu’il s’agît d’une mouffette venant de se réveiller. Cet article est votre point de départ – maintenant, lancez-vous!

Lorsque vous êtes en forêt, ralentissez et laissez vos sens vous guider : C’est lors d’une balade en solo dans les bois que j’ai remarqué l’odeur de mouffette pour la première fois. Elle a déclenché chez moi un souvenir et j’ai donc pris le temps de voir où cette observation me conduisait. La prochaine fois que vous êtes en forêt, pensez à ralentir votre rythme ou à vous arrêter quelques minutes. Profitez-en pour véritablement faire appel à vos sens. Si vous vous concentrez sur votre odorat, par exemple, y a-t-il quelque chose en particulier qui ressort?

Suivez les indices, posez des questions et faites des observations plus détaillées : Imaginez que vous avez senti une odeur. Maintenant, suivez votre nez! Peut-être voyez-vous une tache d’urine, ou alors une série d’empreintes? Ou les deux? Demandez-vous : où se trouve l’urine? Quelles sont les caractéristiques de chaque empreinte? La piste suit-elle un schéma particulier? Rassemblez autant d’information que possible et essayez aussi de prendre des photos ou des notes. Cela vous aidera à continuer les recherches à la maison.

Faites des recherches à la maison : En poursuivant vos recherches dans le confort de votre foyer, vous pourrez confirmer vos observations et en apprendre plus sur l’animal en question. Dans le cas du renard roux, j’avais deux grandes interrogations : à part l’urine qui sent la mouffette, comment faire la différence entre la piste d’un renard et celle d’un chien de taille similaire? Et pourquoi l’urine sent-elle plus fort en hiver?

Pour ce qui est des empreintes, les renards font partie de la famille des chiens, ce qui explique la ressemblance de l’empreinte de la patte. Leur piste, par contre, ressemble beaucoup plus à celle d’un chat. Une grande différence entre la piste d’un renard et celle d’un chien domestique est le caractère direct de la piste du renard. Un animal sauvage qui doit conserver son énergie n’a pas le temps de traîner et se déplace généralement du point A au point B. Un chien à qui l’on garantit deux repas par jour peut bien zigzaguer d’un arbre à l’autre en reniflant à sa guise. Quant à la ressemblance entre les traces du renard et celles du chat, elle est due au fait que leurs pattes repartent sur leur propre piste laissant une trace droite et simplifiée.

Et que signifie une urine à l’odeur forte? Nous avons découvert qu’à cette période de l’année, les renards mâles et les renardes sont en pleine période d’accouplement et qu’ils sont occupés à arpenter leur territoire pour faire leurs marques odorantes. L’odeur d’urine est donc plus forte à cette période de l’année, car elle est remplie d’informations. Notre sens de l’odorat peu aiguisé ne détecte qu’une odeur de mouffette… Les renards, eux, décèlent tout : le sexe et l’âge de l’autre renard, son statut reproductif et sa position hiérarchique.

Je dis souvent que ma capacité à détecter l’odeur de l’urine de renard dans l’air est l’un de mes trucs pour impressionner les participants et participantes… mais en réalité, tout le monde peut entraîner son nez à le faire. Ce n’est pas vraiment une odeur subtile. Le problème, c’est plutôt que beaucoup d’entre nous marchent dans les bois avec un objectif en tête. Que ce soit de respirer de l’air frais, de bouger ou de discuter avec un ami ou un proche, les intentions que nous apportons avec nous dans la forêt peuvent souvent nous distraire de toutes les choses magiques qui n’attendent que d’être remarquées. C’est normal, mais de temps en temps, il en vaut aussi la peine de repenser sa façon d’interagir avec la nature afin de se donner la chance de percevoir cette magie, simplement en ralentissant et en… prenant une bonne bouffée d’air.

Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Pistes
  • Empreintes
  • Canidé
  • Marques odorantes
  • Position hiérarchique

Références

  • Naturally Curious: A Photographic Field Guide and Month-by-Month Journey through the Fields, Woods, and Marshes of New England, par Mary Holland
  • Tracking & the Art of Seeing: How to Read Animal Tracks and Sign, par Paul Rezendes

Amis américains de la conservation canadienne

Tom Wilcox, membre du conseil d’administration de la Fondation Massawippi et fiduciaire de la Fiducie de conservation Massawippi, a établi tout récemment un lien formel avec l’organisme américain American Friends of Canadian Conservation (AF of CC), un lien qui devrait procurer d’importantes ressources américaines aux organismes de conservation canadiens. M. Wilcox agit à titre de représentant canadien de cet organisme.
American Friends of Canadian Conservation est un organisme de bienfaisance américain qui fait équipe avec des organismes de conservation canadiens de même qu’avec des propriétaires américains de terres à haute valeur environnementale et écologique, et ce, dans le but de protéger au Canada non seulement les espaces naturels et les paysages pittoresques, mais aussi les bassins hydrographiques fragiles, les ressources récréatives, les habitats pour les poissons, les oiseaux et la faune ainsi que les lieux qui renferment les souvenirs familiaux de nombreuses générations.

La création d’American Friends of Canadian Conservation visait à lever les obstacles fiscaux et juridiques qui empêchaient les contribuables américains de protéger de façon permanente le patrimoine naturel canadien. Le don de terres et les servitudes de conservation à American Friends sont considérés comme des dons de charité aux États-Unis et ne constituent pas des gains en capital au Canada.
https://conservecanada.org/portfolio-item/massawippi-conservation-trust/

Les organismes de Massawippi unissent leurs efforts pour protéger les terres dans les Cantons de l’Est
La frontière entre le Canada et les États-Unis est certes la frontière internationale la plus longue du monde, mais elle se distingue aussi par les liens d’amitié de longue date qui unissent les résidents des deux pays. Les Cantons de l’Est en sont un exemple éloquent. Mentionnons d’ailleurs que les origines de la charmante ville de North Hatley, située à seulement 30 minutes ou 36 kilomètres de la frontière du Vermont, remontent à 1792, année où le capitaine américain Ebenezer Hovey a repéré le lac Massawippi lors d’une de ses explorations de la région. C’est bien entendu à la Première Nation des Abénakis qu’on doit toutefois la découverte de ce lac de 15 kmdont le nom signifie une « abondance d’eau limpide ».
Peu importe l’époque où l’on se place, force est de constater que la grande valeur écologique et esthétique de la région de Massawippi fait consensus. Deux organismes consacrent avec succès des efforts soutenus pour en protéger les terres et l’environnement.

En 1968, des citoyens se sont regroupés pour former Bleu Massawippi, un organisme qui s’est donné pour mission de protéger la santé écologique du bassin versant du lac Massawippi par le biais de la recherche et de l’éducation populaire. Puis en 2010-2011, un groupe de résidents a créé la Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi pour faciliter l’organisation de collectes de fonds qui serviraient à la protection continue de l’intégrité écologique du lac et du bassin versant. Alors que la Fondation se charge de soutenir les activités qui sont avantageuses pour les habitants de la région, la Fiducie s’occupe de veiller à la préservation de l’état naturel des terres adjacentes au lac Massawippi et à ses tributaires ainsi que de fournir des services d’intendance à perpétuité
À l’heure actuelle, la Fiducie de conservation Massawippi s’intéresse particulièrement aux terres non développées du versant ouest du lac Massawippi, qui font plus de six kilomètres et atteignent la plus haute crête. Les experts ont pu constater la valeur de la forêt ancienne ainsi que le grand nombre d’espèces rares ou menacées que renferment la flore et la faune de ces terres. Tom Wilcox est l’un des fondateurs de la Fiducie; depuis maintenant cinq générations, sa famille fuit les États-Unis durant l’été pour venir au lac Massawippi.
« Mon arrière-grand-mère et mon grand-père sont venus ici en 1890, ce qui fait des petits-enfants de mon frère la sixième génération, nous explique Tom Wilcox. Comme les terres, vulnérables sur le plan écologique, faisaient de plus en plus l’objet d’une forte pression immobilière, nous avons jugé bon de créer un instrument pour les protéger. » La Fiducie de conservation Massawippi a recours à divers moyens pour conserver les terres : en en faisant l’acquisition que ce soit par suite d’achats ou de dons; en établissant des servitudes; en aidant les propriétaires fonciers à comprendre les avantages écologiques et fiscaux rattachés à la limitation des types d’activités permis sur leurs terres de même qu’en aidant les propriétaires fonciers à comprendre les conséquences que la surexploitation peut avoir sur la santé globale du bassin versant du lac Massawippi. Ces dix dernières années, M. Wilcox a connu bien des moments de fierté, car la Fiducie a amassé au cours de cette période plus de 5 000 000 $.
« En plus des dons en argent, nous avons obtenu des dons de propriétés et des servitudes d’une valeur de plus de 3 000 000 $. Grâce à nos donateurs et à nos partenaires, nous sommes devenus une référence en matière de santé écologique et de durabilité », déclare Patterson Webster, président du conseil de la Fondation Massawippi.
En juin 2017 avait lieu l’ouverture officielle du Sentier Massawippi. Des représentants des Premières Nations, des résidents et leur famille de même que les élus, francophones et anglophones, se sont réunis pour célébrer l’ouverture du nouveau réseau de sentiers qui donnait dorénavant accès à ce qui avait été jusqu’alors des propriétés privées. Pour rendre hommage au peuple abénakis dont le territoire incluait cette terre, Paul Carignan, du peuple métis, et sa femme Sylvia Bertolini ont entonné un chant du soleil Anishinaabe. « Notre travail à la Fiducie non seulement garantit la conservation des terres à perpétuité, mais aussi permet aux familles d’avoir accès à la nature, de l’apprécier et de mieux la comprendre — ces 18 derniers mois nous nous sommes rendu compte d’ailleurs à quel point la nature est indissociable du bien-être de notre collectivité et de la santé de la planète. »
Tant la Fiducie de conservation Massawippi que Blue Massawippi sont maintenant des bénéficiaires d’American Friends of Canadian Conservation, les contribuables américains pouvant leur accorder leur appui sous forme d’un don déductible du revenu imposable aux États-Unis!
« Nous sommes très reconnaissants à nos amis américains de leur soutien, mentionne M. Wilcox. Je conseille aux citoyens américains qui s’interrogent sur l’avenir de leurs propriétés de se renseigner sur l’organisme American Friends. Compte tenu des avantages fiscaux, ils constateront que “ça rapporte de donner”. »

https://conservecanada.org/canadians-and-americans-work-together-to-conserve-a-watershed-in-quebecs-eastern-townships/

Rapport annuel 2019-2020 (en anglais seulement)
https://conservecanada.org/wp-content/uploads/2020/10/AFoCC-annual-report-FY-19_20-rev-10_24_20.fin_.LO-REZ.pdf

Site web de American Friends of Canadian Conservation

La ferme VIMO

La famille Viens a remporté le Prix du leadership agroenvironnement à la ferme attribué à une ferme conventionnelle.
Le prix a été décerné par notre comité de sélection, composé des membres suivants :
M. Eric van Bochove, Ph. D., directeur scientifique des centres de recherche et de développement pour Agriculture et Agroalimentaire Canada, maintenant retraité.
M. Darren Bardati, Ph. D., professeur et directeur du département d’environnement et de géographie de l’Université Bishop’s à Sherbrooke.
Mme Stéphanie Durand, gestionnaire RH et exploitation agricole de recherche pour le cheptel laitier (rotation, achat d’intrants, gestion des cultures) à Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Voici les réponses fournies par les lauréats aux questions réglementaires

COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE ENTREPRISE?

Une entreprise familiale de 4e génération soucieuse de produire du lait de qualité supérieure de manière durable. Le respect des ressources, des gens et des animaux figure au centre de nos valeurs. Notre travail nous passionne et nous actualisons sans cesse nos connaissances.

Y a-t-il d’autres aspects de la gestion agroenvironnementale de votre ferme dont vous aimeriez nous informer? 

Nous sommes partisans de l’agriculture régénératrice, un concept qui a pour conséquence d’améliorer la vie du sol. Le sol séquestre le carbone (ce qui ralentit le changement climatique) de sorte qu’il s’en trouve revitalisé et a donc moins besoin de pesticides et d’engrais minéraux, ce qui diminue le lessivage.

Nous cherchons à réinsérer les animaux dans les pâturages, ce qui contribuera à restructurer le sol, et nous allons mettre à l’essai le thé de compost, qui est un moyen naturel de rendre un sol productif et résistant. Nous voulons aussi améliorer le cycle de l’eau en réduisant le compactage et en favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol. Nous nous proposons aussi de recueillir l’eau de pluie des toits des édifices.

COMMENT UTILISEREZ-VOUS LE PRIX DE 10 000 $ QUE VOUS AVEZ REMPORTÉ ?
– Achat d’équipement qui permettra l’ensemencement direct de maïs
– Achat de plantes et d’arbustes
– Suivre des cours de formation
– Retenir les services de consultants en culture de couverture

Un mot de remerciement de la famille Viens :

Merci encore une fois d’avoir organisé ce formidable concours! Il renforce notre motivation et nous encourage à poursuivre les efforts que nous déployons pour assurer la santé des écosystèmes.
Le conseil de la Fondation Massawippi examine des façons de favoriser encore plus la santé et la vitalité de la vallée Massawippi. La Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi participent au mouvement mondial qui vise à accroître la résilience des agroécosystèmes pour assurer une production agricole durable.

Jean-Martin Fortier, Jane Elizabeth Gowman, Alexander Brand (Ferme Fellgarth) et Nathalie Viens, Pascal Viens (Ferme Vimo), Eric van Bochove.

La ferme FELLGARTH

Alex Brand et sa femme Lindsay-Jane Gowman sont les lauréats du Prix de leadership agroenvironnement à la ferme attribué à une ferme biologique.
Leur candidature a été évaluée par le comité de sélection composé de M. Eric van Bochove, Ph. D., de M. Darren Bardati, Ph. D., et de Mme Stéphanie Durand (lesquels sont présentés plus bas dans l’article sur la ferme Vimo).Voici les réponses fournies par les lauréats aux questions réglementaires

COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE ENTREPRISE?
La ferme a été achetée en 1971 par Gudrun et Wilhelm Brand, immigrants allemands et parents de deux enfants, Kerstin et Alexander. La ferme Fellgarth est la première ferme biologique dans les Cantons de l’Est, certifiée au début des années 1980. Nous y cultivons des légumes, du maïs, du blé, de l’orge, de l’épeautre, de l’avoine et du soja. À la boutique de la ferme, nous vendons, outre nos légumes, le bœuf et les poulets que nous élevons.
La ferme est maintenant exploitée par la deuxième génération, soit Alexander Brand et sa femme Lindsay-Jane Gowman. En 2015, nous avons créé en partenariat la Ferme Fellgarth SENC tout en y élevant nos

six enfants.  Diplômé en agriculture du Collège MacDonald, Alexander a vécu toute sa vie à Hatley et gère la ferme. Jane est titulaire d’un baccalauréat en arts de l’Université Bishops et est native du nord-est de la Colombie-Britannique.
Notre histoire familiale est l’une des grandes forces de nos entreprises. En effet, à notre connaissance du pays, du monde, d’autres langues et cultures s’ajoute le jumelage de pratiques agricoles allemandes et canadiennes que nous mettons à profit dans cette région unique des Cantons de l’Est où se situe notre ferme. Pour progresser dans la voie du succès, nous devons faire preuve d’ouverture d’esprit et prendre en compte des environnements multiples.
La jeunesse de notre entreprise, si on la compare aux autres fermes des environs qui en sont à la 3e, 4e et même la 5e génération, constitue un obstacle à surmonter, car nous nous trouvons aux prises avec un manque de soutien familial et de ressources familiales, une efficacité moindre et une insuffisance de connaissances intergénérationnelles, lesquelles constituent pour bien des fermes leur atout principal.
Nous sommes une jeune entreprise dirigée par une équipe femme et mari et nous ne travaillons ni l’un ni l’autre en dehors de la ferme. Nous sommes tous les deux partisans d’une agriculture durable, sûre et régénératrice, axée sur des valeurs familiales et communautaires, tout en étant rentable.
Notre expertise et nos revenus résident principalement dans l’élevage de bétail, la culture et la production de foin. Nous avons un petit élevage d’animaux, notre plus récente expérimentation concernant le porc de pâturage.
Au cours de l’hiver, nous avons pu assister grâce à Zoom — pandémie oblige — à de nombreuses conférences d’un grand intérêt assis bien tranquilles à notre table de cuisine.
Nous nous sommes familiarisés avec l’assurance agricole et les principes de l’exploitation d’un élevage bovin à moindre coût et nous avons appris à remplacer la ficelle à balles traditionnelle par une ficelle biodégradable comestible. Nous comptons bien appliquer nos nouvelles connaissances au pâturage d’hiver en 2021. Nous avons pu rencontrer par Zoom la première femme ministre de l’agriculture et avons appris comment les femmes agricultrices peuvent se soutenir entre elles et se donner les moyens de réussir. Enfin, nous avons appris ce qu’est l’agriculture urbaine à Montréal.

Y a-t-il d’autres aspects de la gestion agroenvironnementale de votre ferme dont vous aimeriez nous informer? 
La taille des exploitations agricoles influe considérablement sur les écosystèmes environnants, ce qui fait de notre petite ferme familiale diversifiée un atout dans la gestion efficace des pratiques agroenvironnementales. Nous nous démarquons par notre dynamisme et notre caractère unique, deux éléments essentiels lorsqu’il s‘agit de faire face aux défis environnementaux et aux répercussions du changement climatique sur l’agriculture. Un autre aspect important de la biodiversité de notre exploitation tient à la diversité génétique que nous créons au sein de notre bétail. Nous avons appris à mélanger les espèces génétiques de sorte à obtenir des vaches vivant à l’extérieur et qui sont plus robustes et plus équilibrées. En utilisant des races telles que la Suisse brune, la Jersey, l’Angus et la Holstein, nous obtenons une diversité génétique au sein de notre bétail.

Cela faisait un certain temps que nous avions mené une réflexion approfondie sur notre gestion agroenvironnementale; ce généreux concours nous a donné l’occasion de procéder à un exercice d’actualisation de nos connaissances et pratiques. Il nous a permis de nous renseigner sur les changements en cours et nous a rappelé l’importance de mettre l’accent sur notre leadership et notre engagement de tous les instants.

 

COMMENT UTILISEREZ-VOUS LE PRIX DE 10 000 $ QUE VOUS AVEZ REMPORTÉ ?
Nous n’avons pas encore d’idée arrêtée. Nous continuons d’y réfléchir.

 

Un mot de remerciement de Jane au nom de sa famille – Voir photo

 

La Massawippi Foundation et le Massawippi Conservation Trust se joignent au mouvement de l’agriculture durable. Ces prix font partie de notre contribution.

 

Les prix de ce concours s’inscrivent dans le cadre d’une initiative visant à soutenir le mouvement de l’agriculture durable.

Jean-Martin Fortier, Jane Elizabeth Gowman, Alexander Brand (Ferme Fellgarth) et Nathalie Viens, Pascal Viens (Ferme Vimo), Eric van Bochove.

 

Régénération Canada – Ananda Fitzsimmons, Présidente et Co-fondatrice, Inocucor

La ferme VIMO, une des fermes sur la carte de Régénération Canada https://regenerationcanada.org/fr/ferme-vimo/

 

Le 1er septembre dernier, j’ai eu le plaisir de participer au dîner De la ferme à la table de la Fondation Massawippi. J’ai pu en apprendre davantage sur l’important travail de conservation qu’effectuent la Fondation et la Fiducie de conservation Massawippi. Je tiens à féliciter ces deux organisations d’avoir adopté une approche novatrice en matière de conservation et d’avoir souligné l’apport précieux des fermiers adeptes de l’agriculture régénératrice à la qualité de l’eau du lac et de l’environnement.

Je suis la présidente du conseil d’administration de Régénération Canada. Fondé en 2017, notre organisme a pour mission de faire connaître et de soutenir les efforts de transition vers l’agriculture régénératrice et la gestion régénératrice des terres, lesquels s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie d’atténuation des effets du changement climatique au pays. De plus en plus de gens se rendent compte que la réduction des émissions ne suffira pas à elle seule à contrer le changement climatique. Nous devons aussi rétablir les fonctions des écosystèmes terrestres pour que les gaz à effet de serre soient évacués de l’atmosphère et que le carbone soit stocké dans les sols. Les arbres et les plantes absorbent les gaz à effet de serre, comme le bioxyde de carbone, et les convertissent en carbone liquide qu’ils exsudent par leurs racines pour nourrir les microbes dans le sol. Ces microbes, à leur tour, transforment les nutriments minéraux de la matière organique de sorte à les rendre accessibles aux plantes. Ce merveilleux cycle forme la base de l’écosystème du sol, le système en boucle fermée de la nature pour recycler les nutriments, stimuler la fertilité des sols et filtrer l’eau. Il faut savoir que le sol, outre les arbres, joue un rôle essentiel dans la régulation des cycles du carbone et de l’eau.

La conservation des forêts, des voies d’eau et de la biodiversité est indispensable au rétablissement des fonctions naturelles qui régulent notre climat. Or, la population humaine qui, au cours des siècles, s’est approprié une part grandissante de la surface de notre planète a perturbé les écosystèmes et involontairement déséquilibré ces systèmes naturels. Il va donc de soi que nous devons conserver les espaces naturels restants, mais tout en répondant aux besoins des gens qui habitent à proximité.

L’agriculture régénératrice et la gestion régénératrice des terres permettent de satisfaire les besoins des êtres humains tout en rétablissant les fonctions des écosystèmes. En imitant les systèmes naturels, nous pouvons créer des milieux gérés par l’homme qui nous procurent de la nourriture et des fibres, mais qui peuvent à la fois séquestrer le carbone, purifier l’eau et augmenter la biodiversité. C’est la science émergente du mouvement de la régénération. Un système d’agriculture régénératrice, fondé sur les principes de la gestion régénératrice des terres, offre les avantages suivants :

  • Perturber le sol le moins possible et le garder couvert de plantes vivantes une bonne partie de l’année;
  • Introduire davantage d’arbres et de vivaces dans le système de production;
  • Diversifier les espèces de plantes;
  • Permettre la transition des fertilisants et pesticides synthétiques à des amendements naturels comme le compost, le fumier et des cultures de couverture;
  • Intégrer les animaux au système. Cela peut aller des ruminants qui paissent dans les pâturages, comme les vaches et les moutons, aux pollinisateurs, aux oiseaux et autres espèces sauvages qui peuvent y trouver un habitat.


Régénération Canada a créé une carte de fermes régénératrices pour réunir les agriculteurs avant-gardistes qui se consacrent à la régénération et les consommateurs sensibilisés à l’environnement qui veulent inclure cette pratique dans leurs décisions d’achat. Nous vous invitons à explorer notre carte, à vous inscrire si vous êtes un fermier adepte de l’agriculture régénératrice ou à vous joindre à notre réseau de citoyens soucieux de prendre part à la lutte contre le changement climatique.

Profile : Eric van Bochove, administrateur de la Fondation Massawippi

Hélène Hamel

Synchronicité
[sɛ̃kʀɔnisite]

Nom féminin
Simultanéité de deux événements qui n’entretiennent pas de rapport de causalité, mais qui peuvent être chargés d’un sens identique et constituer ainsi une coïncidence significative.
« Une telle synchronicité est vraiment surprenante. »

  • C’est notre dixième anniversaire.
  • Outre la conservation des forêts, l’agriculture durable peut aussi faire partie de la panoplie des moyens de conservation. Comment pouvons-nous favoriser l’utilisation de pratiques d’agriculture écologiques dans notre vallée? Comment pouvons-nous préserver la santé du sol dans notre vallée?
  • Eric van Bochove, sur le point de prendre sa retraite d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, rencontre par hasard une représentante de la Fondation Massawippi dans le stationnement du sentier. En lui remettant une carte du sentier, celle-ci apprend qu’Eric prendra bientôt sa retraite et qu’il aimerait participer aux efforts de conservation de la Fondation. Elle lui mentionne alors que la Fondation s’intéresse à la question de l’agriculture en lien avec la conservation et qu’elle songe à l’incorporer dans sa mission des dix prochaines années.

Et voilà!
Synchronicité!
Et une situation gagnante pour tout le monde.

En 2018, Eric et sa femme ont quitté l’Île-du-Prince-Édouard pour Ayer’s Cliff. Leur résidence de campagne est désormais leur domicile permanent. Comme bien d’autres qui sont venus s’installer dans la région, Eric est un adepte du plein air, s’adonne au kayak, à la randonnée pédestre et aime explorer, son appareil photo à la main.

En janvier 2021, Eric nous a tenu ces propos :
« Je songeais depuis un certain temps à prendre contact avec votre organisation pour offrir mon aide en tant qu’expert, de sorte à contribuer à la réalisation de ses objectifs. »

Eric est titulaire d’un baccalauréat en agronomie, d’une maîtrise en écologie végétale et d’un doctorat en sciences de l’eau. Il a accumulé de nombreuses années d’expérience en recherche agroenvironnementale avant d’occuper le poste de directeur scientifique des Centres de recherche et de développement d’Agriculture et Agroalimentaire Canada de Sherbrooke, de Québec et de Normandin.

Eric m’a brièvement expliqué que « sa carrière de chercheur l’avait amené à bien comprendre la complexité des paysages agricoles au point de vue de la variabilité des sols, de la végétation et de l’hydrologie dans le but de choisir les bonnes pratiques de gestion agroenvironnementale. Le but de son programme de recherche était de diminuer les risques de pollution diffuse par les engrais et autres contaminants d’origine agricole vers les cours d’eau ou l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre. Il pourra certainement contribuer à la cause du bassin du Lac Massawippi ! ».

Eric a eu l’occasion de travailler à l’échelle des bassins versants agricoles du Canada, il a été co-président canadien de groupes de travail sur le phosphore de la Commission mixte internationale au niveau des Grands Lacs et de la Baie Missisquoi au lac Champlain, il a présidé une association scientifique internationale d’experts en pollution diffuse et eutrophisation avant d’occuper différents postes de direction au niveau de la coopération scientifique internationale, du transfert de connaissances et de technologie ainsi que de la direction scientifique de centres de recherche et de développement à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et au Québec. Son expérience l’a amené à développer plusieurs stratégies d’innovation scientifique dans les domaines de l’agroenvironnement, de la production de pommes de terre et de l’élevage de vaches laitières et porcins.

Scientifique amoureux de la région et versé en agriculture, Eric a déjà apporté son soutien de diverses façons depuis qu’il s’est joint au conseil d’administration en juin dernier. Il a notamment présidé le comité des prix du leadership en agroenvironnement. Comme mentionné dans notre article du mois dernier, deux fermes ont chacune reçu un prix de 10 000 $. Eric présidera maintenant le nouveau comité de l’agriculture du conseil d’administration. Les attributions et l’orientation de ce comité seront précisées ultérieurement; de plus amples renseignements à cet égard seront publiés en 2022. Chose certaine, la Fondation est solidement arrimée au mouvement mondial vers des pratiques d’agriculture durable.

Notre vision pour les 10 prochaines années :
En adéquation avec notre ambition de favoriser la santé écologique et la prospérité de la vallée du lac Massawippi, nous avons l’intention d’élargir nos efforts de conservation pour nous intéresser non seulement à nos riches forêts, mais aussi à d’autres types de terres vitales sur le plan écologique. La Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi adhèrent au mouvement mondial vers une agriculture durable et résiliente. L’utilisation de nos terres fait partie intégrante de notre stratégie de conservation; nous préconiserons des moyens de préserver la santé de nos sols, d’accroître la biodiversité des insectes et des oiseaux et de protéger les cours d’eau dans le souci d’améliorer la santé de notre lac, des exploitations agricoles et de leurs produits

COMMENT CONSERVER LES TERRES

Vous êtes propriétaire d’un milieu naturel dans la région desservie par la Fiducie de conservation Massawippi (FCM) ? Vous êtes intéressés à en apprendre davantage sur le don écologique et les avantages fiscaux dont vous pourriez bénéficier? Y a-t-il des conditions à remplir? Des coûts à défrayer? Quelles sont les ressources disponibles pour vous accompagner dans votre projet? Qu’est-ce que le don de servitude – qui vous permet de rester propriétaire tout en obtenant des avantages fiscaux?
La FCM est le seul organisme de bienfaisance enregistré dans notre région certifié par Revenu Canada et Environnement Canada pour acquérir et assumer les responsabilités propriétés conservées.
Il y a quatre façons de conserver une terre au Québec

1. Don en fief simple – La propriété est protégée à perpétuité et le propriétaire n’est plus responsable des taxes foncières. En vertu du Programme des dons écologiques, un reçu de charité est émis à la valeur marchande de la propriété, si admissible, ce qui inclut un crédit d’impôt fédéral et provincial et aucune taxe de gain en capital sur la propriété donnée.
2. Servitude réelle de conservation – Le propriétaire du terrain conserve la propriété et choisit quelles parties de celle-ci sera sous servitude. La servitude est une entente légale entre un propriétaire et un organisme de conservation selon laquelle certaines activités sont restreintes (par exemple, la subdivision, la construction de routes, certaines activités forestières). Les servitudes peuvent aussi être admissibles au Programme de dons écologiques.
3. Réserve naturelle en milieu privé – Le propriétaire conserve la propriété et choisit quelle partie de sa propriété sera sous statut de réserve. Une réserve naturelle doit avoir une valeur écologique et est une entente légale entre un propriétaire et le MDDEP (Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs) en vertu de laquelle certaines activités sont restreintes (mêmes exemples que ci-dessus). Les avantages fiscaux incluent une réduction de taxes municipales et l’abrogation des taxes scolaires sur les réserves, mais n’inclut pas de crédits d’impôts sur le revenu.
4. Vente de la terre à un organisme de conservation – Le propriétaire reçoit une valeur marchande équitable pour la propriété, mais demeure responsable des gains en capital et ne reçoit aucun crédit d’impôt.
Une fois conservée, la terre sera protégée à perpétuité par l’organisme de conservation.
La FCM assumera les frais de notariat pour transférer la terre et/ou pour les servitudes de conservation, les frais d’évaluation de terre pour déterminer la valeur marchande et le gain en capital et les évaluations écologiques pour aider les donateurs à se qualifier pour le Programme fédéral de dons écologiques. La Fiducie paiera aussi les taxes municipales sur les terres conservées, surveillera la santé des habitats naturels sur les propriétés conservées, s’assurera que les vœux du donateur soient respectés et maintiendra une assurance de responsabilité à jour pour les sentiers de ski, de raquette et de marche, si applicable.

Aimeriez-vous obtenir plus d’informations à propos de la conservation des terres avec la Fiducie de conservation de Massawippi?

Contactez-nous au 819 679 5081 ou par courriel [email protected]

Présidente de la Fondation Massawippi Foundation (FMF) et fiduciaire de la FCM
Margot Graham Heyerhoff
et
Directrice exécutive
Hélène Hamel
Il nous fera plaisir de jaser avec vous et de répondre à vos questions.

Pour en savoir plus sur le programme de dons écologiques du gouvernement fédéral :
Programmme dons ecologiques

PROFITEZ DE LA NATURE SUR LA POINTE DES PIEDS AVEC LE CODE SANS TRACE

Par Marie-José Auclair, présidente du conseil d’administration de Corridor appalachien

Bien que la randonnée soit une activité douce pour l’environnement, nos comportements lors de sa pratique peuvent parfois être dévastateurs et engendrer des impacts permanents sur la flore et la faune. Déchets divers, feux dans des zones interdites, toilettes improvisées sous les buissons, randonneurs trop bruyants : tous ces irritants peuvent malheureusement nuire aux milieux naturels et gâcher l’expérience de contact intime avec la nature. Les principes du programme Sans Trace (www.sanstrace.ca) proposent un code d’éthique du plein air adopté par plus de 90 pays et qui suggère des comportements à adopter dans la pratique de nos activités à pied, à vélo, en ski ou en kayak, afin de laisser les milieux naturels intacts.
Corridor appalachien encourage l’adoption du code Sans trace qui repose sur les sept principes suivants :
• Planifier soigneusement sa sortie et se préparer face aux imprévus afin de vivre une expérience sécuritaire et divertissante;
• Pour éviter les dommages à la végétation et limiter l’érosion, se déplacer uniquement dans les sentiers et sur les surfaces durables et camper dans les sites désignés;
• Disposer adéquatement des déchets et ne laisser aucun détritus;
• Laisser intact ce que vous découvrez afin que les autres puissent le découvrir aussi;
• Minimiser l’impact des feux de camp et utiliser préférablement un réchaud;
• Respecter la vie sauvage et éviter le dérangement des animaux, surtout durant les périodes délicates de reproduction, de nidification ou lors de l’élevage des petits;
• Respecter les autres visiteurs en évitant le bruit excessif, les animaux sans laisse et les dommages à l’environnement, afin que chacun puisse apprécier l’aventure.

Reproduit avec permission de Corridor Appalachien, notre partenaire dans la conservation. 

Pourquoi les feuilles des hêtres et des chênes ne tombent-elles pas en hiver?

Avez-vous déjà remarqué les minces feuilles du hêtre, semblables à du parchemin, qui résistent courageusement tout au long de l’hiver? Et les feuilles de chêne au brun intense qui bruissent comme du papier dans le vent?

Pourquoi ces feuilles restent-elles accrochées alors que toutes les autres sont tombées au sol?

Pour répondre à cette question, nous devons prendre en compte à la fois la physiologie et l’évolution des arbres. Tous les arbres finissent par perdre leurs feuilles. Même si nous appelons les conifères des « arbres à feuillage persistant », ils perdent leurs feuilles en forme d’aiguilles une fois par an. C’est un lent processus individuel. À l’opposé du spectre, on trouve les arbres à feuilles caduques de la forêt boréale québécoise. Pour annoncer la fin de leur cycle l’automne venu, ils se parent de couleurs vives et laissent tomber leurs feuilles sur le tapis forestier.

Pendant très longtemps, les arbres à feuillage persistant étaient les seuls arbres sur terre. Au fil du temps, ils se sont adaptés aux changements et aux conditions climatiques. De nouvelles espèces sont apparues, dont les feuillus à grandes feuilles. Les conifères se servent de leurs aiguilles pour prolonger la photosynthèse et ainsi retarder la perte de nutriments due à la chute des feuilles. Les arbres à feuilles caduques ont adopté une autre stratégie d’évolution. Ils laissent tomber leurs feuilles afin de réduire la perte d’eau et les dommages causés par le gel pendant l’hiver, tout en utilisant leurs grandes feuilles pour accroître l’efficacité de la photosynthèse pendant l’été.

La forêt boréale abrite plusieurs essences d’arbres à feuillage persistant, comme le pin, la pruche et l’épinette. On y retrouve aussi de « nouveaux venus » (sur le plan de l’évolution) comme le bouleau, l’érable et le cerisier.  Entre ces deux catégories se glissent le hêtre et le chêne dont les feuilles meurent, mais ne tombent pas. Les biologistes appellent cette rétention de la matière végétale morte la « marcescence ». Elle se produit lorsque les arbres conservent leurs feuilles parce qu’ils n’ont pas les enzymes nécessaires pour en déclencher la chute. On observe ce phénomène chez les jeunes arbres de même que sur les branches inférieures des arbres matures.

Pourquoi certains arbres ont-ils des feuilles marcescentes? On ne sait toujours pas pourquoi, mais plusieurs éléments de réponse ont été avancés.
En voici quelques-uns :
Les arbres conservent peut-être leurs feuilles pour éloigner les chevreuils et les souris.

Il est possible aussi que les feuilles retiennent la neige et, au printemps, libèrent de l’humidité pour favoriser la pousse au printemps.

Serait-ce aussi que les arbres s’adaptent à un milieu sec, infertile? On les voit souvent se regrouper pour faire concurrence aux autres arbres.

Se pourrait-il qu’en perdant leurs feuilles au printemps, ils ajoutent de nouvelles matières compostables au sol de la forêt, aidant ainsi l’arbre parent dans un environnement où chaque avantage compte.

Les feuilles protègent-elles les nouveaux rameaux et les bourgeons naissants contre le gel?

Le hêtre et le chêne appartiennent à la même famille que certaines espèces à feuillage persistant, dont les chênes verts et les chênes à tan, qui ne poussent pas dans notre région. Est-ce possible qu’ils accusent simplement un retard dans la longue marche de l’évolution ?

Partout où les feuilles de ces arbres se trouvent, elles ajoutent mouvement et couleur au paysage hivernal tout en noir et blanc. Un vrai plaisir pour les yeux, elles virevoltent au gré du vent, et s’accrochent jusqu’au printemps – comme nous.