Île du Marais rues des Sapins, Sainte-Catherine-de-Hatley

Non loin du Sentier Massawippi à Sainte-Catherine-de-Hatley se niche un autre écrin de verdure pour les amateurs d’oiseaux et de nature. Composé d’une île et d’un marais, le site de conservation de l’Île du Marais est aujourd’hui une propriété privée.
La zone humide s’est formée vers 1910 par suite de la construction d’un nouveau barrage. Le marais et l’île couvrent une superficie de près de 150 hectares. Fondée en 1984, la fiducie foncière « Île du Marais Inc. » est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de protéger l’île, le sentier qui y mène et une partie du marais. Bien que ce secteur soit privé, tout comme les terres de la Fiducie de conservation de Massawippi, il est accessible au public en partie; quatre kilomètres de sentier traversent le site et donnent aux visiteurs un accès privilégié au cœur de cet écosystème.
En dépit du caractère privé de ce site, tant les fondateurs de la fiducie que les bénévoles qui s’y sont associés tiennent à garder le site ouvert au public. Ils se sont donné pour mission de préserver le milieu naturel du lac Magog et, en particulier, ses milieux humides.
La faune et la flore sont abondantes à l’Île du Marais. On y a observé au fil du temps plus de 190 espèces d’oiseaux! On y trouve également de nombreuses espèces de plantes, d’amphibiens et de reptiles.
En 2011, la Fondation Massawippi a versé son tout premier don (15 000 $) à la fiducie Île du Marais Inc. afin de l’aider à couvrir les frais d’une nouvelle passerelle. L’importance de cette somme inattendue n’a pas manqué de susciter l’étonnement, comme se le sont rappelé avec amusement Claude Goulet (président de la fiducie L’Île du Marais) et Marc Hurtubise (membre du conseil) lors de leur récente rencontre avec Hélène Hamel, auteure de ces lignes. Ce don a donné le coup d’envoi à la campagne de financement mise sur pied pour amasser les fonds nécessaires à la reconstruction de la vieille passerelle.
Imaginez les centaines de milliers d’oiseaux qui ont utilisé ces terres au fil des ans et y ont fait leurs nids. Nous nous estimons chanceux que ce groupe de conservation ait à cœur de protéger l’habitat des oiseaux pour qu’ils puissent continuer à y vivre et à s’y reproduire en toute sécurité. Le site est considéré comme l’un des beaux sites du patrimoine naturel de la région.
Pour en savoir plus, rendez-vous à http://www.iledumarais.org/index.html
Vous trouverez aussi une liste des oiseaux observés à l’Île du Marais ici :
http://www.iledumarais.org/faune-oiseaux.htm

 

M. Claude Goulet, président de l’Île du Marais inc. avec Mme Hélène Hamel, gestionnaire communautaire de la Fondation Massawippi Foundation.

À vol d’oiseau

Tangara écarlate : photo prise par Mahicans Diamond.

À la ville ou à la campagne, les oiseaux font partie intégrante de notre quotidien. De tous les animaux sauvages, l’oiseau est celui que nous croisons presque tous les jours et qui constitue un indicateur précoce de la santé de la planète.
En fait, les oiseaux sont à ce point présents dans notre vie de tous les jours qu’on a peine à les voir comme des animaux sauvages. D’ailleurs, nous les retrouvons dans bon nombre de nos expressions courantes; pensons notamment à « comme l’eau qui glisse sur le dos d’un canard, prendre son envol, petit à petit l’oiseau fait son nid, libre comme un oiseau, siffler comme un merle, fier comme un paon, prendre quelqu’un sous son aile, clouer le bec à quelqu’un ou encore quand les poules auront des dents.
L’observation des oiseaux nous permet de communier avec la nature, aussi bien dans notre cour arrière que dans un site désigné à cette fin. L’ornithologue amateur consacre en moyenne 133 jours par année à sa passion alors que le jardinier, par exemple, en consacre 701. L’observation des oiseaux figure parmi les passe-temps qui gagnent le plus en popularité, la pandémie n’étant pas étrangère à cet engouement. Un Canadien sur cinq pratique cette activité.
C’est à la fin du 19e siècle que cette activité a pris forme. Depuis, les oiseaux et l’ornithologie de même que notre attitude à leur endroit ont fait l’objet de quantité d’écrits. À cet égard, notons qu’un lien intéressant a été établi à l’époque entre les femmes, l’environnement et le monde du travail, d’une part, et les oiseaux et la conservation de la nature, d’autre part. À la fin du 19siècle, les oiseaux se trouvaient en si grand nombre qu’on croyait les différentes espèces inépuisables; il n’est donc pas étonnant qu’on ait servi des milliards de pigeons voyageurs et d’oiseaux de rivage aux repas. C’est ici qu’entrent en scène les femmes de l’époque victorienne. Leur pouvoir étant plutôt restreint, elles ont commencé à noter leurs observations sur les oiseaux dans leurs journaux intimes et à publier des articles sur le sujet dans diverses revues. L’observation des oiseaux et l’étude des plantes se sont ainsi développées peu à peu, ce qui a jeté un nouvel éclairage sur nos amis ailés.

Par ailleurs, l’industrie de la mode a entraîné la disparition des canards, des héros et des aigrettes, dont les plumes ornaient les chapeaux des dames; une plume prélevée sur la tête d’une aigrette valait plus que de l’or. La fondation de la Massachusetts Audubon Society par Harriet Hemenway et Minna B. Hall en 1896 a contribué à renverser la vapeur en faisant mieux connaître le monde aviaire au grand public2,3

Le déclin de la population d’oiseaux s’est poursuivi à vive allure jusqu’à l’extinction du pigeon voyageur vers 1914 et à la décimation d’autres espèces d’oiseaux. C’est à cette époque qu’un mouvement voué à la conservation a commencé à prendre forme. En août 1916 était signée la Convention Canada­-États-Unis concernant les oiseaux migrateurs, soit le premier traité international sur la faune; peu de temps après, la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs était adoptée4. Puis, en 1918, la loi intitulée American Migratory Bird Treaty Act était adoptée et demeure encore aujourd’hui la mesure législative la plus rigoureuse sur la protection des oiseaux aux États-Unis. Étant donné que les oiseaux migrent du nord du Canada vers le golfe du Mexique, cette collaboration transfrontalière était essentielle à leur survie.
L’observation des oiseaux n’a rien de compliqué. Vous pouvez vous y adonner dans votre cour arrière ou encore au parc; vous n’avez besoin que de vos yeux et, ce qui peut être bien pratique, de jumelles. Vous commencez par scruter les alentours et dès que vous repérez un oiseau, vous en observez les mouvements en ne le perdant pas des yeux. Pour parvenir à identifier les oiseaux, il faudra toutefois y mettre un peu plus de temps. On tiendra compte notamment de la taille de l’oiseau, de sa forme, de sa couleur, de son comportement, de son chant et de son habitat. Les principales familles d’oiseaux sont les suivantes : la sauvagine (ex. : le canard colvert); les oiseaux de proie (ex. : la crécerelle d’Amérique), les oiseaux de rivage (ex. : le bécasseau), les goélands (ex. : le goéland à bec cerclé), les passereaux (ex. : la mésange à tête noire) et les picidés (ex. : le pic).
Les applications de la Société AuduboneBird Canada et Merlin Bird ID proposent de bons outils d’identification qui peuvent être adaptés à votre région. Le Québec compte près de 400 espèces d’oiseaux; apprendre à les identifier pourrait être un défi amusant à relever.
Pour apprendre en bonne compagnie, on peut aussi se joindre à un ami ou à un groupe d’ornithologues. Soucieuse de faire prospérer l’observation des oiseaux dans les Cantons de l’Est, la Société de loisir ornithologique de l’Estrie (SLOE) réunit des amateurs qui souhaitent observer les oiseaux dans leur environnement naturel. Moyennant des frais d’adhésion de 20 $ par année, vous pouvez participer à des activités virtuelles et sur le terrain. La prochaine séance d’observation aura lieu le 15 mai prochain au parc Scowen. Bernard Jolicoeur, membre de la SLOE, a présenté une série très intéressante sur les ondes de Radio-Canada.
Les mois d’avril et de mai sont tout désignés pour l’observation des oiseaux. Au début du printemps, vous entendrez le merle d’Amérique et d’autres oiseaux faire leurs vocalises. Pensez à utiliser les applications mentionnées plus haut pour vous initier à leurs chants.
Le GrandDéfi Québec Oiseaux5 se déroule tout au long du mois de mai. Lancé en 2011, le Grand Défi QuébecOiseaux vise à sensibiliser la population à la protection des oiseaux du Québec et à recueillir des fonds. L’événement prend la forme d’un marathon de 24 heures au cours duquel les participants choisissent un jour en mai pour identifier le plus grand nombre possible d’espèces d’oiseaux d’un point fixe ou en se déplaçant.
Le samedi 8 mai se tiendra la Journée mondiale des oiseaux migrateurs. Vous pouvez organiser un événement sur le site Web birdday.ca de concert avec Nature Canada, QuébecOiseaux et Environment for the Americas. Voici leur invitation à l’action :
Chante, vole et plane comme un oiseau est le thème de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs de 2021.
Au moment où ces oiseaux reviennent chez nous, nous vous invitons à vous demander d’où ils viennent, à évaluer la distance qu’ils ont à parcourir, et à apprécier les efforts de conservation de communautés du monde entier qui se consacrent à la protection de leurs habitats pour les aider à faire ce voyage chaque année.
Nous vous mettons au défi de participer à nos activités Découvrir les oiseaux migrateurs et de télécharger des ressources pour vous aider à faire ressortir et à stimuler l’ornithologue qui sommeille en vous
6.

Pour vous décider à vous initier à l’observation des oiseaux ou encore pour voir de superbes photos, rendez-vous sur le site de la Société Audubon, qui propose une liste de comptes Instagram tenus par des adeptes de l’observation des oiseaux.

En 2019, l’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord a publié un rapport intitulé État des populations d’oiseaux du Canada. Facile à lire, ce rapport vaut certainement la peine de le consulter.
« L’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord (ICOAN) au Canada consiste en une coalition des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et d’organisations non gouvernementales et industrielles qui collaborent en partenariat avec les États-Unis et le Mexique dans le but de protéger, de restaurer et d’améliorer les populations d’oiseaux d’Amérique du Nord et leurs habitats. L’ICOAN-Canada a pour objectif de mettre en œuvre au Canada tout l’éventail des mesures de conservation des oiseaux, grâce à des partenariats régionaux faisant appel aux données biologiques et axés sur les paysages7. »

Communiqué de presse annonçant cette publication :
« Plusieurs de ces populations ont subi des pertes importantes. Le Canada a perdu de 40 % à 60 % de ses populations d’oiseaux de rivage, d’oiseaux de prairie et d’oiseaux insectivores aériens. Ces groupes constituent 80 % de toutes les espèces d’oiseaux nouvellement évaluées comme menacées au Canada au cours de la dernière décennie. La perte importante de terres et d’eaux, les pratiques agricoles non durables, les changements climatiques et la pollution sont les causes les plus importantes de ce déclin. Ces menaces touchent les oiseaux à leurs sites de reproduction, lors de leur migration, ainsi qu’à leurs sites d’hivernage, ce qui illustre le fait qu’il est essentiel d’avoir des activités de conservation efficaces à l’échelle internationale.
Pendant la même période, d’autres espèces ont bénéficié des investissements en matière de conservation faits par les organismes gouvernementaux, les organismes non gouvernementaux et les industries. Les populations d’oies et de canards ont augmenté de 360 % et 150 %, respectivement, depuis 1970. Certaines espèces d’oies ont également tiré profit de l’accroissement des quantités de grains perdus dans les zones agricoles et leurs effectifs sont maintenant si grands que leur impact potentiel sur d’autres espèces est inquiétant. Les populations d’oiseaux de proie ont augmenté de 110 % grâce à l’interdiction de l’usage inconsidéré de DDT. Quand nous comprenons les problèmes et prenons ensemble des mesures, la conservation donne des résultats8. »

Au Canada, un oiseau sur trois dépend des forêts. La Fiducie de conservation de Massawippi s’est donné pour mission d’assurer la survie et la protection des oiseaux sur son territoire par la préservation des magnifiques forêts et du bassin versant du lac Massawippi. Les biologistes du Corridor appalachien ont identifié près de 30 espèces parmi celles qui avaient été repérées lors d’un inventaire d’une journée. De ce nombre, cinq espèces prioritaires présentaient un intérêt particulier en raison de la diminution de leurs populations dans la province et ailleurs. Il s’agit du bruant à gorge blanche, de la paruline verte à gorge noire, de la paruline bleue à gorge noire, du pic maculé et du pioui de l’Est. Il y a de fortes chances qu’on les retrouve le long de la crête.

Que pouvons-nous faire sur le plan individuel pour favoriser la survie des oiseaux et la croissance de la population d’oiseaux?

  1. Se renseigner sur les oiseaux
  2. Faire des achats qui ne sont pas nuisibles aux oiseaux
  3. Appuyer les mesures de conservation
  4. Garder les chats à l’intérieur
  5. Attirer les oiseaux en cultivant des plantes indigènes
  6. Prévenir les collisions
  7. Construire des mangeoires

Il y tant à apprendre! Donnez-vous-en à cœur joie!

Vous n’avez pas besoin d’aller bien loin pour trouver des photographes ornithologues talentueux. Un voisin a une mangeoire dans son jardin et poste souvent les photos les plus captivantes des oiseaux locaux.
Voici quelques-unes des images de Marc Théberge.

Chardonneret  américain (Goldfinch)            Merle bleu de l’Est (Eastern Blue Bird)
Sizerin flammé (Common Redpoll)                  Busard Saint-Martin (Northern Harrier)
© Marc Théberge

 

RÉFÉRENCES :

1. Gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada. 2014. Enquête canadienne sur la nature 2012 : connaissances, participation et dépenses liées aux activités récréatives, de conservation et de subsistance axées sur la nature. Ottawa (Ontario) : Conseils canadiens des ministres des Ressources
http://publications.gc.ca/collections/collection_2014/ec/En4-243-2014-fra.pdf

2. The “Bird Bills”: A Tale of the Plume Boom
https://blog.newspapers.library.in.gov/the-bird-bills-a-tale-of-the-plume-boom/

3. The Victorian Women Whose Writing Popularized Watching Birds Instead of Wearing Them
https://www.ladyscience.com/victorian-women-and-birding/no48

4. Gouvernement du Canada, Cent ans d’histoire de conservation des oiseaux au Canada : introduction
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/oiseaux-canada/celebrons-100-ans-conservation-internationale/on-est-aux-oiseaux/introduction.html

5. Grand Défi QuébecOiseaux
https://quebecoiseaux.org/index.php/fr/gdqo

6. Journée des oiseaux Nature Canada
https://www.birdday.ca/accueil

7. L’état des populations d’oiseaux du Canada, 2019
http://nabci.net/wp-content/uploads/2019-Etat-des-population-doiseaux-du-Canada.pdf

8. Communiqué de presse, Les oiseaux du Canada nous préviennent de l’état de notre nature
FR_NR_etat_population_oiseaux_FINAL_2019_06_17 (nabci.net)

AUTRES SOURCES D’INFORMATION : 

Birding hobby soars in popularity across North American
https://globalnews.ca/news/1978047/birding-hobby-soars-in-popularity-across-north-america/

On est aux oiseaux depuis cent ans
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/oiseaux-canada/celebrons-100-ans-conservation-internationale/on-est-aux-oiseaux.html
Audio fil « Ornithologie :  l’ABC pour s’initier au monde des oiseaux »
https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/Ecoutez-l-estrie/segments/chronique/123863/observation-des-oiseaux-ornitologues-bernard-jolicoeur

Annonce importante – 26 avril 2021

Le 25 avril, 2021

Chers visiteurs de notre sentier à Sainte-Catherine-de-Hatley,

Depuis l’automne dernier, nous avons travaillé avec les voisins, la municipalité et les utilisateurs du sentier pour aider tout le monde à résoudre les problèmes de stationnement sur la Côte du Piémont.

  • Un bienfaiteur a payé les premières contraventions surprises émises le 14 février.
  • Bob Gingras a généreusement ouvert un champ pour le stationnement de débordement.
  • La municipalité a modifié le règlement sur le stationnement pour nous afin d’en faire profiter les visiteurs de notre sentier.

Ce printemps, nous pensions avoir enfin trouvé une solution qui satisferait tout le monde.  Le stationnement est maintenant autorisé sur le côté droit de la route (en regardant la route depuis l’entrée du sentier) tout le long de la Côte du Piémont jusqu’au chemin Gingras en commençant EN BAS de la rue de la Pénéplaine.  Ceci sera autorisé toute l’année – oui, hiver comme été !

Bien que la municipalité ait créé de nouveaux panneaux indiquant très clairement où l’on peut se garer, nous avons eu une situation samedi (24 avril) où certaines voitures ont continué à se garer au-dessus de la rue de la Pénéplaine et à bloquer partiellement ou totalement les entrées des voisins.  Cette situation est inexcusable et nous soutenons totalement les voisins et leur frustration. Nous les soutiendrons s’ils appellent la police et nous soutiendrons le remorquage ou l’émission de contraventions aux véhicules qui se garent dans ces zones.

Il s’agit clairement d’un cas où quelques personnes choisissent de ne pas respecter les règles, ce qui pourrait affecter tous ceux qui souhaitent se garer sur la Côte du Piémont.  Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ce que nous avons gagné.

Nous demandons à tous les visiteurs du sentier de bien vouloir suivre le nouveau protocole – si notre stationnement est plein, se garer uniquement sur le côté autorisé et se garer UNIQUEMENT EN BAS de la rue de la Pénéplaine.  Si vous voyez quelqu’un se garer autrement, veuillez lui parler.

Nous ne saurions trop insister sur l’importance de la réussite de ce nouvel arrangement et nous avons donc besoin de l’aide de chacun d’entre vous.

Merci.

Margot Heyerhoff

Présidente,

Fondation Massawippi Foundation