Une balade au Glen villa Art Garden

Rédigé par Hélène Hamel


Ma promenade ornithologique à Glen Villa, sous une pluie battante, le samedi 17 juin. 

Cela en valait-il la peine ? OUI ! 

Avec une paire de jumelles et un peu de patience, j’ai observé et appris qu’il faut :

1) écouter son chant

2) observer les mouvements de vol

3) étudier l’habitat

4) regarder la taille et la couleur de l’oiseau, la forme de la queue, la forme et la couleur du bec et tout autre signe distinctif pour identifier l’oiseau.

En tant que participant, j’ai été surpris par la rapidité avec laquelle les guides (Camille et Jean-Paul, tous deux membres de SLOE et observateurs d’oiseaux chevronnés) ont identifié les oiseaux en vol. Ils pouvaient repérer l’oiseau bleu et l’hirondelle qui partagent souvent le même nichoir et peuvent même se disputer le nichoir pour y construire leur nid.

Jean-Paul et Camille ont tous deux des listes de vie qu’ils partagent sur E-Bird. Jean-Paul a dit qu’il avait plusieurs listes, une pour le Québec, une pour l’Amérique du Nord, d’autres pour différents pays.

Ces informations sont mises à la disposition des scientifiques qui suivent les oiseaux et étudient leurs habitudes.

Camille nous a écrit :

Nous avons observé entre autres une gélinotte huppée et ses petits, un viréo à gorge jaune (très rare) et trois Bécasses d’Amérique (difficile à voir habituellement)

En tout 25 espèces différentes observés sous la pluie et les feuilles qui dégoulinaient d’eau.

 

Si vous voulez en savoir plus sur l’ornithologie, je vous encourage à vous joindre à La SLOE ou au Club naturaliste de St. Francis, deux groupes formidables de notre région qui vous aideront à en savoir plus sur les oiseaux et à participer à d’autres visites guidées formidables l’année prochaine.

L’activité à Glen Villa a été organisée dans le cadre de la collecte de fonds pour la Fondation Massawippi.

D’autres promenades et causeries guidées auront lieu le 15 juillet et le 12 août 2023. 

Cliquez ici pour plus de détails.

Les salamandres du bassin versant

Rédigé par Nicolas Bousquet, biol.,
Coordonnateur de projets terrain
COGESAF
Cogesaf

Temps de lecture : 5-6 minutes

Le bassin versant du lac Massawippi est un secteur abritant plusieurs espèces de salamandre, particulièrement les salamandres de ruisseaux. On dénombre trois espèces de salamandre de ruisseaux, soit la salamandre à deux lignes, la salamandre sombre du Nord ainsi que la salamandre pourpre. La présence de nombreux cours d’eau en milieu forestier et montagneux favorise la présence de ces espèces autour du lac Massawippi. 

Les salamandres de ruisseaux sont des petits animaux très discrets, mais fascinants! Ces amphibiens vivants principalement dans les petits cours d’eau frais et bien oxygéné, car, fait étonnant, ce groupe de salamandres ne possède pas de poumon et celles-ci vont respirer par la peau et les larves à l’aide de branchies. C’est pourquoi les salamandres de ruisseaux doivent constamment avoir la peau humide et vivent majoritairement dans le milieu aquatique. Bien qu’il arrive que les adultes s’aventurent à quelques mètres de leur ruisseau dans le milieu terrestre, on les retrouve généralement bien enfouies dans le cours d’eau sous des roches ou d’autres abris tels des branches. Quant à eux, les larves (salamandres juvéniles) sont totalement dépendantes du milieu aquatique, en raison de leur branchie.

En raison de leur dépendance au milieu aquatique, les salamandres de ruisseaux sont des espèces très fragiles. D’ailleurs la salamandre sombre du Nord est une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable et la salamandre pourpre est désignée vulnérable par la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec). Il existe plusieurs enjeux de conservation pour les salamandres de ruisseaux et on peut dire que généralement, celles-ci peuvent être grandement affectées par la modification de la quantité ainsi que la qualité de l’eau de leur habitat. Les modifications du débit d’un cours d’eau, le déboisement de la bande riveraine, la sédimentation, l’apport en contaminant ainsi que le drainage ou l’assèchement des cours d’eau sont tous des facteurs pouvant nuire considérablement aux salamandres de ruisseaux.

 

Il est intéressant de savoir que certaines propriétés de la Fiducie de conservation Massawippi ont été intégrées dans un vaste suivi à long terme de salamandre de ruisseaux, plus particulièrement pour la salamandre pourpre. En effet, comme ces propriétés sont dépourvues de menaces anthropiques, il est intéressant de voir l’évolution des populations de ce secteur sur une durée de 10 ans. Ces données pourront ensuite être comparées avec les sites subissant des pressions importantes, par exemple, les sites faisaient l’objet d’aménagement forestier. De plus, peut-être que ces données pourraient permettre de comprendre l’impact potentiel des changements climatiques sur les populations de salamandres de ruisseaux. Il est possible que les changements climatiques entrainent des impacts sur les salamandres de ruisseaux notamment avec des périodes sèches de plus en plus fréquentes et intenses lors de l’été.

 

Ce projet de suivi à long terme découle d’une problématique souvent observée au niveau de l’acquisition de données rigoureuses pour le suivi de population, particulièrement pour les espèces à statut précaire. En effet, souvent le manque de financement pour l’acquisition de connaissance entraine des lacunes importantes au niveau des connaissances sur les tendances des populations. Le porteur de projet, Conservation de la nature Canada a donc mis sur pied un programme de suivi à long terme (10 ans) de la salamandre pourpre pour toute la région de l’Estrie. Il y a donc une dizaine d’organismes de conservation qui participe au projet, notamment le COGESAF. Chaque organisme assumant le suivi d’un petit nombre de ruisseau, cela réduit les coûts du projet et réduit la charge de travail pour chacun. Le rôle du COGESAF dans ce projet est d’assurer le suivi de deux cours d’eau sur les sites dits « sans ou peu impactés » par les activités humaines des propriétés de de la Fiducie de conservation Massawippi. Étant un passionné d’herpétologie et en poste comme biologiste et au COGESAF depuis 5 ans, ce projet me rejoint particulièrement. Finalement, soulignons la collaboration de plus d’une dizaine d’organismes de conservation s’entraidant afin d’améliorer les connaissances sur la salamandre pourpre et ainsi mieux la protéger… en espérant que ce projet inspire d’autres initiatives comme celle-ci pour d’autres espèces ou pour d’autres régions!

 

À propos de l’auteur : Nicolas Bousquet est biologiste et occupe le poste de coordonnateur de projets terrain au COGESAF depuis plus de 5 ans. Ces champs d’expertise sont la lutte aux espèces exotiques envahissantes et la conservation de la biodiversité. Il a travaillé comme professionnel de recherche à l’Université de Sherbrooke, pour ensuite poursuivre sa carrière dans une firme conseil en environnement et en aménagement forestier, puis comme consultant externe au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Depuis plusieurs années, il se spécialise dans l’étude et la conservation de l’herpétofaune principalement avec les tortues et les salamandres de ruisseaux. Il a participé à plusieurs projets d’inventaire, de suivi de population, identification de menaces, suivi de pontes ainsi qu’à la création d’aménagements . Il aime aussi partager ses connaissances, notamment par le biais de conférences ou de l’écriture d’articles.

 

 

 

 

 

Surprenantes limaces

Rédigé par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

Par un matin brumeux, alors que j’étais assise sur mon balcon à siroter mon café, mon regard se posa sur ma jardinière dans laquelle j’avais planté quelques-unes de mes fines herbes préférées plus tôt dans la saison. Mon cœur se serra… Dévorées. Tout entières. Et les visqueuses coupables étaient toujours là… faisant lentement le tour de la jardinière comme si l’endroit leur appartenait. Plus j’observais la scène, plus je remarquais de choses, et ma déception s’est rapidement transformée en curiosité… Les limaces. Quelles créatures singulières! Ce qui m’a le plus intrigué, c’est qu’elles n’ont pas l’air d’un animal susceptible de prospérer… elles sont lentes, molles… elles semblent si vulnérables… et pourtant, il est évident qu’elles s’en sortent très bien.

Je dois admettre que j’en savais très peu sur cet invertébré suintant si omniprésent dans notre nature. Je me souviens avoir survolé le sujet dans mon cours de zoologie à l’université, mais j’avais encore tellement de questions sans réponses que je me suis dit qu’il était temps de rafraîchir mes connaissances sur les gastéropodes. En commençant par quelques recherches de base, je me suis rendu compte de toute l’information à savoir lorsqu’on commence à étudier les merveilles de la nature. Les limaces ne font pas exception. Ces banals invertébrés ont bien plus à offrir que ce que l’on pourrait croire…

 

Mais qu’est-ce qu’une limace, au fond?

Bien qu’elles semblent partager certaines caractéristiques physiques avec les vers, les limaces appartiennent en fait au même phylum que les pieuvres, les calmars, les palourdes, les huîtres et les escargots : celui des mollusques.

Comme on peut s’en douter, une limace est essentiellement un escargot sans coquille. Cela dit, il ne s’agit pas d’un escargot qui a perdu sa coquille au cours de sa vie, mais plutôt au cours de l’évolution. Fait intéressant, ce phénomène s’est produit dans plusieurs lignées, ce qui signifie que les limaces ne sont pas issues d’un seul même ancêtre à coquille, mais qu’elles sont apparues de façon indépendante à partir de divers ancêtres à coquille. Ainsi, si la plupart des limaces partagent une ressemblance frappante, elles n’ont pas nécessairement les mêmes origines.

Pourquoi renoncer à la carapace? Elle semble pourtant être une très bonne idée si votre corps est mou, spongieux et relativement sans défense. Alors pourquoi se donner la peine d’abandonner une enveloppe protectrice apparemment si utile? Selon une théorie, il s’agirait d’un compromis énergétique – renoncer à l’énergie nécessaire pour se faire pousser une carapace permettrait de l’investir dans d’autres éléments pour la survie – comme une croissance plus rapide afin de se reproduire plus tôt. Une autre théorie suggère qu’une coquille peut poser problème lorsqu’il s’agit de se déplacer dans des espaces étroits, une aptitude extrêmement utile lorsqu’on tente d’échapper à un danger.

À première vue, le corps d’une limace ne semble pas très élaboré, mais lorsqu’on prend le temps de l’observer de près, il est vraiment fascinant. D’abord, bien qu’elle soit différente de l’humain, la limace se déplace « à pied »… le pied étant le mot employé pour décrire la base musculaire de son corps et la partie qui se contracte et l’aide à avancer (avec l’aide du mucus, bien sûr). Lorsqu’on observe une limace d’en haut, on ne peut s’empêcher de remarquer une sorte de bosse près des tentacules – il s’agit du manteau. Le manteau est une caractéristique que l’on retrouve chez tous les mollusques, et c’est la zone où se trouve la masse viscérale. Chez certaines espèces de limaces, le manteau peut contenir des vestiges de coquille sous la forme d’une petite plaque ou de granules – preuve de leur évolution. Juste sous le manteau, lorsqu’il est utilisé, vous pouvez observer une ouverture appelée pneumostome, qui sert d’orifice respiratoire pour la limace. Je me plais à penser qu’il s’agit d’une sorte de narine unilatérale.

À la tête du corps, on peut observer deux paires de tentacules. Chaque paire a des fonctions différentes. On pourrait comparer les tentacules supérieurs à des yeux, même s’ils ne sont sensibles qu’à la lumière et ne forment pas d’images nettes comme le fait l’œil humain. Ce sont également des organes olfactifs. Les tentacules inférieurs, pour leur part, ont pour fonction le toucher et le goût. Ces tentacules sensoriels sont rétractables et peuvent repousser en cas d’accident.

Sous les tentacules inférieurs se trouve le dispositif responsable du carnage dans mes fines herbes et dans le jardin de tant de personnes – l’organe buccal. Dans la bouche d’une limace, c’est comme si la langue et les dents ne faisaient qu’un. La radula, une structure semblable à une langue, est couverte de rangées de minuscules dents appelées denticules qui râpent les particules de nourriture pendant que la limace se déplace tout doucement.

 

Et pourquoi si visqueuses?

Une description du corps d’une limace ne serait pas complète sans prêter une attention particulière au mucus (qu’on appelle aussi bave). Si vous avez déjà ramassé une limace, intentionnellement ou non, vous aurez probablement remarqué un résidu collant sur votre peau. Ou alors, en vous promenant dans un sentier en forêt, vous aurez peut-être observé des traces brillantes laissées au sol. Dans les deux cas, il s’agit de l’un des aspects les plus importants de la biologie de la limace : le mucus.

 

Le corps de la limace est recouvert de deux variétés de mucus qui l’aide à se déplacer, à communiquer et à se protéger. Le mucus fin et aqueux qui s’étend du pied vers les côtés et de l’avant du pied vers l’arrière aide la limace à se déplacer au gré des contractions musculaires du pied. C’est dans cette bave plus légère qu’une limace réussit à capter ce que les autres limaces « émettent », pour ainsi dire. Qu’il s’agisse de trouver un partenaire ou, pour certaines espèces de limaces carnivores et prédatrices, de repérer des proies potentielles, cette bave est porteuse de messages.

 

Le reste de la limace est recouvert d’un mucus plus épais et collant qui non seulement protège son corps de la dessiccation, puisqu’il est principalement constitué d’eau, mais qui peut aussi l’aider à échapper à l’emprise d’un prédateur. Par ailleurs, ce mucus épais n’est pas très appétissant pour certains animaux, ce qui est un moyen dissuasif supplémentaire pour d’éventuels prédateurs.

 

Où veux-je en venir?

À mesure que je faisais des recherches et que je renouais avec ces créatures, je poussais sans cesse des petits cris d’étonnement. Et cet article ne présente qu’une infime partie de leur univers. Je dois avouer qu’il est rare que je leur accorde un moment dans la journée. Je fais attention à ne pas les piétiner, mais ce sont généralement les enfants avec lesquels je me promène qui attirent mon attention sur elles…

 

De toutes formes et de toutes tailles, les limaces, contrairement à beaucoup d’autres espèces sauvages, sont bien visibles si les conditions sont assez humides. Elles ne demandent qu’à être observées et admirées pour les créatures à l’allure surnaturelle qu’elles sont. En plus, puisqu’elles ne sont pas du tout pressées, vous pouvez prendre votre temps avec elles, sortir la loupe et apprendre à mieux les connaître.

 

Ces occasions d’observer de si près une espèce sauvage et d’établir un lien avec elle, peu importe l’espèce, sont véritablement des cadeaux. La prochaine fois que vous rencontrerez une limace lors de votre promenade en forêt, pourquoi ne pas vous arrêter, accepter gracieusement ce cadeau, prendre un moment avec ce gastéropode sans coquille… et voir ce qui se passe? Vous pourriez être surpris.

 


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Gastéropode
  • Phylum
  • Pied
  • Manteau
  • Masse viscérale
  • Pneumostome
  • Tentacules
  • Radula

Références

 

Légende de la photo : Bien que la limace soit hermaphrodite, elle tentera de trouver un partenaire pour se reproduire. Une fois qu’elle l’aura trouvé, elle pourra être observée en train de faire une parade nuptiale rituelle avant l’accouplement. Les deux limaces formeront chacune un cercle autour de leurs organes génitaux saillants pendant l’échange de sperme. Quelques jours plus tard, les œufs seront pondus dans un endroit protégé, comme un trou dans le sol ou sous une bûche.

Appel pour animateurs 2023-2024

Margot Heyerhoff - Graduation

Dr. Margot Graham Heyerhoff

Nous sommes très fiers d’annoncer que Margot Graham Heyerhoff a reçu le titre honorifique de docteur en droit civil, honoris causa, en reconnaissance de son action infatigable, altruiste et inestimable en faveur de sa communauté, de l’art et de l’alphabétisation, ainsi que de l’environnement.

Nous aimerions partager avec vous le discours de remise des diplômes prononcé par Kerry Hull, doyen de la faculté des sciences de l’Université Bishop’s. Vous pouvez également regarder la vidéo ici.

La version officielle est en anglais

Monsieur le Chancelier, Monsieur le Recteur Goldbloom, chers diplômés, chers collègues, chers parents et amis.  J’ai l’honneur de vous présenter Margot Graham Heyerhoff.  

 

Sur la page Pinterest de Margot figure une citation de Leonard Mlodinow : « Les grandes lignes de notre vie, comme la flamme d’une bougie, sont continuellement poussées dans de nouvelles directions par une variété d’événements aléatoires qui, avec nos réponses à ces événements, déterminent notre destin. »

 

Permettez-moi donc d’évoquer brièvement quelques-uns des événements aléatoires qui ont conduit à la présence de Margot Heyerhoff parmi nous aujourd’hui.   

 

Elle a passé du temps dans les Cantons de l’Est en tant qu’élève du secondaire à King’s Hall, un pensionnat à Compton, et a également fait un bref séjour en tant qu’élève de l’école Bishop’s College. Quelques années plus tard, Margot est devenue la première directrice du développement à l’école Bishop’s College, juste de l’autre côté de la rivière.  Elle a quitté les Cantons de l’Est en 1981, pour ce qu’elle croyait être la dernière fois.  Cependant, vingt ans plus tard, dans des circonstances inattendues et fortuites, la famille Heyerhoff a quitté Oakville, en Ontario, pour s’installer dans le Canton de Hatley.   

 

Les vingt-cinq années suivantes de la vie de Margot pourraient servir d’étude de cas d’actions locales ayant un impact considérable.  Elle a commencé à s’intéresser à la conservation des terres et à la durabilité lorsque sa famille a converti ses terres en une ferme biologique certifiée.  Puis, en 2011, Mme Heyerhoff a travaillé avec des amis et des collègues pour créer la Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation.  Cette organisation a notamment pour mission de protéger et de préserver les écosystèmes du bassin versant du lac Massawippi. Elle a recueilli plus de cinq millions de dollars et gère aujourd’hui plus de 1 200 hectares de terres.  Ces forêts et ces champs ne sont pas seulement conservés, ils sont également utilisés pour atteindre les objectifs de l’organisation en offrant des sentiers de randonnée respectueux de l’environnement ainsi que des sites pour des projets éducatifs et de recherche.  Aujourd’hui encore, elle est présidente de la fondation et fiduciaire de la fiducie.

 

Les efforts de conservation de la fondation s’étendent au-delà de ses terres – elle promeut également des pratiques agricoles durables par le biais de subventions à l’éducation et à la recherche.  En outre, en tant que soutien clé du programme de Bishop sur l’agriculture durable et les systèmes alimentaires ainsi que de la ferme pédagogique, Margot est une avocate passionnée des pratiques agricoles agro-environnementales qui maintiennent nos sols en bonne santé et préservent la biodiversité des insectes, des oiseaux et des plantes.  

 

Afin d’étendre la portée de son travail à l’extérieur des Cantons-de-l’Est, Margot sert de mentor à d’autres personnes dans la province de Québec qui établissent des fiducies de conservation dans leur région.  En témoignage de sa réputation, elle a été invitée à partager l’histoire de la Fondation Massawippi lors de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité de 2022.  

 

Ainsi, Margot Heyerhoff a contribué de manière significative aux efforts de conservation locaux, régionaux et internationaux, non seulement par ses propres actions, mais aussi en fournissant l’éducation, les conseils et les fonds nécessaires pour que d’autres puissent faire de même.  

 

Mais ce n’est pas tout.  Artiste accomplie et collectionneuse d’art, Margot a transformé une grange délabrée de sa ferme en une galerie d’art et un espace culturel à but non lucratif.  La galerie a accueilli de nombreuses activités culturelles, notamment des expositions historiques et architecturales, des événements de collecte de fonds pour des entités caritatives locales et des lancements de livres pour des auteurs locaux.  

 

En résumé, Margot s’est consacrée à sa communauté et à la durabilité de notre planète.

Monsieur le Chancelier, je vous présente pour le grade de docteur en droit civil, honoris causa, Margot Heyerhoff, en reconnaissance de son action infatigable, altruiste et inestimable en faveur de sa communauté, de l’art et de l’alphabétisation, ainsi que de l’environnement.

 

Les tortues et la Tomifobia

Chaque printemps, lorsque les températures commencent à se réchauffer, les tortues s’activent ce qui nous permet de bien les voir. En effet, comme ses dernières sont des animaux à sang-froid, elles vont chercher à optimiser leur métabolisme en trouvant de la chaleur. On peut donc voir des tortues bien exposées au soleil sur des bancs de sable en bordure de rivière ou bien sur des branches émergentes de l’eau.

Rapidement, va venir la saison de ponte, vers la fin mai et au moins de juin. Les femelles adultes vont donc se mettre à risque pour trouver un site de ponte intéressant. Idéalement, elles vont chercher un site naturel composé de sable et/ou de gravier en bordure de la rivière ou du plan d’eau où elles résident. Il arrive parfois que les femelles adultes de plusieurs espèces, notamment la tortue serpentine, la tortue peinte et la tortue des bois (espèces présentes dans notre secteur) vont rechercher des sites de ponte en bordure de route, de sentier ou même dans des sablières actives. Évidemment ce comportement les met à haut risque de mortalité lors de collision avec des voitures ou de la machinerie. C’est d’ailleurs une cause importante de mortalité chez les tortues, n’aidant pas à maintenir des populations en bonne santé. 

Comment on peut les aider à rester saines et sauves durant cette période ? En restant vigilant tout simplement! En voiture, à pied ou en vélos sur des structures bordant, lac, rivières, étangs ou milieux humides on peut rester vigilant à la présence de tortues et ainsi bien réagir dans le cas de sa présence. On peut ainsi ralentir et la laisser poursuivre son chemin et avertir les autres automobilistes de sa présence par exemple. Dans un cas d’urgence immédiate, on peut l’aider à traverser, toujours dans la même direction où elle allait. Il est primordial de ne pas la remettre à l’eau ou la déplacer à un autre endroit. On peut aussi prendre une photo et signaler sa présence sur le site web www.carapace.ca. Signaler les tortues au projet carapace.ca est particulièrement important pour les intervenants du milieu qui peuvent ainsi découvrir et mieux connaitre les secteurs problématiques. Cela donne aussi plus de données et de poids pour convaincre les autorités lorsque des aménagements doivent être envisagés. 

 

Plusieurs espèces de tortues sont en effet en difficulté au Québec, c’est notamment le cas de la tortue des bois qui est désignée vulnérable. Plusieurs facteurs sont en cause, notamment les mortalités causées par de la machinerie ou les voitures, mais aussi en raison de la destruction ou la modification de son habitat, la forte prédation et malheureusement par la collecte d’individus pour la revente ou la garde en captivité. 

C’est d’ailleurs le cas de la population de la rivière Tomifobia, qui malgré un habitat de qualité, son effectif reste faible. Nous suspectons que les mortalités occasionnelles de natures anthropiques causées par les voitures, mais principalement par la machinerie agricole combinée au faible recrutement des jeunes expliqué par la forte prédation des nids sont des facteurs qui pourraient expliquer le faible effectif actuel de la population de la rivière Tomifobia. L’équipe du COGESAF a donc un projet en cours afin de mieux comprendre cette dynamique et proposer des solutions pour réduire le risque de mortalités, principalement pour les femelles adultes.

Un volet de ce projet est de suivre les déplacements de cinq tortues munies d’un émetteur radio et d’un capteur GPS nous permettant d’avoir un suivi quotidien sur leurs déplacements. Nous constatons avec les données préliminaires que nos tortues traversent effectivement routes et champs exploités, rendant ces dernières susceptibles aux collisions.

On peut rester positif quant au sort de la population de la rivière Tomifobia, car plusieurs organismes de conservation y travaillent depuis quelques années! De plus, comme mentionné, l’habitat de cette population est de qualité. Nous proposerons aux producteurs agricoles concernés de lever la hauteur de fauche à 10 cm pour permettre de réduire le risque de mortalité pour cette espèce vulnérable. On vous suggère aussi de garder l’œil ouvert et restez vigilants lors de vos déplacements en voiture dans ce secteur!

 

Nicolas Bousquet, biol.,

Coordonnateur de projets terrain

 

5182, boul Bourque

Sherbrooke (Québec) J1N 1H4

Tél. 819-864-1033 poste 103

www.cogesaf.qc.ca 

 

Biodiversité, Jenga et le projet pour les papillons monarques 2023

Rédigé par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

Alors que le mois de mai, défi pissenlits, vient de s’achever, nombreux sont ceux et celles qui s’interrogent sur l’importance et l’impact général de gestes en apparence simples tels que laisser pousser une pelouse un mois de plus chaque année. La réponse courte : en matière de préservation de la nature, il est parfois plus facile de constater l’interdépendance et l’impact de chaque composante lorsqu’on prend un pas de recul. Une pelouse n’est pas seulement une étendue d’herbe qu’il faut entretenir pour des raisons esthétiques : c’est un habitat. Non seulement fait-elle partie d’un vaste réseau d’habitats similaires (les pelouses des voisins, les champs et autres zones similaires), mais c’est aussi un habitat qui, s’il est laissé à lui-même, produit une beaucoup plus grande variété d’espèces végétales qui finiront par fleurir, ce qui le rend nettement plus intéressant pour la faune et la flore, en particulier les pollinisateurs.

Cet article ne porte pas sur le mois de mai sans tondeuse, mais plutôt sur les concepts généraux de biodiversité et de préservation de la nature et sur l’impact qu’ils ont sur le sort des pollinisateurs. Avec l’été qui arrive et le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi qui se met en branle, nous vous proposons aujourd’hui d’expliquer les concepts derrière ce type d’efforts pour protéger la population de monarques.

 

Comprendre la biodiversité

Vous avez probablement déjà entendu ce terme, mais qu’est-ce que la biodiversité représente pour vous? Elle évoque peut-être un riche écosystème où diverses espèces se côtoient. Certes, nous pouvons apprécier la variété, la beauté et la notion de « richesse », mais qu’est-ce que la biodiversité au juste et pourquoi est-elle importante?

La biodiversité est l’ensemble des différents types de vie que l’on peut trouver dans une zone donnée, c’est-à-dire la variété d’animaux, de plantes, de champignons et même de microorganismes tels que les bactéries qui composent la nature. Chacune de ces espèces et chacun de ces microorganismes travaillent ensemble dans les écosystèmes, tel un réseau complexe, pour maintenir un équilibre et favoriser la vie. (Worldwildlife.org)

 

Cette définition nous rappelle que la biodiversité n’inclut pas seulement les éléments visibles à l’œil nu, ni ceux que nous jugeons « beaux », mais toutes les entités vivantes, même les organismes microscopiques. Par ailleurs, elle englobe aussi la notion de travail d’équipe. Chaque espèce d’un écosystème à la biodiversité riche aura des rôles précis à jouer qui auront un impact plus ou moins important sur la survie des autres espèces de l’écosystème.

Cela ne veut pas dire que les rôles joués par chaque espèce ne se recoupent pas. En fait, la redondance est l’un des principaux moyens pour la biodiversité de créer des écosystèmes sains et résilients. On peut voir ce principe de différentes façons. Pensez à la biodiversité comme le plan d’urgence que la nature a mis en place. Ehrlich et Ehrlich (1981) comparent chaque espèce d’un écosystème aux boulons d’un avion – si on en enlève un, l’impact est minime, mais plus on en enlève, plus le risque de catastrophe est grand.

On pourrait aussi comparer un écosystème à une tour de blocs du jeu Jenga. Chaque bloc représente une espèce (et les rôles qu’elle joue) au sein de l’écosystème. Plus on enlève de blocs (espèces), moins la tour (écosystème) est stable. À mesure qu’on retire des blocs, la tour pourra rester debout, mais elle sera beaucoup plus vulnérable aux perturbations – un coup de vent, le sol qui tremble… Cela rappelle la vulnérabilité d’un écosystème face aux catastrophes telles que les tempêtes, les sécheresses ou les espèces invasives. Plus le système est diversifié, plus la tour est solide et plus elle résiste à l’adversité.

L’importance d’encourager la biodiversité

La biodiversité favorise tout ce dont nous avons besoin dans la nature pour survivre : nourriture, eau potable, remèdes et abris. (Worldwildlife.org)

 

D’un point de vue purement anthropocentrique, la biodiversité nous est utile et nous avons tout intérêt à la préserver. Cela dit, nous avons souvent tendance à nous intéresser davantage aux plus grandes espèces ou à la mégafaune charismatique. Or, un grand animal n’aura pas nécessairement une grande importance.

Les insectes représentent les deux tiers de la vie sur Terre et assurent chaque année des services écologiques d’une valeur de 57 milliards de dollars. L’un des services les plus utiles est sans doute celui de la pollinisation. Selon Pollinator Partnership, nous pouvons remercier les pollinisateurs pour deux bouchées de nourriture sur trois que nous mangeons. Ils assurent également le fonctionnement général de l’écosystème en aidant les plantes à se reproduire.

 

Plus près de chez nous : le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi

Comme vous pouvez l’imaginer, la conversation sur la biodiversité, la préservation de la nature et les pollinisateurs ne s’arrête pas là. Toutefois, lorsqu’on veut passer de la théorie à l’action, il est essentiel de regarder près de chez soi si on veut éviter de se sentir submergé et découragé. Alors… quand, comment et par où commencer?

En gros : commencez modestement, mettez vos énergies près de chez vous et commencez le plus rapidement possible.

En mars, nous avons publié un article sur le papillon monarque annonçant un nouveau projet enthousiasmant piloté par la Fondation, en collaboration avec Nature Nerding. Ce projet est la façon pour la Fondation d’agir concrètement et localement sur la population de pollinisateurs.

Commencer modestement et près de chez soi : la préservation des asclépiades et des monarques au parc Scowen

Le plus rapidement possible : lancement du projet cet été!

Ce projet englobe également les quatre principes de la conservation qui sont essentiels à la mission de préservation de la Fondation :

  1. Préservation – L’habitat naturel de l’asclépiade et du monarque dans les champs du parc Scowen sera protégé et nous espérons à terme mener des projets visant à protéger les populations d’asclépiade dans les municipalités voisines.
  2. Recherche – Le projet comprendra un volet de science participative, comme plusieurs projets en cours sur le papillon monarque (voir la liste plus bas).
  3. Récréation – Les éléments du projet pourront être vus, admirés et appréciés par tous les visiteurs lorsqu’ils viendront se promener au parc Scowen.
  4. Éducation – Le projet comprendra l’installation de panneaux informatifs ainsi que des activités éducatives et des visites ouvertes au public (plus de détails à venir).

Notre objectif est d’utiliser les ressources existantes et de participer aux programmes en place (en les adaptant si nécessaire) tout en développant un modèle de préservation et de sensibilisation propre au parc Scowen Park et à la Fondation Massawippi.

Pour que ce projet soit couronné de succès, nous comptons sur la participation de notre chère communauté!

Comment participer

Vous voulez en savoir plus sur le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi? Vous voulez nous faire part de vos idées? Peut-être aimeriez-vous veiller sur les monarques en cours de métamorphose le moment venu?

Quel que soit votre niveau d’intérêt, nous aimerions avoir de vos nouvelles. Nous prévoyons d’organiser notre toute première « Patrouille papillons » à l’été 2023 avec une première réunion à la fin du mois de juin.

Pour ajouter votre nom à notre liste d’éventuels membres de la brigade, remplissez ce court formulaire : formulaire d’inscription à la Patrouille papillons 2023


Vous pouvez également envoyer vos questions ou réflexions à l’adresse suivante : education@massawippi.org

 


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Habitat
  • Biodiversité
  • Mégafaune charimastique
  • Services écologiques

Références

What is biodiversity? Why it’s under threat and why it matters (World Wildlife Fund)
Pollinators need you. You need pollinators. (Pollinator Partnership)
Pollinisateurs (Fondation David Suzuki)

 

journeés portes ouvertes - Glen Villa

Journées Portes Ouvertes au profit de la Fondation Massawippi

Les samedis 17 juin, 15 juillet et 12 août

à 9 h 00 et 13 h 00

Les billets d’entrée générale coûtent 25 $                                                                     
Opter pour le matin ou l’après-midi.
Les enfants de 10 ans et moins sont admis gratuitement et n’ont pas besoin de billet.

Nouveau en 2023 – Balades découvertes

Explorez un sujet particulier en petits groupes avec un expert pendant 75 à 90 minutes.
Frais supplémentaires 40 $

Visite ornithologique des jardins de Glen Villa, Jean-Paul Morin et Camille Dufresne (bilingue)
Promenade d’identification des plantes sauvages et comestibles, Patrick Garcia (français)
La photographie de paysage et l’art de voir, Karl Forrest Ehrlich (bilingue)
L’art dans le paysage : Quoi, où et pourquoi ? Myke Hodgins ou Tracey Hesse (bilingue)
Découverte des arbres indigènes et de leur rôle dans l’écologie du site, Alain Carignan (français)
Les arbres au jardin : leur identification, adaptations et leurs rôles écologiques, Justin Manasc (bilingue)
Promenade découverte des plantes médicinales dans la nature, Marie-Josée Vivier (bilingue)

BILLETS OU RENSEIGNEMENTS
glenvillaartgarden.org

Le jardin d’art Glen Villa (Sainte-Catherine-de-Hatley) est ouvert au grand public uniquement lors des journées portes ouvertes.

Bat flying

Comment pouvons-nous aider les chauves-souris?

Temps de lecture : 2 minutes

© CERFO

Il y a huit espèces de chauves-souris présentes au Québec. Trois sont migratrices et cinq sont résidentes. Les résidentes cherchent des endroits où hiberner chaque hiver. Il leur faut un endroit sec, mais avec un accès à l’eau pour boire de temps en temps. La température doit rester au-dessus de zéro pendant l’hiver dans l’espace choisi.

Trois espèces sont classées en voie de disparition au Canada : la petite chauve-souris brune, la chauve-souris nordique ainsi que la pipistrelle de l’Est.

Bats (CERFO)

Notre partenaire de la conservation, Corridor appalachien, fait partie d’un programme avec Conservation Chauve-souris des Cantons-de-l’Est (CCSCE) depuis décembre 2020. Communiqué de presse

Ce mois-ci, nous avons reproduit l’article du CERFO au sujet des chauves-souris. Les scientifiques du CERFO publient des articles vulgarisés pour que nous, le grand public, puissions mieux les comprendre.

Qui est le CERFO?

Le CERFO (Centre d’enseignement et de recherche en foresterie) est le Centre collégial de transfert de technologie (CCTT) en foresterie affilié au Collège d’enseignement général et professionnel (CÉGEP) de Sainte-Foy (Québec, Canada), fondé à Québec en 1984. Plus récemment, il a étendu ses activités à une foresterie plus large, touchant aussi les milieux agricole et urbain. 

Cliquez sur le lien pour lire l’article : « Comment favoriser les chauves-souris en milieu agricole »


Les auteurs :

YT ScreenshotBérubé Girouard, V. et E. Boulfroy. 2023. Comment favoriser les chauves-souris en milieu agricole. Fiche d’accompagnement pour l’implantation d’aménagements favorisant la biodiversité en milieu agricole no 3. Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy (CERFO). 6 p.

 « Ce projet est une initiative du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), financé par l’entremise du Programme services-conseils et mis en œuvre en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture. »

Il y a aussi une capsule vidéo sur le sujet. 

Notre partenaire Corridor appalachien, en partenariat avec Conservation de la nature Canada (CNC) et le Zoo de Granby, ont préparé trois capsules vidéo sur le thème.

Mythes et réalité : les chauves-souris (vidéos)

Chauve-souris chez moi est un bon article de Corridor appalachien sur ce qu’il faut faire et ne pas faire si vous trouvez une chauve-souris dans votre maison.

Ladies birdwatching

Repenser l’observation des oiseaux

Écrit par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

Ladies birdwatching

Lorsque vous pensez à l’observation des oiseaux, vous imaginez très probablement un groupe de personnes d’un certain âge affublées d’un chapeau d’explorateur et d’une veste sans manches, marchant lentement dans un sentier, s’arrêtant de temps à autre pour fixer la cime des arbres et lever dans les airs leurs fidèles jumelles, et chuchotant avec enthousiasme leurs observations à leurs camarades ornithologues amateurs.

Et c’est un stéréotype assez commun! L’observation des oiseaux traîne cette réputation de hobby par excellence des personnes retraitées, un passe-temps réservé pour « plus tard dans la vie ». En tant que trentenaire qui a toujours été fascinée par les oiseaux et qui s’y est mise plus sérieusement au cours des dix dernières années, je vous invite à changer de perspective et à dépoussiérer ces jumelles que vous avez presque mises dans la pile d’objets pour la prochaine vente de garage…

 

Les oiseaux, une porte d’entrée vers la nature

Kids Birdwatching

Les oiseaux « nous connectent à l’ici et à l’ailleurs, au passé et au présent, lorsqu’ils gazouillent à nos fenêtres ou jaillissent dans nos vies » (trad. libre d’un extrait de Slow Birding, de Joan E. Strassmann). À une époque où notre rapport à la nature peut sembler ténu, les oiseaux nous offrent une façon de redécouvrir l’existence de la faune sauvage dans notre quotidien d’humains.

Qu’ils virevoltent entre les buissons et la mangeoire dans votre jardin, qu’ils chantent depuis les profondeurs de la forêt lorsque vous vous promenez en sentier ou qu’ils pataugent tranquillement dans l’étang d’un parc urbain, les oiseaux sont très présents dans nos vies et nous offrent un moyen accessible de découvrir, d’apprécier et de se connecter avec le monde naturel.

 

Tentez l’observation d’oiseaux ce printemps

L’observation des oiseaux peut parfois sembler un peu difficile (ou carrément décourageante) parce que nous avons tendance à entendre les oiseaux beaucoup plus souvent qu’à les voir. Et bien que l’identification des oiseaux à partir de leur chant soit une activité très gratifiante, elle peut être frustrante et n’est pas nécessairement le meilleur point de départ pour les débutants.

Cela dit, il y a des moments plus propices pour observer les oiseaux.

En avril et mai, alors que beaucoup attendent avec impatience l’arrivée de l’été, d’autres se satisfont pleinement des possibilités qu’offre le printemps. Non seulement les différentes espèces migratrices reviennent de leurs aires d’hivernage, ce qui assure une grande diversité, mais les arbres et le ciel sont aussi en pleine effervescence. Nos amis à plumes cherchent de la nourriture, revendiquent des territoires, courtisent des partenaires et commencent à construire leur nid. Le printemps est un moment propice et les possibilités d’observation sont infinies!

Autre avantage au début du printemps : les cimes des arbres sont encore relativement dénudées, ce qui facilite GRANDEMENT l’observation des oiseaux dans leurs activités.

À la lumière de tout ceci, s’il y a une période où il faut essayer l’observation des oiseaux, c’est bien à ce moment-ci de l’année!

 

Par où commencer?

Si votre curiosité a été piquée, voici quelques conseils pour plonger dans le merveilleux monde de l’observation des oiseaux ce printemps.

  • Lieu : choisissez un endroit que vous fréquentez déjà. Il peut s’agit d’un parc ou d’une plage près de chez vous ou même de la mangeoire dans votre cour. Il est plaisant de visiter de nouveaux endroits et de découvrir la faune qui s’y trouve, mais en commençant par un endroit à proximité que vous fréquentez souvent, vous aurez régulièrement l’occasion de côtoyer les espèces qui l’habitent et de mettre en pratique vos connaissances.
  • Méthode :
    • Révisez votre vocabulaire ornithologique. Il est beaucoup plus facile de décrire quelque chose lorsqu’on connaît le bon terme pour le désigner. Commencez par les principales parties de l’oiseau définies par le laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell :
      • Bec
      • Tête
      • Dos
      • Gorge
      • Poitrine
      • Ailes
      • Queue
      • Pattes
    • Commencez par les espèces que vous « connaissez » déjà. Prenez un instant pour vous imaginer que vous les voyez pour la première fois. Vous êtes peut-être capable de reconnaître immédiatement un geai bleu… mais vous êtes-vous déjà arrêté pour réfléchir à ce qui fait d’un geai bleu… un geai bleu?
    • Observez attentivement avant de vous lancer dans l’identification. Nous, les humains, avons tendance à vouloir tout nommer le plus rapidement possible. Résistez à l’envie de tirer des conclusions trop vite lorsque vous observez les oiseaux qui croisent votre chemin. Le laboratoire de Cornell suggère quelques repères pour guider vos observations attentives :
      • Taille : Quelle est la taille de l’oiseau par rapport aux espèces que vous connaissez? Supposons que vous voyiez un geai bleu pour la première fois. Il est plus grand qu’un moineau, mais plus petit qu’une corneille. Il est à peu près de la même taille qu’un merle d’Amérique.
      • Forme : Et la forme de son corps? Un geai bleu a peut-être la taille d’un merle, mais quelles sont les caractéristiques de son corps qui le différencient? L’une des caractéristiques remarquables pourrait être sa crête. Il a également un ventre moins prononcé que le merle.
      • Couleurs : Qu’est-ce qui ressort en premier? Le bleu vif du geai bleu n’est certainement pas une couleur que l’on rencontre chez tous les oiseaux. Mais au-delà de cette caractéristique, où remarque-t-on un contraste? Sa face, sa poitrine et son ventre sont blancs, à l’exception d’une particularité très nette : une ligne noire autour du cou.
      • Couleurs : Qu’est-ce qui ressort en premier? Le bleu vif du geai bleu n’est certainement pas une couleur que l’on rencontre chez tous les oiseaux. Mais au-delà de cette caractéristique, où remarque-t-on un contraste? Sa face, sa poitrine et son ventre sont blancs, à l’exception d’une particularité très nette : une ligne noire autour du cou.
  • Équipement : commencez avec ce que vous avez déjà. Si vous avez des jumelles ou que vous pouvez en emprunter, tant mieux! Sinon, entraînez-vous à observer les oiseaux à l’œil nu. Surtout si vous avez accès à une mangeoire, cela peut être plus efficace que vous ne le pensez. Je vous recommande également de tenir un journal dans lequel vous noterez vos observations, que ce soit par écrit, à l’aide de croquis, ou les deux! Ce qui est intéressant avec l’observation d’oiseaux, c’est que l’activité nécessite relativement peu d’investissement – surtout du temps et de l’attention. Le chapeau d’explorateur et la veste viendront plus tard. 😉

woman birdwatching

Mais surtout, en ralentissant et en peaufinant votre méthode d’observation des oiseaux, vous la rendrez de plus en plus intuitive. La découverte de nouvelles espèces se révèle d’autant plus gratifiante et agréable à mesure que l’on devient habile à identifier et à admirer la grande diversité d’espèces dans sa propre cour.

Comme pour beaucoup de choses dans la vie, le fait que les oiseaux soient si présents et nombreux nous porte parfois à ne pas y prêter attention. Nos vies sont bien remplies, le temps passe vite, et prendre le temps de s’arrêter pour vraiment remarquer ce qui se passe autour de nous est une habitude qui nécessite de la pratique. Chaque occasion d’entrer en contact avec les oiseaux nous invite à ralentir, à faire appel à nos sens et à notre curiosité et à observer attentivement.

Que vous soyez de simples curieux ou des ornithologues chevronnés, considérez ceci comme un encouragement à saisir ces occasions, ne serait-ce que de temps en temps, car elles sont porteuses d’une paix, d’un émerveillement et d’une joie sans limites et nous rappellent notre interconnexion et notre dépendance collective à l’égard de cette belle planète.


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Migrateur/migratrice
  • Hivernage
  • Courtiser
  • Crête

Références

Building Skills: The 4 Keys to Bird Identification by the Cornell Lab of Ornithology du laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell.