Lettre à nos visiteurs du sentier

Le 17 février, 2021

FMF/MCT _ Letter to our Trail Visitors –

Chers visiteurs de notre sentier à Sainte-Catherine de Hatley,

Comme beaucoup d’entre vous le savent, le dimanche 14 février, une plainte a été déposée
auprès de la police de Magog concernant des voitures garées sur la Côte du Piémont et des
contraventions ont été délivrées à au moins 19 visiteurs de notre sentier. Nous sommes
désolés pour ceux qui ont reçu des contraventions et nous voulons que vous sachiez que la
Fondation Massawippi, la Fiducie de conservation Massawippi, la municipalité de Sainte-
Catherine de Hatley travaillent à la fois sur une solution à court terme et à long terme pour
résoudre cette situation de circulation à la satisfaction de tous.
Il semble que pendant la pandémie, nous soyons devenus les victimes de notre propre succès !
En attendant des réponses, nous devons vous avertir que jusqu’à la fin du mois de mars, vous
risquez toujours de recevoir une contravention de stationnement sur la Côte du Piémont,
surtout les fin de semaines.Nous savons que vous et vos familles avez besoin de ces sentiers en
ces temps difficiles et nous voulons que vous soyez sur nos sentiers. Nous travaillons donc le
plus rapidement possible pour vous faciliter l’accès au sentier sans crainte de recevoir une
contravention.

Nous vous tiendrons informés de nos progrès.

Sincères salutations,
Margot Heyerhoff
Présidente,
Fondation Massawippi

Remontons dans le temps pour retracer les pistes Skiwippi !

Suite à notre article sur la piste de ski de fond des Quatre-Vallons le mois dernier, entretenu par Mr. Gilbert Beaupré, nous vous partageons maintenant un morceau d’histoire dont plusieurs se souviendront avec affection : l’ancienne piste de ski de fond Skiwippi.

Le Skiwippi, sentier d’une longueur de 33 km (20 miles), partait de l’Auberge Hatley (Robert and Lilian Gagnon), traversait le Manoir Hovey (Stephen and Kathryn Stafford) puis rejoignait l’hôtel Ripplecove (Jeffrey and Debra Stafford). C’était lors des années 1980, alors que la pratique du ski de fond gagnait en popularité. Herman Smith-Johannsen (1875-1987), connu aussi sous le surnom de « Jackrabbit », est responsable de l’arrivé de ce sport au Canada. Originaire de Norvège, ce pionnier nord-américain a passé sa vie à promouvoir le ski de fond. C’est fort probablement ce qui explique sa grande longévité : il est mort à l’âge vénérable de 111 ans.

En 1985, trois des grands hôtels estriens se sont rassemblés afin d’offrir une luxueuse expérience hors du commun combinant ski, repas et hébergement. Le gouvernement provincial reconnaissait ce forfait comme une première dans le monde coopératif. Ce concept, récipiendaire de prix, a été un franc succès autant auprès des touristes que des résident.es.

Les clients avaient la chance de skier d’un bout à l’autre du lac. Le forfait incluait six nuitées dans les luxueux hôtels, ainsi que six déjeuners et les soupers copieux.

Lors d’une entrevue, M. Stephen Stafford a déclaré que les gens adoraient le concept et que plusieurs clients ont fréquenté son établissement grâce à l’énorme publicité engendrée par le forfait Skiwippi.

Des articles ont été publiés dans :

Le sentier gratuit était accessible à tous et non seulement aux invités des hôtels. En plus d’assurer conjointement les frais d’entretien, les trois établissements s’occupaient du droit de passage avec les propriétaires des terres.

Le Refuge Les Sommets, une base de plein air située au bout du chemin des Sommets à Sainte-Catherine-de-Hatley, s’ajoutait parmi les haltes. La vue était spectaculaire, tout comme le dîner et l’hospitalité de madame Juliette Deland. Parmi les repas chauds servis, l’on retrouvait des spécialités québécoises comme les ragoûts, les tourtières, ainsi que « la meilleure soupe aux pois » aux dires de Stephen Stafford.

Michael Greyson, un natif de North Hatley, se souvient très bien de Mme Juliette : une vieille dame aux cheveux gris, de petite stature et qui, tout en s’occupant de la cuisine, gérait une salle à manger régulièrement remplie de scouts, de louveteaux et de Guides (« girls guide »).

Michael garde un précieux souvenir de ses sorties sur la piste. Il skiait le long du champ de vaches Highland (vaches d’origine écossaise à la fourrure épaisse), puis s’arrêtait au Manoir Hovey pour une boisson chaude, pour finalement terminer son périple en descendant vers le lac Massawippi. Le sentier représentait tout un défi. Parsemé de collines, il fallait avoir confiance en ses habiletés de skieur.

« Après la bonne montée de North Hatley vers Katevale, on faisait souvent un court détour par les sentiers de M. Beaupré. Puis, on avait beaucoup de plaisir à dévaler la pente. Notre récompense était un bon grog au rhum qu’on buvait auprès du foyer au bar du Manoir Hovey. Cela serait vraiment formidable si le Skiwippi pouvait renaître. Plusieurs skieurs l’adoraient. »

—Michael Grayson

L’extrémité sud du sentier se situait au village d’Ayer’s Cliff. Pour y accéder, il fallait skier sur le lac gelé. La vue était de toute beauté. L’hospitalité était un mélange des cultures et traditions anglophone et francophone des Cantons-de-l’Est.

L’Auberge Hatley et le Refuge des Sommets sont tous deux disparus. Toutefois, quelques sections du sentier sont encore accessibles au public. Il suffit d’emprunter le sentier des Quatre Vallons, qui lui-même croise le sentier Massawippi.

Aujourd’hui, le ski de fond connait un nouvel essor. Les gens redécouvrent les joies et les bénéfices du plein air. Quelle chance nous avons d’avoir accès à des pistes directement dans notre cours : il suffit d’en profiter!

Juliette Martin Deland
propriétarie de la base de plein air
 » Camp les Sommets « 

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An old sign, left over from the Skiwippi Trail, still visible today on the Massawippi trail.

LINKS
sun-sentinel
LA Times Dec. 1990
NY Times

La famille Scowen et le parc

Autrefois lieu habité par les Abénakis, la forêt qui comprend le parc Scowen a partiellement été défrichée au début du 19e siècle à des fins de colonisation. Au fil des années, le paysage s’est transformé. Au sommet, une cabane à sucre a été érigée parmi l’érablière et les mûres abondaient. Plus bas, l’on retrouvait une maison et une grange tout près d’un pâturage où broutaient des vaches.

En 1980, la terre a été achetée par deux résidents de North Hatley, Philip Scowen, homme d’affaires réputé et historien des Cantons-de-l’Est, et sa femme Eulah, descendante de la famille Reed. Les Reed étaient parmi les premiers colons à construire des maisons et des moulins dans la région jadis connue comme Reedsville. Peu de temps après l’acquisition du terrain, Philip et Eulah en ont fait don au village de North Hatley, ainsi qu’au Canton de Hatley. L’objectif étant de préserver cet espace vert situé au cœur du village en expansion et en faire profiter les citoyens et citoyennes.

Cela prit 30 ans avant que le souhait des Scowen se réalise, et ce, grâce à l’implication la Fiducie de conservation de Massawippi (FCM).

C’est en 2015 que Margot Heyerhoff, présidente de la Fondation Massawippi (FMF), a rencontré la petite-fille du regretté Philip Scowen, Annis Karpenko. Une entente a été conclue soit de transférer le terrain à la Fiducie de conservation de Massawippi afin que cet espace puisse être utilisé comme  le prévoyaient les Scowen. Le projet a tardé et les personnes impliquées au départ, dont les maires et les citoyen.nes, n’étaient plus impliqués. Suite aux négociations, il a été décidé en 2016 que 34 acres seraient transférés à la Fiducie de conservation de Massawippi et qu’une acre serait retenue par le Canton de Hatley pour la construction d’une possible caserne de pompiers.

Nous aimerions remercier les membres de la famille, particulièrement Martha Maksym et Annis Karpenko, ainsi que les membres du conseil qui ont pris part aux négociations. L’ouverture officielle du parc a eu lieu la fin de semaine de l’Action de grâces 2016 avec plusieurs membres de la famille Scowen qui étaient présents. Une partie des sentiers, les tout premiers construits par la Fondation sur des terres protégées, étaient accessibles. Maintenant d’une longueur totalisant 4,5 km, ils sont utilisés à pied ou en raquettes à longueur d’année.

L’entretien du parc est effectué par la Fiducie de conservation de Massawippi. En 2019, plus d’une centaine d’arbres et d’arbustes ont été plantés sur la rue de Capleton par les élèves de l’école du village. Un chemin ombragé mènera dorénavant vers la forêt. Un événement, ouvert à toutes et à tous, est prévu en juillet 2021 pour célébrer le dixième anniversaire de notre Fondation. L’invitation officielle sera diffusée sur notre site internet, notre page Facebook et via notre infolettre.

Le parc est un inestimable héritage de la famille Scowen . Tous peuvent en profiter et tous doivent travailler ensemble afin de le protéger. Enfin, nous tenons à remercier chaleureusement Philip et Eulah pour leur généreux don, ainsi que les membres de leur famille pour leur implication dans cette aventure qui a permis de créer le parc tel que nous le connaissons aujourd’hui.

*P.S. Les sentiers ont constamment besoin d’être entretenus et vos dons permettent d’effectuer ce travail. Les recettes engendrées serviront à créer un fond pour maintenir à perpétuité la Fiducie de conservation de Massawippi.

Contactez-nous à [email protected] pour plus d’informations.

L. to R. Martha Maksym, Martin Primeau, maire du Canton de Hatley, Margot Heyerhoff à l’ouverture du parc Scowen octobre, 2016..

Martha Maksym chez le notaire signant, au nom de la famille Scowen, l’acte de donation, printemps 2016.

L. to R. Peter Scowen, Margot Heyerhoff (Chair of the MASSAWIPPI Foundation) and Martha Maksym, two grand children of Philip and Eulah Scowen.

Decendants of Philip and Eulah at Scowen park during the 2016 Thanksgiving opening.