Des forêts aux champs

Identifier et gérer les sources critiques de pollution diffuse et protéger la flore et la faune de l’écosystème.

Crédit photo: Éric van Bochove

Historique

L’une des missions de la FMF est de préserver l’écosystème unique de la vallée de la Massawippi.

Qu’est-ce que la vallée de la Massawippi ?

Cette zone représente une identité régionale et une communauté spécifique que la Fondation souhaite servir. Elle comprend 5 municipalités : North Hatley, Hatley, Canton de Hatley, Sainte-Catherine-de-Hatley et Ayer’s Cliff.

Qu’est-ce que le bassin versant du Massawippi ?

Cette zone représente les limites écologiques des activités de la FMF et s’étend au-delà des municipalités susmentionnées jusqu’aux États-Unis. Elle peut être subdivisée en cinq types de territoires : les zones agricoles, les zones anthropiques (bâtiments, routes, autres infrastructures), les zones aquatiques (lacs et rivières), les forêts et les zones humides. Lorsque l’on travaille sur ce territoire, il est important de tenir compte du caractère variable des terres, des activités qui s’y déroulent et des répercussions écologiques de ces activités. Par conséquent, certaines zones sont plus critiques ou sensibles que d’autres.

Agriculture

AgricultureLa Fondation Massawippi a pour priorité de préserver les écosystèmes naturels du bassin versant du lac Massawippi [Figure 1]. Parmi ses préoccupations, l’interaction entre la gestion des différents écosystèmes et le développement de l’économie locale, d’autant plus que les changements écologiques et esthétiques autour du lac peuvent avoir un effet considérable sur le bien-être des communautés du bassin versant du lac Massawippi. C’est dans cette optique que la Massawippi Foundation souhaite aider les agriculteurs à améliorer la gestion de leurs terres afin de préserver les ressources naturelles et de réduire l’impact de l’agriculture sur le lac Massawippi. 

Afin de planifier stratégiquement ses interventions, la Fondation Massawippi a financé un premier projet de recherche en 2022-2023, réalisé par l’Université de Sherbrooke, visant à identifier les sites hydrologiquement les plus actifs en milieu agricole, à la source de la pollution diffuse, à l’échelle des sous-bassins versants du lac Massawippi, à l’aide d’une approche de modélisation intégrée. Les résultats de la modélisation ont permis d’identifier les sous-bassins versants les plus à risque de pertes de sédiments, d’azote et de phosphore provenant des terres agricoles [Figure 2]. Les différentes simulations de scénarios d’atténuation de la pollution diffuse ont indiqué que la restauration ou l’expansion des zones humides en premier lieu et des zones forestières dans une moindre mesure réduiraient considérablement l’impact des pratiques agricoles sur la qualité de l’eau du lac Massawippi.

Les objectifs du projet

L’étape suivante consistera à documenter et à cartographier à l’échelle du paysage les différents facteurs physiques (cultures, gestion des sols, type de sol, pentes, masses d’eau, zones humides, forêts, etc.) contribuant à la pollution diffuse par l’érosion des sols et le lessivage des nutriments (azote, phosphore) dans les fossés et les petits affluents, à l’aide d’un système d’information géographique (SIG).

L’objectif du projet de recherche est de développer un nouveau SIG qui inclura les données multidimensionnelles nécessaires à l’analyse de situations complexes et à la prise de décision pour l’intervention de la Fondation Massawippi dans les situations paysagères les plus à risque. L’interface de visualisation du SIG devra rester accessible et utilisable par des non-géomaticiens.

Figure 1. Carte du bassin versant de la Massawippi

Figure 2. Cartes des sous-bassins versants du lac Massawippi présentant un risque élevé de perte de sédiments et de nutriments dans les cours d’eau alimentant le lac.

Recherche

Il est intéressant de noter que certaines des propriétés du Massawippi Conservation Trust ont été incluses dans un vaste programme de surveillance à long terme des salamandres des cours d’eau. Deux études sont actuellement en cours. Comme ces propriétés sont exemptes de menaces anthropogéniques, il est intéressant de voir l’évolution des populations dans ce secteur sur une période de 10 ans. Ces données pourront ensuite être comparées à des sites soumis à des pressions importantes, comme ceux qui font l’objet d’une gestion forestière. En outre, les projets visent à comprendre l’impact potentiel du changement climatique sur les populations de salamandres de ruisseau.

Les enjeux de conservation des salamandres de ruisseaux sont nombreux et, de manière générale, elles peuvent être fortement affectées par les modifications de la quantité et de la qualité de l’eau dans leur habitat. La modification du débit d’un cours d’eau, le déboisement de la bande riveraine, la sédimentation, l’apport de contaminants et l’assèchement des cours d’eau sont autant de facteurs qui peuvent nuire considérablement aux salamandres de ruisseaux. Il est possible que le changement climatique ait un impact sur les salamandres de ruisseaux, notamment avec des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes et intenses en été.

Conservation de la nature Canada (CNC) mène et finance une étude de dix ans sur les salamandres dans les Cantons de l’Est. Dix-huit sites sont inspectés chaque année avec l’aide de partenaires régionaux, qui partagent tous leurs résultats avec l’équipe de recherche principale de CNC.

Ils observent la salamandre sombre du Nord, la salamandre de printemps et la salamandre à deux lignes, même si cette dernière n’a pas de statut. Chaque année, ils viennent sur les terres du Massawippi Conservation Trust pour vérifier l’habitat et compter la population de salamandres dans une section de 200 mètres d’un cours d’eau spécifique.

La propriété du Massawippi Conservation Trust a été choisie non seulement en raison de son habitat, mais aussi parce qu’elle était considérée comme le site de contrôle par rapport auquel les autres résultats devaient être jugés. Le site est classé 4 étoiles parce qu’il se trouve sur une terre conservée ou protégée, avec peu ou pas d’interférence humaine, de pollution ou d’autres perturbations causées par l’homme.