Calendrier de l’Avent de la nature

Le groupe Recherche Sauvetage Estrie en exercice au sentier Massawippi

Peut-être avez-vous remarqué un groupe de personnes portant casques et dossards orangés en venant marcher au sentier samedi 21 octobre dernier? Il s’agissait de bénévoles en recherche et sauvetage qui ont utilisé le site pour leur entraînement. Voici quelques informations sur notre communauté ainsi qu’un résumé de notre journée.

 

Qui sommes-nous?

Le groupe a été fondé en 2003 sous l’appellation Recherche et Sauvetage Sherbrooke Haut-Saint-François (RSSHSF). Les membres initiaux, dont certains sont encore actifs, ont, au fil du temps, apporté une aide précieuse par leur expérience de vie et leur grande implication, et ont su faire reconnaître l’expertise du groupe de recherche. À l’automne 2021, le CA a amorcé un processus afin de mieux représenter l’ensemble des membres qui viennent de partout en Estrie. Le nouveau nom Recherche Sauvetage Estrie a été adopté ainsi qu’un nouveau logo. Ce qui n’a pas changé par contre, c’est le désir et la volonté de nos membres à vouloir aider son prochain!

Notre mission 

Nous sommes un organisme à but non lucratif, regroupant des bénévoles issus de tous les milieux qui donnent de leur temps afin de pouvoir répondre aux différentes autorités nécessitant leurs compétences. Nos membres, accrédités en recherche au sol et sauvetage, sont toujours prêts à intervenir pour sauver des vies. Notre mission principale est de porter assistance pour retrouver des personnes disparues, égarées en forêt ou en situation de détresse.

 

Formés et qualifiés

Le groupe intervient à la demande de la Sûreté du Québec, de la Sécurité civile et de tout autre organisme ou citoyen requérant nos services. Nous sommes reconnus et accrédités par l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS). Afin de remplir notre mission, tous nos bénévoles reçoivent une formation dans les domaines suivants : initiation en recherche et sauvetage, profil d’une personne disparue, techniques de recherche au sol, carte et boussole, protection de scène de crime, GPS, communication radio, etc. La formation des bénévoles est continue.

 

Sentier Massawippi Trail

Nos bénévoles s’entraînent généralement sur le territoire autour de l’Aéroport de Sherbrooke, où le terrain est plat et bien connu par les membres du groupe. Étant en recherche d’un lieu différent pour une simulation de recherche et d’évacuation d’une victime, l’un des membres de notre conseil d’administration, habitué au sentier de la Côte du Piémont, eut l’idée de proposer l’endroit. Aussitôt, le président de RSE a contacté la responsable du Sentier Massawippi Trail pour avoir l’autorisation d’y faire la prochaine journée d’entraînement. La topographie du site, la qualité des sentiers et la propreté de la forêt nous ont permis de nous exercer autant sur le plan pratique, théorique et physique.

 

Déroulement de la journée

Arrivée dans le stationnement à 8 h 30. Nous avons tout juste le temps de sortir notre équipement qu’il commence à pleuvoir, et ce, pour toute la journée. Nous installons donc notre abri, et à 9 h, nous sommes rassemblés sous la tente pour recevoir les instructions. Malgré la mauvaise météo, nous sommes un groupe de 15 individus pour pratiquer nos techniques de recherche et en premiers soins. Une fois les équipes formées et les directives données, les bénévoles se dispersent dans les sentiers. Un membre, lui, demeure au poste de commandement dans le stationnement. Cette tâche est importante, car cette personne gère les communications et surveille la remorque où tout notre équipement pour porter secours et transporter une victime de façon sécuritaire y est rangé.

 

Nous commençons par une recherche de sentier. Pour ce faire, nous avons séparé notre groupe en équipes de 3 pour explorer les différents sentiers (à l’exception du sentier de la plage). Cette technique de recherche consiste à placer un chercheur qui marche directement sur le sentier, tandis que les deux autres marchent de chaque côté à environ 10 mètres dans les bois. Tous ont un même but : trouver des indices, des traces ou des objets appartenant à la personne égarée.

 

Un indice est finalement trouvé en fin d’avant-midi entre les points 4 et 5 sur la carte du Sentier. À partir de cet endroit, une opération de recherche est lancée avec tous les bénévoles. On forme une ligne de marche au sud du vieux sentier Wippi Sud, et la recherche s’effectue sur un périmètre d’environ 200 m de profondeur sur 300 m de largeur. Lorsque l’équipe retrouve la personne (un comédien qui simule avoir passé la nuit dans la forêt, souffrir d’hypothermie et avoir très mal au dos), pour ajouter au challenge, elle parlait uniquement en espagnol! Nos bénévoles ont donc dû s’adapter pour communiquer avec la victime, et ont dû utiliser notre civière avec planche dorsale ainsi que la mule (système de transport de la civière) pour évacuer la personne blessée.

 

L’exercice est une réussite et tout se déroule de façon professionnelle et dans la bonne humeur. Une fois revenus au poste de commandement, c’est l’heure du lunch. S’ensuit un bilan de l’activité pour échanger sur les points positifs et ceux à améliorer. Tous s’entendent pour dire que le Sentier Massawippi Trail est tout simplement magnifique! En plus d’être parfait pour ce type de scénario, il s’agit d’un bon entraînement physique. Nous reviendrons, c’est certain! Ensuite, en après-midi, il est l’heure de défaire le campement et de retourner chacun chez soi.

 

Comment devenir bénévole?

Pour plus de renseignements sur notre groupe ou même vous joindre aux 40 bénévoles qui sont au cœur de notre mission, contactez M. Dany Chaput, président, au 819-571-7313 ou à l’adresse [email protected]. La prochaine séance de formation démarre le 17 janvier 2024 et il est encore temps de s’inscrire. Appelez-nous! 

Nous désirons remercier l’organisation de nous avoir permis d’utiliser votre superbe terrain de jeu! 

 

Les chutes Burroughs

Un endroit formidable pour découvrir l’histoire culturelle, industrielle, environnementale et anthropologique de la région.

En septembre, la Fiducie de conservation Massawippi a signé un acte de servitude avec la municipalité de Stanstead-Est afin de protéger la terre adjacente aux chutes. Cette terre et la rivière Niger qui la traverse sont au cœur de notre histoire locale depuis des milliers d’années. Elles se trouvent dans la province géologique des Appalaches.

Le site se trouve sur le territoire traditionnel des Abénaquis. Des fouilles archéologiques récentes ont permis d’obtenir des preuves tangibles de leur passage et de leur présence le long de la rivière Niger. Les archéologues abénaquis ont étudié les terres situées en amont des chutes jusqu’au lac Lyster, d’où elles prennent source. Propices à la chasse et à la pêche, les plaines étaient un endroit sec que les semi-nomades fréquentaient saison après saison. La rivière servait à se déplacer du sud jusqu’au lac Massawippi, un autre lieu d’abondance pour la chasse et la pêche.

« On a fait faire des fouilles archéologiques sommaires pour voir ce qu’il y avait sur le territoire des Abénaquis. On a trouvé un percuteur qui date de plusieurs milliers d’années. On a aussi trouvé du quartz du mont Pinnacle », raconte Pamela B. Steen, conseillère municipale (aujourd’hui mairesse), dans un article de La Tribune d’avril 2021. Le quartz était un type de minéral utilisé pour le troc.

Faisons un saut dans le temps, après l’arrivée des commerçants de fourrures français et anglais, jusqu’à la période d’établissement colonial. D’autres personnes commencent à arriver dans la région dans la seconde moitié des années 1700. Certains sont des Européens, d’autres reçoivent officiellement des concessions foncières et beaucoup arrivent à pied en provenance du nord-est des États-Unis, à la recherche de terres. Comme ceux qui les ont précédés, les colons constatent que la rivière est une abondante source de nourriture, un moyen de transport et une source d’énergie. Nous ne savons pas grand-chose à propos des Tatton, une famille noire qui est arrivée ici en 1804. Mais il semblerait que la rivière, qui s’appelait à l’origine Negro River, ait tiré son nom de cette famille. Au fil du temps, le nom de la rivière est passé de Negro à Nigger, puis à Niger. Le nom actuel « rivière Niger » est mentionné pour la première fois en 1863 sur la carte « Map of the District of St Francis » (Putnam et Gray). Le mot « niger », d’origine latine, signifie « noir ». Le toponyme « rivière Niger » a été officialisé le 14 septembre 2006 par la Commission de toponymie du Québec. 

Les chutes sont nommées d’après un homme, Stephen Burroughs, célèbre pour sa capacité à s’adapter à l’époque. Son infamie vient de ses talents de faussaire. Né dans le New Hampshire en 1765, il est, selon ses mémoires, le « pire gars en ville ». C’est un escroc et un fraudeur. Pendant la révolution américaine, il se fait passer pour un médecin à bord d’un navire américain. Plus tard, il vole les sermons de son père (un pasteur presbytérien) dans le Massachusetts et se fait passer pour un prédicateur célébrant des mariages, des baptêmes et bien d’autres choses. Puis, il voit un potentiel dans la contrefaçon de monnaie et de billets. En 1799, il s’installe dans le canton de Stanstead avec sa femme Sally et leurs enfants. Comme d’autres, il défriche des terres et construit des scieries et des moulins à grains, et il est probablement le premier à avoir construit un moulin sur la rivière. Ses voisins l’appréciaient beaucoup. Sa vie haute en couleur est bien documentée dans des articles américains et canadiens (voir la bibliographie plus bas).

Au cours du 19e siècle et au début du 20e siècle, le site passe entre plusieurs mains, l’agriculture et la foresterie formant la base de l’économie du nord du canton de Stanstead. En 1854, une scierie, une forge, un pont et des bâtiments agricoles sont situés à proximité du site. Une maison et sa grange-étable sont construites entre 1883 et 1906 juste en haut des chutes. Les vestiges de ces activités humaines ont été corroborés par les archéologues.

L’énergie hydraulique fait aussi partie intégrante de l’histoire des chutes Burroughs. La rivière Niger a compté de nombreux moulins le long de ses rives et en 1929, une centrale hydroélectrique est construite par la compagnie Southern Canada Power Ltd (SCP). Selon le rapport annuel de la SCP, il s’y trouve en 1930 un moulin de 2 000 chevaux-vapeur.

La construction de cette petite centrale revêt une importance stratégique pour la Southern Canada Power, qui souhaite alors se rapprocher du développement industriel de Rock Island, situé à plus de 100 km de la centrale de la Chute-Hemming. La nouvelle centrale permettrait aussi de sécuriser le réseau du sud en cas de problème de distribution d’énergie.

Lors de la nationalisation du réseau hydroélectrique québécois en 1963, la centrale devient la propriété d’Hydro-Québec. Dans les années 1980, plusieurs installations sont démantelées, dont la grange.

En 2010, un bris important se produit dans la conduite forcée, entraînant l’arrêt définitif de la production d’électricité. Entre 2014 et 2016, la cheminée d’équilibre et la conduite forcée sont démantelées.

En 2021, la municipalité de Stanstead-Est acquiert le site d’Hydro-Québec en vue de l’utiliser à des fins récréatives et de le protéger d’éventuelles transformations. Elle fait inscrire la centrale hydroélectrique à la liste des bâtiments patrimoniaux.

Ce site patrimonial est également intéressant pour sa valeur paysagère. En effet, il se distingue par la présence de la chute Burroughs, d’une hauteur de 55,17 mètres, qui fait partie de la rivière Niger. La propriété, en grande partie boisée, présente également plusieurs types de peuplements forestiers : cèdres, pruches, érables et grands pins plantés le long de la route d’accès.  

La propriété nouvellement renommée « Parc des Chutes-Burroughs » abrite plusieurs types d’habitats : des milieux forestiers; des habitats aquatiques comprenant la rivière Niger, ses cascades et certains ruisseaux; et des marécages arborescents dont certains sont situés en zone inondable. Certains ruisseaux sont fréquentés par une espèce de salamandre qui sera probablement désignée menacée ou vulnérable par le gouvernement provincial, la salamandre sombre du Nord.

Quant aux espèces végétales présentes, la vergerette du Canada, la dentaire à deux feuilles et la matteuccie fougère-à-l’autruche sont vulnérables à la récolte, tandis que la vergerette de Provancher est une espèce menacée au Québec.

En septembre 2023, la Fiducie de conservation Massawippi a signé une servitude de conservation pour protéger à perpétuité la propriété de 36 acres. Une partie du site deviendra un parc et une zone récréative. La municipalité entend accueillir les visiteurs en présentant une exposition à la centrale et en permettant la promenade dans la forêt et aux abords de la rivière à la fin de 2024 ou au début de 2025.

 

Bibliographie

https://www.latribune.ca/2021/04/10/un-joyau-devient-un-espace-vert-a-stanstead-est-068577b65b9de4f165e35595aa3b9720/

https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/detail.do?methode=consulter&id=233557&type=bien

https://www.latribune.ca/2022/08/18/decouvrir-le-territoire-ancestral-des-abenakis-via-les-chutes-burroughs-7ed7064d9646021869974d41a97bcbab/

https://www.google.ca/books/edition/Forests_and_Clearings_The_History_of_Sta/IFDHswdhWqwC?hl=en&gbpv=1 

https://cantondehatley.ca/info/a-propos/

 

Le papillon monarque : l’insecte « porte-parole » de l’été au parc Scowen

Written by Jessica Adams (Nature Nerding)
Reading time: 5-6 minutes

(Ph : Guillaume Levesque) Bien que nous n’ayons pas eu la chance de trouver des œufs ou des chenilles de monarque au parc Scowen, Guillaume Lévesque et sa famille ont repéré cette petite chenille après notre « Journée de déménagement du monarque ». Pour reprendre ses mots : « C’est intéressant parce qu’elle était sur le plant [d’asclépiade] le plus près de la route! Merci d’avoir aiguisé notre sens de l’observation! »

Un projet qui a mis des mois à se réaliser a officiellement pris fin le 7 septembre lorsque le papillon monarque du parc Scowen a été relâché dans la nature. Enchantés d’avoir participé à un projet aussi extraordinaire, les membres de notre Brigade papillons sont très reconnaissants pour tout ce qu’ils ont vécu et appris cette année, et ils réfléchissent déjà avec enthousiasme à la suite du projet l’an prochain…

Le projet pour les papillons monarques de la Fondation Massawippi, coordonné par Nature Nerding, se déroulait pour la première fois cette année au mois de juillet. Nous avions comme principaux objectifs de sensibiliser les gens aux champs d’asclépiade à l’entrée du parc Scowen, de recueillir des données sur la présence des monarques dans le parc et d’installer une pouponnière à papillon afin d’immortaliser et de partager la magie de la métamorphose. Nous ne pourrions pas être plus heureux de la façon dont les choses se sont déroulées.

 

 

 

 

 

Rappel : pourquoi un projet pour les monarques?

Le papillon monarque (Danaus plexippus) a vu sa population diminuer de 80 % au cours des dernières décennies et a été classé parmi les espèces menacées. Il est loin d’être le seul insecte important dans un écosystème et, malheureusement, il n’est pas du tout le seul à être confronté à des difficultés. Toutefois, du point de vue de vue de la conservation, le choix de braquer les projecteurs sur certaines espèces clés se justifie.

Dans le cas du monarque, il y a plusieurs raisons. Premièrement, il est considéré comme une espèce parapluie, ce qui signifie que les mesures prises pour le protéger peuvent avoir un impact sur diverses autres espèces partageant le même habitat ou certaines des mêmes exigences pour la survie. Deuxièmement – et la plupart d’entre nous qui avons eu le privilège de rencontrer ce papillon peuvent en témoigner – le monarque est réellement fascinant. Ses couleurs frappantes, son cycle de vie complexe et sa migration épique vers le sud nous poussent à vouloir en savoir plus sur cette espèce charismatique et à participer à sa protection. Ensemble, ces éléments font du monarque le parfait insecte « porte-parole » pour sensibiliser la population aux efforts de conservation de la petite faune et encourager la participation à ces efforts.

 

La Brigade papillons et le cycle de vie du monarque

La première rencontre de notre Brigade papillons a eu lieu au début juin, et une poignée de bénévoles dévoués se sont rencontrés aux deux semaines pendant les deux mois suivants pour mener à bien le projet.

Abritant diverses espèces de fleurs sauvages indigènes, les champs du bas qui flanquent l’entrée du parc Scowen forment un habitat incroyablement précieux pour une variété d’espèces sauvages. L’abondance de l’asclépiade dans ces champs est particulièrement intéressante, car cette humble plante est essentielle au cycle de vie du monarque. Lors de notre première réunion, nous avons donc commencé par apprendre à la reconnaître.

Il s’agit d’un point central du projet, car c’est la seule plante dont se nourrit la chenille du monarque, ce qui la rend essentielle à la reproduction du monarque. Bien qu’il existe plusieurs espèces d’asclépiade, la seule présente à Scowen est l’asclépiade commune (Asclepias syriaca). Après avoir pris note de l’apparence, de la texture et de l’odeur de l’asclépiade commune, nous avons délimité quelques sites de collecte de données dans les champs.

À la réunion suivante, nous avons appris le cycle de vie du monarque et une méthode de collecte de données. Comme la chenille du monarque se nourrit exclusivement d’asclépiade, le papillon adulte pond ses œufs sur cette plante. Il y a généralement un œuf par plante et on le retrouve le plus souvent en dessous des feuilles duveteuses. De la taille d’une tête d’épingle, ces œufs peuvent être difficiles à repérer et sont souvent confondus avec autre chose, comme une goutte de sève d’asclépiade solidifiée. Inutile de dire que la collecte de données a nécessité un sens aigu de l’observation et une bonne dose de patience!

Malgré l’abondance de l’asclépiade à Scowen, nous avons été surpris et légèrement déçus de ne pas trouver d’œufs ni de chenilles (larves) après plusieurs semaines passées à scruter les plants de nos sites d’étude. Nous avions beaucoup d’interrogations. Avions-nous simplement raté les œufs parce qu’ils étaient trop petits? Les œufs et les chenilles étaient-ils victimes d’un prédateur? Quelque chose d’autre rendait-il cette zone de reproduction moins favorable que nous l’avions espéré? Malgré notre perplexité, nous nous sommes rappelé que le fait de noter l’absence de monarques était aussi une donnée importante. Nous avons donc continué à remplir nos fiches d’observation (fournies par la Mission monarque d’Espace pour la vie) et à téléverser nos données dans leur base.

Au mois d’août, nous avons entrepris l’installation d’une pouponnière sous l’abri du parc. Fabriquée entièrement à partir de matériaux recyclés, cette structure faite de moustiquaires a été installée au début du mois avec l’intention d’y accueillir au moins une chenille. Comme nous n’avions pas trouvé de chenille de monarque au parc Scowen, nous avons décidé d’en « importer » une de la région du lac Brome. Nous avons nommé cet événement « Journée de déménagement du monarque » et avons invité le public à célébrer avec nous l’installation de notre invité spécial dans sa pouponnière agrémentée entre autres de tiges fraîches d’asclépiade.

Des membres de la brigade ont visité la pouponnière tous les jours pour suivre l’évolution des choses. Une fois installée, la chenille s’est occupée à se nourrir d’asclépiade tout en laissant des quantités impressionnantes de chiures au sol. Quelques jours plus tard, elle avait rampé jusqu’au toit de la pouponnière et, le lendemain, elle y était déjà suspendue, prête à se transformer en chrysalide. Le dimanche 20 août, nous avions officiellement une chrysalide!

 

Le stade de chrysalide dure « de 8 à 15 jours en conditions estivales normales » (monarchjointventure.org). Vous vous souviendrez peut-être de la vague de froid que nous avons connue à la fin août. Notre petite amie semble l’avoir remarquée elle aussi! Elle est restée bien au chaud dans sa chrysalide jusqu’à ce qu’elle émerge 18 jours plus tard sous la forme d’un papillon adulte en bonne santé (à ce stade, nous avons pu confirmer qu’il s’agissait d’un mâle grâce aux taches sombres sur ses ailes postérieures). Nous l’avons relâché pour qu’il puisse butiner librement le nectar d’une diversité de fleurs sauvages et se préparer pour son long voyage vers le Mexique.

 

Le rôle de la pouponnière

Lorsque nous avons discuté des différents éléments du projet, la question suivante (très pertinente) a été soulevée : quelle est l’utilité d’une pouponnière?

L’intervention humaine dans les efforts de conservation peut être un sujet controversé. Comment pouvons-nous être certains que nous faisons plus de bien que de mal? Empêchons-nous la nature de suivre son cours? Nous pourrions débattre longtemps de ces questions, et les conclusions sont généralement tirées au cas par cas.

En gros, l’objectif principal de la pouponnière du parc Scowen était de partager la magie avec les gens. En créant un lieu où au moins un monarque pouvait achever sa métamorphose sans être dérangé, nous avons pu présenter les subtilités fascinantes du cycle de vie de cet être vivant. Nous avons exposé et honoré une petite parcelle de la magie de la nature qui se produit tout autour de nous.

Que les gens aient suivi le projet de près ou qu’ils aient seulement vu de petits bouts ici et là, il y a eu beaucoup de moments « wow ». Cela peut paraître anodin, mais ces moments sont puissants. Ils permettent de graduellement développer un souci pour les espèces avec lesquelles nous coexistons. Ce souci peut influencer le développement de nos valeurs et de nos attitudes à l’égard de la nature et imprégner nos habitudes quotidiennes. Même si le chemin n’est pas direct ou linéaire, il est très naturel et repose sur le principe qui veut que « nous avons tendance à protéger ce que nous aimons »… et nous ne pouvons aimer que ce que nous connaissons.

 

Respirer pour la première fois l’odeur délicieuse d’une fleur d’asclépiade, découvrir la relation entre l’asclépiade et la chenille du monarque, apercevoir d’autres magnifiques invertébrés sur les plants d’asclépiade, observer une chenille se transformer en chrysalide en temps réel, voir une chrysalide pour la première fois, découvrir que l’on a confondu pendant tout ce temps le papillon vice-roi (Limenitis archippus) et le monarque… Ce projet a donné d’innombrables occasions d’apprendre, de s’émerveiller et de se rapprocher de la nature.

Enfin, nous tenons à souligner toute l’importance des informations et des ressources mises à disposition (gratuitement) par Mission monarque (Espace pour la vie), Monarch Join Venture et le projet Butterflyway (Fondation David Suzuki). L’ensemble du projet dépendait beaucoup de la contribution de notre super équipe de bénévoles de la Brigade papillons, qui ont consacré des heures à la collecte de données et à la surveillance de la pouponnière, entre autres choses. Nous sommes ravis de tous les aspects de la première édition du projet pour les papillons monarques et nous avons déjà hâte à la suite en 2024!

 


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Espèce menacée
  • Espèce parapluie
  • Larve
  • Chiure
  • Chrysalide

Références

 

 

Une balade au Glen villa Art Garden

Rédigé par Hélène Hamel


Ma promenade ornithologique à Glen Villa, sous une pluie battante, le samedi 17 juin. 

Cela en valait-il la peine ? OUI ! 

Avec une paire de jumelles et un peu de patience, j’ai observé et appris qu’il faut :

1) écouter son chant

2) observer les mouvements de vol

3) étudier l’habitat

4) regarder la taille et la couleur de l’oiseau, la forme de la queue, la forme et la couleur du bec et tout autre signe distinctif pour identifier l’oiseau.

En tant que participant, j’ai été surpris par la rapidité avec laquelle les guides (Camille et Jean-Paul, tous deux membres de SLOE et observateurs d’oiseaux chevronnés) ont identifié les oiseaux en vol. Ils pouvaient repérer l’oiseau bleu et l’hirondelle qui partagent souvent le même nichoir et peuvent même se disputer le nichoir pour y construire leur nid.

Jean-Paul et Camille ont tous deux des listes de vie qu’ils partagent sur E-Bird. Jean-Paul a dit qu’il avait plusieurs listes, une pour le Québec, une pour l’Amérique du Nord, d’autres pour différents pays.

Ces informations sont mises à la disposition des scientifiques qui suivent les oiseaux et étudient leurs habitudes.

Camille nous a écrit :

Nous avons observé entre autres une gélinotte huppée et ses petits, un viréo à gorge jaune (très rare) et trois Bécasses d’Amérique (difficile à voir habituellement)

En tout 25 espèces différentes observés sous la pluie et les feuilles qui dégoulinaient d’eau.

 

Si vous voulez en savoir plus sur l’ornithologie, je vous encourage à vous joindre à La SLOE ou au Club naturaliste de St. Francis, deux groupes formidables de notre région qui vous aideront à en savoir plus sur les oiseaux et à participer à d’autres visites guidées formidables l’année prochaine.

L’activité à Glen Villa a été organisée dans le cadre de la collecte de fonds pour la Fondation Massawippi.

D’autres promenades et causeries guidées auront lieu le 15 juillet et le 12 août 2023. 

Cliquez ici pour plus de détails.

Les salamandres du bassin versant

Rédigé par Nicolas Bousquet, biol.,
Coordonnateur de projets terrain
COGESAF
Cogesaf

Temps de lecture : 5-6 minutes

Le bassin versant du lac Massawippi est un secteur abritant plusieurs espèces de salamandre, particulièrement les salamandres de ruisseaux. On dénombre trois espèces de salamandre de ruisseaux, soit la salamandre à deux lignes, la salamandre sombre du Nord ainsi que la salamandre pourpre. La présence de nombreux cours d’eau en milieu forestier et montagneux favorise la présence de ces espèces autour du lac Massawippi. 

Les salamandres de ruisseaux sont des petits animaux très discrets, mais fascinants! Ces amphibiens vivants principalement dans les petits cours d’eau frais et bien oxygéné, car, fait étonnant, ce groupe de salamandres ne possède pas de poumon et celles-ci vont respirer par la peau et les larves à l’aide de branchies. C’est pourquoi les salamandres de ruisseaux doivent constamment avoir la peau humide et vivent majoritairement dans le milieu aquatique. Bien qu’il arrive que les adultes s’aventurent à quelques mètres de leur ruisseau dans le milieu terrestre, on les retrouve généralement bien enfouies dans le cours d’eau sous des roches ou d’autres abris tels des branches. Quant à eux, les larves (salamandres juvéniles) sont totalement dépendantes du milieu aquatique, en raison de leur branchie.

En raison de leur dépendance au milieu aquatique, les salamandres de ruisseaux sont des espèces très fragiles. D’ailleurs la salamandre sombre du Nord est une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable et la salamandre pourpre est désignée vulnérable par la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec). Il existe plusieurs enjeux de conservation pour les salamandres de ruisseaux et on peut dire que généralement, celles-ci peuvent être grandement affectées par la modification de la quantité ainsi que la qualité de l’eau de leur habitat. Les modifications du débit d’un cours d’eau, le déboisement de la bande riveraine, la sédimentation, l’apport en contaminant ainsi que le drainage ou l’assèchement des cours d’eau sont tous des facteurs pouvant nuire considérablement aux salamandres de ruisseaux.

 

Il est intéressant de savoir que certaines propriétés de la Fiducie de conservation Massawippi ont été intégrées dans un vaste suivi à long terme de salamandre de ruisseaux, plus particulièrement pour la salamandre pourpre. En effet, comme ces propriétés sont dépourvues de menaces anthropiques, il est intéressant de voir l’évolution des populations de ce secteur sur une durée de 10 ans. Ces données pourront ensuite être comparées avec les sites subissant des pressions importantes, par exemple, les sites faisaient l’objet d’aménagement forestier. De plus, peut-être que ces données pourraient permettre de comprendre l’impact potentiel des changements climatiques sur les populations de salamandres de ruisseaux. Il est possible que les changements climatiques entrainent des impacts sur les salamandres de ruisseaux notamment avec des périodes sèches de plus en plus fréquentes et intenses lors de l’été.

 

Ce projet de suivi à long terme découle d’une problématique souvent observée au niveau de l’acquisition de données rigoureuses pour le suivi de population, particulièrement pour les espèces à statut précaire. En effet, souvent le manque de financement pour l’acquisition de connaissance entraine des lacunes importantes au niveau des connaissances sur les tendances des populations. Le porteur de projet, Conservation de la nature Canada a donc mis sur pied un programme de suivi à long terme (10 ans) de la salamandre pourpre pour toute la région de l’Estrie. Il y a donc une dizaine d’organismes de conservation qui participe au projet, notamment le COGESAF. Chaque organisme assumant le suivi d’un petit nombre de ruisseau, cela réduit les coûts du projet et réduit la charge de travail pour chacun. Le rôle du COGESAF dans ce projet est d’assurer le suivi de deux cours d’eau sur les sites dits « sans ou peu impactés » par les activités humaines des propriétés de de la Fiducie de conservation Massawippi. Étant un passionné d’herpétologie et en poste comme biologiste et au COGESAF depuis 5 ans, ce projet me rejoint particulièrement. Finalement, soulignons la collaboration de plus d’une dizaine d’organismes de conservation s’entraidant afin d’améliorer les connaissances sur la salamandre pourpre et ainsi mieux la protéger… en espérant que ce projet inspire d’autres initiatives comme celle-ci pour d’autres espèces ou pour d’autres régions!

 

À propos de l’auteur : Nicolas Bousquet est biologiste et occupe le poste de coordonnateur de projets terrain au COGESAF depuis plus de 5 ans. Ces champs d’expertise sont la lutte aux espèces exotiques envahissantes et la conservation de la biodiversité. Il a travaillé comme professionnel de recherche à l’Université de Sherbrooke, pour ensuite poursuivre sa carrière dans une firme conseil en environnement et en aménagement forestier, puis comme consultant externe au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Depuis plusieurs années, il se spécialise dans l’étude et la conservation de l’herpétofaune principalement avec les tortues et les salamandres de ruisseaux. Il a participé à plusieurs projets d’inventaire, de suivi de population, identification de menaces, suivi de pontes ainsi qu’à la création d’aménagements . Il aime aussi partager ses connaissances, notamment par le biais de conférences ou de l’écriture d’articles.

 

 

 

 

 

Surprenantes limaces

Rédigé par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

Par un matin brumeux, alors que j’étais assise sur mon balcon à siroter mon café, mon regard se posa sur ma jardinière dans laquelle j’avais planté quelques-unes de mes fines herbes préférées plus tôt dans la saison. Mon cœur se serra… Dévorées. Tout entières. Et les visqueuses coupables étaient toujours là… faisant lentement le tour de la jardinière comme si l’endroit leur appartenait. Plus j’observais la scène, plus je remarquais de choses, et ma déception s’est rapidement transformée en curiosité… Les limaces. Quelles créatures singulières! Ce qui m’a le plus intrigué, c’est qu’elles n’ont pas l’air d’un animal susceptible de prospérer… elles sont lentes, molles… elles semblent si vulnérables… et pourtant, il est évident qu’elles s’en sortent très bien.

Je dois admettre que j’en savais très peu sur cet invertébré suintant si omniprésent dans notre nature. Je me souviens avoir survolé le sujet dans mon cours de zoologie à l’université, mais j’avais encore tellement de questions sans réponses que je me suis dit qu’il était temps de rafraîchir mes connaissances sur les gastéropodes. En commençant par quelques recherches de base, je me suis rendu compte de toute l’information à savoir lorsqu’on commence à étudier les merveilles de la nature. Les limaces ne font pas exception. Ces banals invertébrés ont bien plus à offrir que ce que l’on pourrait croire…

 

Mais qu’est-ce qu’une limace, au fond?

Bien qu’elles semblent partager certaines caractéristiques physiques avec les vers, les limaces appartiennent en fait au même phylum que les pieuvres, les calmars, les palourdes, les huîtres et les escargots : celui des mollusques.

Comme on peut s’en douter, une limace est essentiellement un escargot sans coquille. Cela dit, il ne s’agit pas d’un escargot qui a perdu sa coquille au cours de sa vie, mais plutôt au cours de l’évolution. Fait intéressant, ce phénomène s’est produit dans plusieurs lignées, ce qui signifie que les limaces ne sont pas issues d’un seul même ancêtre à coquille, mais qu’elles sont apparues de façon indépendante à partir de divers ancêtres à coquille. Ainsi, si la plupart des limaces partagent une ressemblance frappante, elles n’ont pas nécessairement les mêmes origines.

Pourquoi renoncer à la carapace? Elle semble pourtant être une très bonne idée si votre corps est mou, spongieux et relativement sans défense. Alors pourquoi se donner la peine d’abandonner une enveloppe protectrice apparemment si utile? Selon une théorie, il s’agirait d’un compromis énergétique – renoncer à l’énergie nécessaire pour se faire pousser une carapace permettrait de l’investir dans d’autres éléments pour la survie – comme une croissance plus rapide afin de se reproduire plus tôt. Une autre théorie suggère qu’une coquille peut poser problème lorsqu’il s’agit de se déplacer dans des espaces étroits, une aptitude extrêmement utile lorsqu’on tente d’échapper à un danger.

À première vue, le corps d’une limace ne semble pas très élaboré, mais lorsqu’on prend le temps de l’observer de près, il est vraiment fascinant. D’abord, bien qu’elle soit différente de l’humain, la limace se déplace « à pied »… le pied étant le mot employé pour décrire la base musculaire de son corps et la partie qui se contracte et l’aide à avancer (avec l’aide du mucus, bien sûr). Lorsqu’on observe une limace d’en haut, on ne peut s’empêcher de remarquer une sorte de bosse près des tentacules – il s’agit du manteau. Le manteau est une caractéristique que l’on retrouve chez tous les mollusques, et c’est la zone où se trouve la masse viscérale. Chez certaines espèces de limaces, le manteau peut contenir des vestiges de coquille sous la forme d’une petite plaque ou de granules – preuve de leur évolution. Juste sous le manteau, lorsqu’il est utilisé, vous pouvez observer une ouverture appelée pneumostome, qui sert d’orifice respiratoire pour la limace. Je me plais à penser qu’il s’agit d’une sorte de narine unilatérale.

À la tête du corps, on peut observer deux paires de tentacules. Chaque paire a des fonctions différentes. On pourrait comparer les tentacules supérieurs à des yeux, même s’ils ne sont sensibles qu’à la lumière et ne forment pas d’images nettes comme le fait l’œil humain. Ce sont également des organes olfactifs. Les tentacules inférieurs, pour leur part, ont pour fonction le toucher et le goût. Ces tentacules sensoriels sont rétractables et peuvent repousser en cas d’accident.

Sous les tentacules inférieurs se trouve le dispositif responsable du carnage dans mes fines herbes et dans le jardin de tant de personnes – l’organe buccal. Dans la bouche d’une limace, c’est comme si la langue et les dents ne faisaient qu’un. La radula, une structure semblable à une langue, est couverte de rangées de minuscules dents appelées denticules qui râpent les particules de nourriture pendant que la limace se déplace tout doucement.

 

Et pourquoi si visqueuses?

Une description du corps d’une limace ne serait pas complète sans prêter une attention particulière au mucus (qu’on appelle aussi bave). Si vous avez déjà ramassé une limace, intentionnellement ou non, vous aurez probablement remarqué un résidu collant sur votre peau. Ou alors, en vous promenant dans un sentier en forêt, vous aurez peut-être observé des traces brillantes laissées au sol. Dans les deux cas, il s’agit de l’un des aspects les plus importants de la biologie de la limace : le mucus.

 

Le corps de la limace est recouvert de deux variétés de mucus qui l’aide à se déplacer, à communiquer et à se protéger. Le mucus fin et aqueux qui s’étend du pied vers les côtés et de l’avant du pied vers l’arrière aide la limace à se déplacer au gré des contractions musculaires du pied. C’est dans cette bave plus légère qu’une limace réussit à capter ce que les autres limaces « émettent », pour ainsi dire. Qu’il s’agisse de trouver un partenaire ou, pour certaines espèces de limaces carnivores et prédatrices, de repérer des proies potentielles, cette bave est porteuse de messages.

 

Le reste de la limace est recouvert d’un mucus plus épais et collant qui non seulement protège son corps de la dessiccation, puisqu’il est principalement constitué d’eau, mais qui peut aussi l’aider à échapper à l’emprise d’un prédateur. Par ailleurs, ce mucus épais n’est pas très appétissant pour certains animaux, ce qui est un moyen dissuasif supplémentaire pour d’éventuels prédateurs.

 

Où veux-je en venir?

À mesure que je faisais des recherches et que je renouais avec ces créatures, je poussais sans cesse des petits cris d’étonnement. Et cet article ne présente qu’une infime partie de leur univers. Je dois avouer qu’il est rare que je leur accorde un moment dans la journée. Je fais attention à ne pas les piétiner, mais ce sont généralement les enfants avec lesquels je me promène qui attirent mon attention sur elles…

 

De toutes formes et de toutes tailles, les limaces, contrairement à beaucoup d’autres espèces sauvages, sont bien visibles si les conditions sont assez humides. Elles ne demandent qu’à être observées et admirées pour les créatures à l’allure surnaturelle qu’elles sont. En plus, puisqu’elles ne sont pas du tout pressées, vous pouvez prendre votre temps avec elles, sortir la loupe et apprendre à mieux les connaître.

 

Ces occasions d’observer de si près une espèce sauvage et d’établir un lien avec elle, peu importe l’espèce, sont véritablement des cadeaux. La prochaine fois que vous rencontrerez une limace lors de votre promenade en forêt, pourquoi ne pas vous arrêter, accepter gracieusement ce cadeau, prendre un moment avec ce gastéropode sans coquille… et voir ce qui se passe? Vous pourriez être surpris.

 


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Gastéropode
  • Phylum
  • Pied
  • Manteau
  • Masse viscérale
  • Pneumostome
  • Tentacules
  • Radula

Références

 

Légende de la photo : Bien que la limace soit hermaphrodite, elle tentera de trouver un partenaire pour se reproduire. Une fois qu’elle l’aura trouvé, elle pourra être observée en train de faire une parade nuptiale rituelle avant l’accouplement. Les deux limaces formeront chacune un cercle autour de leurs organes génitaux saillants pendant l’échange de sperme. Quelques jours plus tard, les œufs seront pondus dans un endroit protégé, comme un trou dans le sol ou sous une bûche.

Appel pour animateurs 2023-2024

Margot Heyerhoff - Graduation

Dr. Margot Graham Heyerhoff

Nous sommes très fiers d’annoncer que Margot Graham Heyerhoff a reçu le titre honorifique de docteur en droit civil, honoris causa, en reconnaissance de son action infatigable, altruiste et inestimable en faveur de sa communauté, de l’art et de l’alphabétisation, ainsi que de l’environnement.

Nous aimerions partager avec vous le discours de remise des diplômes prononcé par Kerry Hull, doyen de la faculté des sciences de l’Université Bishop’s. Vous pouvez également regarder la vidéo ici.

La version officielle est en anglais

Monsieur le Chancelier, Monsieur le Recteur Goldbloom, chers diplômés, chers collègues, chers parents et amis.  J’ai l’honneur de vous présenter Margot Graham Heyerhoff.  

 

Sur la page Pinterest de Margot figure une citation de Leonard Mlodinow : « Les grandes lignes de notre vie, comme la flamme d’une bougie, sont continuellement poussées dans de nouvelles directions par une variété d’événements aléatoires qui, avec nos réponses à ces événements, déterminent notre destin. »

 

Permettez-moi donc d’évoquer brièvement quelques-uns des événements aléatoires qui ont conduit à la présence de Margot Heyerhoff parmi nous aujourd’hui.   

 

Elle a passé du temps dans les Cantons de l’Est en tant qu’élève du secondaire à King’s Hall, un pensionnat à Compton, et a également fait un bref séjour en tant qu’élève de l’école Bishop’s College. Quelques années plus tard, Margot est devenue la première directrice du développement à l’école Bishop’s College, juste de l’autre côté de la rivière.  Elle a quitté les Cantons de l’Est en 1981, pour ce qu’elle croyait être la dernière fois.  Cependant, vingt ans plus tard, dans des circonstances inattendues et fortuites, la famille Heyerhoff a quitté Oakville, en Ontario, pour s’installer dans le Canton de Hatley.   

 

Les vingt-cinq années suivantes de la vie de Margot pourraient servir d’étude de cas d’actions locales ayant un impact considérable.  Elle a commencé à s’intéresser à la conservation des terres et à la durabilité lorsque sa famille a converti ses terres en une ferme biologique certifiée.  Puis, en 2011, Mme Heyerhoff a travaillé avec des amis et des collègues pour créer la Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation.  Cette organisation a notamment pour mission de protéger et de préserver les écosystèmes du bassin versant du lac Massawippi. Elle a recueilli plus de cinq millions de dollars et gère aujourd’hui plus de 1 200 hectares de terres.  Ces forêts et ces champs ne sont pas seulement conservés, ils sont également utilisés pour atteindre les objectifs de l’organisation en offrant des sentiers de randonnée respectueux de l’environnement ainsi que des sites pour des projets éducatifs et de recherche.  Aujourd’hui encore, elle est présidente de la fondation et fiduciaire de la fiducie.

 

Les efforts de conservation de la fondation s’étendent au-delà de ses terres – elle promeut également des pratiques agricoles durables par le biais de subventions à l’éducation et à la recherche.  En outre, en tant que soutien clé du programme de Bishop sur l’agriculture durable et les systèmes alimentaires ainsi que de la ferme pédagogique, Margot est une avocate passionnée des pratiques agricoles agro-environnementales qui maintiennent nos sols en bonne santé et préservent la biodiversité des insectes, des oiseaux et des plantes.  

 

Afin d’étendre la portée de son travail à l’extérieur des Cantons-de-l’Est, Margot sert de mentor à d’autres personnes dans la province de Québec qui établissent des fiducies de conservation dans leur région.  En témoignage de sa réputation, elle a été invitée à partager l’histoire de la Fondation Massawippi lors de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité de 2022.  

 

Ainsi, Margot Heyerhoff a contribué de manière significative aux efforts de conservation locaux, régionaux et internationaux, non seulement par ses propres actions, mais aussi en fournissant l’éducation, les conseils et les fonds nécessaires pour que d’autres puissent faire de même.  

 

Mais ce n’est pas tout.  Artiste accomplie et collectionneuse d’art, Margot a transformé une grange délabrée de sa ferme en une galerie d’art et un espace culturel à but non lucratif.  La galerie a accueilli de nombreuses activités culturelles, notamment des expositions historiques et architecturales, des événements de collecte de fonds pour des entités caritatives locales et des lancements de livres pour des auteurs locaux.  

 

En résumé, Margot s’est consacrée à sa communauté et à la durabilité de notre planète.

Monsieur le Chancelier, je vous présente pour le grade de docteur en droit civil, honoris causa, Margot Heyerhoff, en reconnaissance de son action infatigable, altruiste et inestimable en faveur de sa communauté, de l’art et de l’alphabétisation, ainsi que de l’environnement.

 

Les tortues et la Tomifobia

Chaque printemps, lorsque les températures commencent à se réchauffer, les tortues s’activent ce qui nous permet de bien les voir. En effet, comme ses dernières sont des animaux à sang-froid, elles vont chercher à optimiser leur métabolisme en trouvant de la chaleur. On peut donc voir des tortues bien exposées au soleil sur des bancs de sable en bordure de rivière ou bien sur des branches émergentes de l’eau.

Rapidement, va venir la saison de ponte, vers la fin mai et au moins de juin. Les femelles adultes vont donc se mettre à risque pour trouver un site de ponte intéressant. Idéalement, elles vont chercher un site naturel composé de sable et/ou de gravier en bordure de la rivière ou du plan d’eau où elles résident. Il arrive parfois que les femelles adultes de plusieurs espèces, notamment la tortue serpentine, la tortue peinte et la tortue des bois (espèces présentes dans notre secteur) vont rechercher des sites de ponte en bordure de route, de sentier ou même dans des sablières actives. Évidemment ce comportement les met à haut risque de mortalité lors de collision avec des voitures ou de la machinerie. C’est d’ailleurs une cause importante de mortalité chez les tortues, n’aidant pas à maintenir des populations en bonne santé. 

Comment on peut les aider à rester saines et sauves durant cette période ? En restant vigilant tout simplement! En voiture, à pied ou en vélos sur des structures bordant, lac, rivières, étangs ou milieux humides on peut rester vigilant à la présence de tortues et ainsi bien réagir dans le cas de sa présence. On peut ainsi ralentir et la laisser poursuivre son chemin et avertir les autres automobilistes de sa présence par exemple. Dans un cas d’urgence immédiate, on peut l’aider à traverser, toujours dans la même direction où elle allait. Il est primordial de ne pas la remettre à l’eau ou la déplacer à un autre endroit. On peut aussi prendre une photo et signaler sa présence sur le site web www.carapace.ca. Signaler les tortues au projet carapace.ca est particulièrement important pour les intervenants du milieu qui peuvent ainsi découvrir et mieux connaitre les secteurs problématiques. Cela donne aussi plus de données et de poids pour convaincre les autorités lorsque des aménagements doivent être envisagés. 

 

Plusieurs espèces de tortues sont en effet en difficulté au Québec, c’est notamment le cas de la tortue des bois qui est désignée vulnérable. Plusieurs facteurs sont en cause, notamment les mortalités causées par de la machinerie ou les voitures, mais aussi en raison de la destruction ou la modification de son habitat, la forte prédation et malheureusement par la collecte d’individus pour la revente ou la garde en captivité. 

C’est d’ailleurs le cas de la population de la rivière Tomifobia, qui malgré un habitat de qualité, son effectif reste faible. Nous suspectons que les mortalités occasionnelles de natures anthropiques causées par les voitures, mais principalement par la machinerie agricole combinée au faible recrutement des jeunes expliqué par la forte prédation des nids sont des facteurs qui pourraient expliquer le faible effectif actuel de la population de la rivière Tomifobia. L’équipe du COGESAF a donc un projet en cours afin de mieux comprendre cette dynamique et proposer des solutions pour réduire le risque de mortalités, principalement pour les femelles adultes.

Un volet de ce projet est de suivre les déplacements de cinq tortues munies d’un émetteur radio et d’un capteur GPS nous permettant d’avoir un suivi quotidien sur leurs déplacements. Nous constatons avec les données préliminaires que nos tortues traversent effectivement routes et champs exploités, rendant ces dernières susceptibles aux collisions.

On peut rester positif quant au sort de la population de la rivière Tomifobia, car plusieurs organismes de conservation y travaillent depuis quelques années! De plus, comme mentionné, l’habitat de cette population est de qualité. Nous proposerons aux producteurs agricoles concernés de lever la hauteur de fauche à 10 cm pour permettre de réduire le risque de mortalité pour cette espèce vulnérable. On vous suggère aussi de garder l’œil ouvert et restez vigilants lors de vos déplacements en voiture dans ce secteur!

 

Nicolas Bousquet, biol.,

Coordonnateur de projets terrain

 

5182, boul Bourque

Sherbrooke (Québec) J1N 1H4

Tél. 819-864-1033 poste 103

www.cogesaf.qc.ca