Appel pour animateurs 2023-2024

Margot Heyerhoff - Graduation

Dr. Margot Graham Heyerhoff

Nous sommes très fiers d’annoncer que Margot Graham Heyerhoff a reçu le titre honorifique de docteur en droit civil, honoris causa, en reconnaissance de son action infatigable, altruiste et inestimable en faveur de sa communauté, de l’art et de l’alphabétisation, ainsi que de l’environnement.

Nous aimerions partager avec vous le discours de remise des diplômes prononcé par Kerry Hull, doyen de la faculté des sciences de l’Université Bishop’s. Vous pouvez également regarder la vidéo ici.

La version officielle est en anglais

Monsieur le Chancelier, Monsieur le Recteur Goldbloom, chers diplômés, chers collègues, chers parents et amis.  J’ai l’honneur de vous présenter Margot Graham Heyerhoff.  

 

Sur la page Pinterest de Margot figure une citation de Leonard Mlodinow : « Les grandes lignes de notre vie, comme la flamme d’une bougie, sont continuellement poussées dans de nouvelles directions par une variété d’événements aléatoires qui, avec nos réponses à ces événements, déterminent notre destin. »

 

Permettez-moi donc d’évoquer brièvement quelques-uns des événements aléatoires qui ont conduit à la présence de Margot Heyerhoff parmi nous aujourd’hui.   

 

Elle a passé du temps dans les Cantons de l’Est en tant qu’élève du secondaire à King’s Hall, un pensionnat à Compton, et a également fait un bref séjour en tant qu’élève de l’école Bishop’s College. Quelques années plus tard, Margot est devenue la première directrice du développement à l’école Bishop’s College, juste de l’autre côté de la rivière.  Elle a quitté les Cantons de l’Est en 1981, pour ce qu’elle croyait être la dernière fois.  Cependant, vingt ans plus tard, dans des circonstances inattendues et fortuites, la famille Heyerhoff a quitté Oakville, en Ontario, pour s’installer dans le Canton de Hatley.   

 

Les vingt-cinq années suivantes de la vie de Margot pourraient servir d’étude de cas d’actions locales ayant un impact considérable.  Elle a commencé à s’intéresser à la conservation des terres et à la durabilité lorsque sa famille a converti ses terres en une ferme biologique certifiée.  Puis, en 2011, Mme Heyerhoff a travaillé avec des amis et des collègues pour créer la Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation.  Cette organisation a notamment pour mission de protéger et de préserver les écosystèmes du bassin versant du lac Massawippi. Elle a recueilli plus de cinq millions de dollars et gère aujourd’hui plus de 1 200 hectares de terres.  Ces forêts et ces champs ne sont pas seulement conservés, ils sont également utilisés pour atteindre les objectifs de l’organisation en offrant des sentiers de randonnée respectueux de l’environnement ainsi que des sites pour des projets éducatifs et de recherche.  Aujourd’hui encore, elle est présidente de la fondation et fiduciaire de la fiducie.

 

Les efforts de conservation de la fondation s’étendent au-delà de ses terres – elle promeut également des pratiques agricoles durables par le biais de subventions à l’éducation et à la recherche.  En outre, en tant que soutien clé du programme de Bishop sur l’agriculture durable et les systèmes alimentaires ainsi que de la ferme pédagogique, Margot est une avocate passionnée des pratiques agricoles agro-environnementales qui maintiennent nos sols en bonne santé et préservent la biodiversité des insectes, des oiseaux et des plantes.  

 

Afin d’étendre la portée de son travail à l’extérieur des Cantons-de-l’Est, Margot sert de mentor à d’autres personnes dans la province de Québec qui établissent des fiducies de conservation dans leur région.  En témoignage de sa réputation, elle a été invitée à partager l’histoire de la Fondation Massawippi lors de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité de 2022.  

 

Ainsi, Margot Heyerhoff a contribué de manière significative aux efforts de conservation locaux, régionaux et internationaux, non seulement par ses propres actions, mais aussi en fournissant l’éducation, les conseils et les fonds nécessaires pour que d’autres puissent faire de même.  

 

Mais ce n’est pas tout.  Artiste accomplie et collectionneuse d’art, Margot a transformé une grange délabrée de sa ferme en une galerie d’art et un espace culturel à but non lucratif.  La galerie a accueilli de nombreuses activités culturelles, notamment des expositions historiques et architecturales, des événements de collecte de fonds pour des entités caritatives locales et des lancements de livres pour des auteurs locaux.  

 

En résumé, Margot s’est consacrée à sa communauté et à la durabilité de notre planète.

Monsieur le Chancelier, je vous présente pour le grade de docteur en droit civil, honoris causa, Margot Heyerhoff, en reconnaissance de son action infatigable, altruiste et inestimable en faveur de sa communauté, de l’art et de l’alphabétisation, ainsi que de l’environnement.

 

Les tortues et la Tomifobia

Chaque printemps, lorsque les températures commencent à se réchauffer, les tortues s’activent ce qui nous permet de bien les voir. En effet, comme ses dernières sont des animaux à sang-froid, elles vont chercher à optimiser leur métabolisme en trouvant de la chaleur. On peut donc voir des tortues bien exposées au soleil sur des bancs de sable en bordure de rivière ou bien sur des branches émergentes de l’eau.

Rapidement, va venir la saison de ponte, vers la fin mai et au moins de juin. Les femelles adultes vont donc se mettre à risque pour trouver un site de ponte intéressant. Idéalement, elles vont chercher un site naturel composé de sable et/ou de gravier en bordure de la rivière ou du plan d’eau où elles résident. Il arrive parfois que les femelles adultes de plusieurs espèces, notamment la tortue serpentine, la tortue peinte et la tortue des bois (espèces présentes dans notre secteur) vont rechercher des sites de ponte en bordure de route, de sentier ou même dans des sablières actives. Évidemment ce comportement les met à haut risque de mortalité lors de collision avec des voitures ou de la machinerie. C’est d’ailleurs une cause importante de mortalité chez les tortues, n’aidant pas à maintenir des populations en bonne santé. 

Comment on peut les aider à rester saines et sauves durant cette période ? En restant vigilant tout simplement! En voiture, à pied ou en vélos sur des structures bordant, lac, rivières, étangs ou milieux humides on peut rester vigilant à la présence de tortues et ainsi bien réagir dans le cas de sa présence. On peut ainsi ralentir et la laisser poursuivre son chemin et avertir les autres automobilistes de sa présence par exemple. Dans un cas d’urgence immédiate, on peut l’aider à traverser, toujours dans la même direction où elle allait. Il est primordial de ne pas la remettre à l’eau ou la déplacer à un autre endroit. On peut aussi prendre une photo et signaler sa présence sur le site web www.carapace.ca. Signaler les tortues au projet carapace.ca est particulièrement important pour les intervenants du milieu qui peuvent ainsi découvrir et mieux connaitre les secteurs problématiques. Cela donne aussi plus de données et de poids pour convaincre les autorités lorsque des aménagements doivent être envisagés. 

 

Plusieurs espèces de tortues sont en effet en difficulté au Québec, c’est notamment le cas de la tortue des bois qui est désignée vulnérable. Plusieurs facteurs sont en cause, notamment les mortalités causées par de la machinerie ou les voitures, mais aussi en raison de la destruction ou la modification de son habitat, la forte prédation et malheureusement par la collecte d’individus pour la revente ou la garde en captivité. 

C’est d’ailleurs le cas de la population de la rivière Tomifobia, qui malgré un habitat de qualité, son effectif reste faible. Nous suspectons que les mortalités occasionnelles de natures anthropiques causées par les voitures, mais principalement par la machinerie agricole combinée au faible recrutement des jeunes expliqué par la forte prédation des nids sont des facteurs qui pourraient expliquer le faible effectif actuel de la population de la rivière Tomifobia. L’équipe du COGESAF a donc un projet en cours afin de mieux comprendre cette dynamique et proposer des solutions pour réduire le risque de mortalités, principalement pour les femelles adultes.

Un volet de ce projet est de suivre les déplacements de cinq tortues munies d’un émetteur radio et d’un capteur GPS nous permettant d’avoir un suivi quotidien sur leurs déplacements. Nous constatons avec les données préliminaires que nos tortues traversent effectivement routes et champs exploités, rendant ces dernières susceptibles aux collisions.

On peut rester positif quant au sort de la population de la rivière Tomifobia, car plusieurs organismes de conservation y travaillent depuis quelques années! De plus, comme mentionné, l’habitat de cette population est de qualité. Nous proposerons aux producteurs agricoles concernés de lever la hauteur de fauche à 10 cm pour permettre de réduire le risque de mortalité pour cette espèce vulnérable. On vous suggère aussi de garder l’œil ouvert et restez vigilants lors de vos déplacements en voiture dans ce secteur!

 

Nicolas Bousquet, biol.,

Coordonnateur de projets terrain

 

5182, boul Bourque

Sherbrooke (Québec) J1N 1H4

Tél. 819-864-1033 poste 103

www.cogesaf.qc.ca 

 

Biodiversité, Jenga et le projet pour les papillons monarques 2023

Rédigé par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

Alors que le mois de mai, défi pissenlits, vient de s’achever, nombreux sont ceux et celles qui s’interrogent sur l’importance et l’impact général de gestes en apparence simples tels que laisser pousser une pelouse un mois de plus chaque année. La réponse courte : en matière de préservation de la nature, il est parfois plus facile de constater l’interdépendance et l’impact de chaque composante lorsqu’on prend un pas de recul. Une pelouse n’est pas seulement une étendue d’herbe qu’il faut entretenir pour des raisons esthétiques : c’est un habitat. Non seulement fait-elle partie d’un vaste réseau d’habitats similaires (les pelouses des voisins, les champs et autres zones similaires), mais c’est aussi un habitat qui, s’il est laissé à lui-même, produit une beaucoup plus grande variété d’espèces végétales qui finiront par fleurir, ce qui le rend nettement plus intéressant pour la faune et la flore, en particulier les pollinisateurs.

Cet article ne porte pas sur le mois de mai sans tondeuse, mais plutôt sur les concepts généraux de biodiversité et de préservation de la nature et sur l’impact qu’ils ont sur le sort des pollinisateurs. Avec l’été qui arrive et le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi qui se met en branle, nous vous proposons aujourd’hui d’expliquer les concepts derrière ce type d’efforts pour protéger la population de monarques.

 

Comprendre la biodiversité

Vous avez probablement déjà entendu ce terme, mais qu’est-ce que la biodiversité représente pour vous? Elle évoque peut-être un riche écosystème où diverses espèces se côtoient. Certes, nous pouvons apprécier la variété, la beauté et la notion de « richesse », mais qu’est-ce que la biodiversité au juste et pourquoi est-elle importante?

La biodiversité est l’ensemble des différents types de vie que l’on peut trouver dans une zone donnée, c’est-à-dire la variété d’animaux, de plantes, de champignons et même de microorganismes tels que les bactéries qui composent la nature. Chacune de ces espèces et chacun de ces microorganismes travaillent ensemble dans les écosystèmes, tel un réseau complexe, pour maintenir un équilibre et favoriser la vie. (Worldwildlife.org)

 

Cette définition nous rappelle que la biodiversité n’inclut pas seulement les éléments visibles à l’œil nu, ni ceux que nous jugeons « beaux », mais toutes les entités vivantes, même les organismes microscopiques. Par ailleurs, elle englobe aussi la notion de travail d’équipe. Chaque espèce d’un écosystème à la biodiversité riche aura des rôles précis à jouer qui auront un impact plus ou moins important sur la survie des autres espèces de l’écosystème.

Cela ne veut pas dire que les rôles joués par chaque espèce ne se recoupent pas. En fait, la redondance est l’un des principaux moyens pour la biodiversité de créer des écosystèmes sains et résilients. On peut voir ce principe de différentes façons. Pensez à la biodiversité comme le plan d’urgence que la nature a mis en place. Ehrlich et Ehrlich (1981) comparent chaque espèce d’un écosystème aux boulons d’un avion – si on en enlève un, l’impact est minime, mais plus on en enlève, plus le risque de catastrophe est grand.

On pourrait aussi comparer un écosystème à une tour de blocs du jeu Jenga. Chaque bloc représente une espèce (et les rôles qu’elle joue) au sein de l’écosystème. Plus on enlève de blocs (espèces), moins la tour (écosystème) est stable. À mesure qu’on retire des blocs, la tour pourra rester debout, mais elle sera beaucoup plus vulnérable aux perturbations – un coup de vent, le sol qui tremble… Cela rappelle la vulnérabilité d’un écosystème face aux catastrophes telles que les tempêtes, les sécheresses ou les espèces invasives. Plus le système est diversifié, plus la tour est solide et plus elle résiste à l’adversité.

L’importance d’encourager la biodiversité

La biodiversité favorise tout ce dont nous avons besoin dans la nature pour survivre : nourriture, eau potable, remèdes et abris. (Worldwildlife.org)

 

D’un point de vue purement anthropocentrique, la biodiversité nous est utile et nous avons tout intérêt à la préserver. Cela dit, nous avons souvent tendance à nous intéresser davantage aux plus grandes espèces ou à la mégafaune charismatique. Or, un grand animal n’aura pas nécessairement une grande importance.

Les insectes représentent les deux tiers de la vie sur Terre et assurent chaque année des services écologiques d’une valeur de 57 milliards de dollars. L’un des services les plus utiles est sans doute celui de la pollinisation. Selon Pollinator Partnership, nous pouvons remercier les pollinisateurs pour deux bouchées de nourriture sur trois que nous mangeons. Ils assurent également le fonctionnement général de l’écosystème en aidant les plantes à se reproduire.

 

Plus près de chez nous : le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi

Comme vous pouvez l’imaginer, la conversation sur la biodiversité, la préservation de la nature et les pollinisateurs ne s’arrête pas là. Toutefois, lorsqu’on veut passer de la théorie à l’action, il est essentiel de regarder près de chez soi si on veut éviter de se sentir submergé et découragé. Alors… quand, comment et par où commencer?

En gros : commencez modestement, mettez vos énergies près de chez vous et commencez le plus rapidement possible.

En mars, nous avons publié un article sur le papillon monarque annonçant un nouveau projet enthousiasmant piloté par la Fondation, en collaboration avec Nature Nerding. Ce projet est la façon pour la Fondation d’agir concrètement et localement sur la population de pollinisateurs.

Commencer modestement et près de chez soi : la préservation des asclépiades et des monarques au parc Scowen

Le plus rapidement possible : lancement du projet cet été!

Ce projet englobe également les quatre principes de la conservation qui sont essentiels à la mission de préservation de la Fondation :

  1. Préservation – L’habitat naturel de l’asclépiade et du monarque dans les champs du parc Scowen sera protégé et nous espérons à terme mener des projets visant à protéger les populations d’asclépiade dans les municipalités voisines.
  2. Recherche – Le projet comprendra un volet de science participative, comme plusieurs projets en cours sur le papillon monarque (voir la liste plus bas).
  3. Récréation – Les éléments du projet pourront être vus, admirés et appréciés par tous les visiteurs lorsqu’ils viendront se promener au parc Scowen.
  4. Éducation – Le projet comprendra l’installation de panneaux informatifs ainsi que des activités éducatives et des visites ouvertes au public (plus de détails à venir).

Notre objectif est d’utiliser les ressources existantes et de participer aux programmes en place (en les adaptant si nécessaire) tout en développant un modèle de préservation et de sensibilisation propre au parc Scowen Park et à la Fondation Massawippi.

Pour que ce projet soit couronné de succès, nous comptons sur la participation de notre chère communauté!

Comment participer

Vous voulez en savoir plus sur le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi? Vous voulez nous faire part de vos idées? Peut-être aimeriez-vous veiller sur les monarques en cours de métamorphose le moment venu?

Quel que soit votre niveau d’intérêt, nous aimerions avoir de vos nouvelles. Nous prévoyons d’organiser notre toute première « Patrouille papillons » à l’été 2023 avec une première réunion à la fin du mois de juin.

Pour ajouter votre nom à notre liste d’éventuels membres de la brigade, remplissez ce court formulaire : formulaire d’inscription à la Patrouille papillons 2023


Vous pouvez également envoyer vos questions ou réflexions à l’adresse suivante : [email protected]

 


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Habitat
  • Biodiversité
  • Mégafaune charimastique
  • Services écologiques

Références

What is biodiversity? Why it’s under threat and why it matters (World Wildlife Fund)
Pollinators need you. You need pollinators. (Pollinator Partnership)
Pollinisateurs (Fondation David Suzuki)