Ladies birdwatching

Repenser l’observation des oiseaux

Écrit par Jessica Adams (Nature Nerding)
Temps de lecture : 5-6 minutes

Ladies birdwatching

Lorsque vous pensez à l’observation des oiseaux, vous imaginez très probablement un groupe de personnes d’un certain âge affublées d’un chapeau d’explorateur et d’une veste sans manches, marchant lentement dans un sentier, s’arrêtant de temps à autre pour fixer la cime des arbres et lever dans les airs leurs fidèles jumelles, et chuchotant avec enthousiasme leurs observations à leurs camarades ornithologues amateurs.

Et c’est un stéréotype assez commun! L’observation des oiseaux traîne cette réputation de hobby par excellence des personnes retraitées, un passe-temps réservé pour « plus tard dans la vie ». En tant que trentenaire qui a toujours été fascinée par les oiseaux et qui s’y est mise plus sérieusement au cours des dix dernières années, je vous invite à changer de perspective et à dépoussiérer ces jumelles que vous avez presque mises dans la pile d’objets pour la prochaine vente de garage…

 

Les oiseaux, une porte d’entrée vers la nature

Kids Birdwatching

Les oiseaux « nous connectent à l’ici et à l’ailleurs, au passé et au présent, lorsqu’ils gazouillent à nos fenêtres ou jaillissent dans nos vies » (trad. libre d’un extrait de Slow Birding, de Joan E. Strassmann). À une époque où notre rapport à la nature peut sembler ténu, les oiseaux nous offrent une façon de redécouvrir l’existence de la faune sauvage dans notre quotidien d’humains.

Qu’ils virevoltent entre les buissons et la mangeoire dans votre jardin, qu’ils chantent depuis les profondeurs de la forêt lorsque vous vous promenez en sentier ou qu’ils pataugent tranquillement dans l’étang d’un parc urbain, les oiseaux sont très présents dans nos vies et nous offrent un moyen accessible de découvrir, d’apprécier et de se connecter avec le monde naturel.

 

Tentez l’observation d’oiseaux ce printemps

L’observation des oiseaux peut parfois sembler un peu difficile (ou carrément décourageante) parce que nous avons tendance à entendre les oiseaux beaucoup plus souvent qu’à les voir. Et bien que l’identification des oiseaux à partir de leur chant soit une activité très gratifiante, elle peut être frustrante et n’est pas nécessairement le meilleur point de départ pour les débutants.

Cela dit, il y a des moments plus propices pour observer les oiseaux.

En avril et mai, alors que beaucoup attendent avec impatience l’arrivée de l’été, d’autres se satisfont pleinement des possibilités qu’offre le printemps. Non seulement les différentes espèces migratrices reviennent de leurs aires d’hivernage, ce qui assure une grande diversité, mais les arbres et le ciel sont aussi en pleine effervescence. Nos amis à plumes cherchent de la nourriture, revendiquent des territoires, courtisent des partenaires et commencent à construire leur nid. Le printemps est un moment propice et les possibilités d’observation sont infinies!

Autre avantage au début du printemps : les cimes des arbres sont encore relativement dénudées, ce qui facilite GRANDEMENT l’observation des oiseaux dans leurs activités.

À la lumière de tout ceci, s’il y a une période où il faut essayer l’observation des oiseaux, c’est bien à ce moment-ci de l’année!

 

Par où commencer?

Si votre curiosité a été piquée, voici quelques conseils pour plonger dans le merveilleux monde de l’observation des oiseaux ce printemps.

  • Lieu : choisissez un endroit que vous fréquentez déjà. Il peut s’agit d’un parc ou d’une plage près de chez vous ou même de la mangeoire dans votre cour. Il est plaisant de visiter de nouveaux endroits et de découvrir la faune qui s’y trouve, mais en commençant par un endroit à proximité que vous fréquentez souvent, vous aurez régulièrement l’occasion de côtoyer les espèces qui l’habitent et de mettre en pratique vos connaissances.
  • Méthode :
    • Révisez votre vocabulaire ornithologique. Il est beaucoup plus facile de décrire quelque chose lorsqu’on connaît le bon terme pour le désigner. Commencez par les principales parties de l’oiseau définies par le laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell :
      • Bec
      • Tête
      • Dos
      • Gorge
      • Poitrine
      • Ailes
      • Queue
      • Pattes
    • Commencez par les espèces que vous « connaissez » déjà. Prenez un instant pour vous imaginer que vous les voyez pour la première fois. Vous êtes peut-être capable de reconnaître immédiatement un geai bleu… mais vous êtes-vous déjà arrêté pour réfléchir à ce qui fait d’un geai bleu… un geai bleu?
    • Observez attentivement avant de vous lancer dans l’identification. Nous, les humains, avons tendance à vouloir tout nommer le plus rapidement possible. Résistez à l’envie de tirer des conclusions trop vite lorsque vous observez les oiseaux qui croisent votre chemin. Le laboratoire de Cornell suggère quelques repères pour guider vos observations attentives :
      • Taille : Quelle est la taille de l’oiseau par rapport aux espèces que vous connaissez? Supposons que vous voyiez un geai bleu pour la première fois. Il est plus grand qu’un moineau, mais plus petit qu’une corneille. Il est à peu près de la même taille qu’un merle d’Amérique.
      • Forme : Et la forme de son corps? Un geai bleu a peut-être la taille d’un merle, mais quelles sont les caractéristiques de son corps qui le différencient? L’une des caractéristiques remarquables pourrait être sa crête. Il a également un ventre moins prononcé que le merle.
      • Couleurs : Qu’est-ce qui ressort en premier? Le bleu vif du geai bleu n’est certainement pas une couleur que l’on rencontre chez tous les oiseaux. Mais au-delà de cette caractéristique, où remarque-t-on un contraste? Sa face, sa poitrine et son ventre sont blancs, à l’exception d’une particularité très nette : une ligne noire autour du cou.
      • Couleurs : Qu’est-ce qui ressort en premier? Le bleu vif du geai bleu n’est certainement pas une couleur que l’on rencontre chez tous les oiseaux. Mais au-delà de cette caractéristique, où remarque-t-on un contraste? Sa face, sa poitrine et son ventre sont blancs, à l’exception d’une particularité très nette : une ligne noire autour du cou.
  • Équipement : commencez avec ce que vous avez déjà. Si vous avez des jumelles ou que vous pouvez en emprunter, tant mieux! Sinon, entraînez-vous à observer les oiseaux à l’œil nu. Surtout si vous avez accès à une mangeoire, cela peut être plus efficace que vous ne le pensez. Je vous recommande également de tenir un journal dans lequel vous noterez vos observations, que ce soit par écrit, à l’aide de croquis, ou les deux! Ce qui est intéressant avec l’observation d’oiseaux, c’est que l’activité nécessite relativement peu d’investissement – surtout du temps et de l’attention. Le chapeau d’explorateur et la veste viendront plus tard. 😉

woman birdwatching

Mais surtout, en ralentissant et en peaufinant votre méthode d’observation des oiseaux, vous la rendrez de plus en plus intuitive. La découverte de nouvelles espèces se révèle d’autant plus gratifiante et agréable à mesure que l’on devient habile à identifier et à admirer la grande diversité d’espèces dans sa propre cour.

Comme pour beaucoup de choses dans la vie, le fait que les oiseaux soient si présents et nombreux nous porte parfois à ne pas y prêter attention. Nos vies sont bien remplies, le temps passe vite, et prendre le temps de s’arrêter pour vraiment remarquer ce qui se passe autour de nous est une habitude qui nécessite de la pratique. Chaque occasion d’entrer en contact avec les oiseaux nous invite à ralentir, à faire appel à nos sens et à notre curiosité et à observer attentivement.

Que vous soyez de simples curieux ou des ornithologues chevronnés, considérez ceci comme un encouragement à saisir ces occasions, ne serait-ce que de temps en temps, car elles sont porteuses d’une paix, d’un émerveillement et d’une joie sans limites et nous rappellent notre interconnexion et notre dépendance collective à l’égard de cette belle planète.


Enrichissez votre vocabulaire de la nature

À partir du texte, faites des recherches sur le Web pour enrichir votre vocabulaire et essayez d’utiliser ces termes la prochaine fois que vous serez en nature et que vous ferez des observations par vous-même ou avec des amis!

  • Migrateur/migratrice
  • Hivernage
  • Courtiser
  • Crête

Références

Building Skills: The 4 Keys to Bird Identification by the Cornell Lab of Ornithology du laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell.

 

PROFITEZ DE LA NATURE SUR LA POINTE DES PIEDS AVEC LE CODE SANS TRACE

Par Marie-José Auclair, présidente du conseil d’administration de Corridor appalachien

Bien que la randonnée soit une activité douce pour l’environnement, nos comportements lors de sa pratique peuvent parfois être dévastateurs et engendrer des impacts permanents sur la flore et la faune. Déchets divers, feux dans des zones interdites, toilettes improvisées sous les buissons, randonneurs trop bruyants : tous ces irritants peuvent malheureusement nuire aux milieux naturels et gâcher l’expérience de contact intime avec la nature. Les principes du programme Sans Trace (www.sanstrace.ca) proposent un code d’éthique du plein air adopté par plus de 90 pays et qui suggère des comportements à adopter dans la pratique de nos activités à pied, à vélo, en ski ou en kayak, afin de laisser les milieux naturels intacts.
Corridor appalachien encourage l’adoption du code Sans trace qui repose sur les sept principes suivants :
• Planifier soigneusement sa sortie et se préparer face aux imprévus afin de vivre une expérience sécuritaire et divertissante;
• Pour éviter les dommages à la végétation et limiter l’érosion, se déplacer uniquement dans les sentiers et sur les surfaces durables et camper dans les sites désignés;
• Disposer adéquatement des déchets et ne laisser aucun détritus;
• Laisser intact ce que vous découvrez afin que les autres puissent le découvrir aussi;
• Minimiser l’impact des feux de camp et utiliser préférablement un réchaud;
• Respecter la vie sauvage et éviter le dérangement des animaux, surtout durant les périodes délicates de reproduction, de nidification ou lors de l’élevage des petits;
• Respecter les autres visiteurs en évitant le bruit excessif, les animaux sans laisse et les dommages à l’environnement, afin que chacun puisse apprécier l’aventure.

Reproduit avec permission de Corridor Appalachien, notre partenaire dans la conservation. 

Allons jouer dehors!

On entend souvent dire que les enfants passent trop de temps à l’intérieur ou devant les écrans (téléphone, tablette, ordinateur, télévision). À ce propos, connaissez-vous le syndrome du manque de nature?

Il fut une époque où les parents disaient à leurs enfants de rester dehors jusqu’à ce que les lumières de la rue s’allument, où les enfants jouaient au hockey dans la rue ou dans leur cour arrière ou encore se rendaient à pied au petit dépanneur du coin. Or, des études récentes révèlent que les enfants souffrent aujourd’hui d’un manque d’activités en plein air.

Comment ferons-nous pour que les enfants, les futurs gardiens de l’environnement et de la planète, soient à la hauteur de la tâche? Eh bien, dès leur plus jeune âge, nous devons les exposer à la nature, et faire ainsi appel à leur curiosité naturelle.

Les enfants ont un lien inné avec la nature. Qu’ils soient assis sur l’herbe, la plage ou le bord du trottoir, ou qu’ils fassent flotter des feuilles ou des petits bouts de bois dans les rigoles formées par l’eau de pluie, ils se sentent naturellement bien dehors. Ils sautent à pieds joints dans les flaques d’eau… au grand dam de leurs enseignants ou de leurs parents! Après tout, quoi de plus amusant que de marcher dans la boue pour le seul plaisir de sentir ses chaussures s’y enfoncer et d’entendre le bruit rigolo qu’elles font en les dégageant!

Le temps passé dans la nature est apaisant.

L’initiation à l’environnement contribue grandement à la création

L’initiation à l’environnement contribue grandement à la création de liens solides avec la nature et le milieu environnant de même qu’à l’adoption d’attitudes positives à l’égard de la terre qui nous héberge. Il est essentiel de fournir aux enfants l’occasion de se lier au monde naturel et de susciter chez eux une affinité avec l’environnement. En aménageant des sentiers dans le village de North Hatley (au parc Scowen) et dans la montagne de Sainte-Catherine-de-Hatley, la Fiducie Massawippi a donné au public le privilège de se promener dans la nature à l’état sauvage. Témoignages après témoignages, les randonneurs ne tarissent pas d’éloges sur leur expérience positive.

Les sorties extérieures avec l’école, la famille ou les amis procurent aux enfants à la fois une expérience santé et les avantages de l’activité physique sans compter qu’elles améliorent leurs habiletés cognitives. Les enfants sont dès lors plus aptes à donner le meilleur d’eux-mêmes et sont moins exposés aux risques liés au stress et à l’anxiété. On a même pu établir un lien entre le fait de passer du temps dans la nature pendant l’enfance et l’adoption d’attitudes et de comportements écologiques à l’âge adulte.

Plusieurs facteurs façonnent la réalité d’aujourd’hui. Souvent, les deux parents travaillent et parfois ils occupent plus d’un emploi chacun. Les enfants ont un horaire chargé et ont moins de temps libre pour jouer. On craint aussi pour la sécurité des enfants, surtout dans les milieux considérés comme peu sûrs. « Et si mon enfant était blessé, ou pire? » Par ailleurs, comme de plus en plus de gens vivent dans les villes, les enfants ont moins accès à la nature. En 2021, près de trois Canadiens sur quatre vivaient dans un grand centre urbain de plus de 100 000 habitants (Statistique Canada, 9 février 2022, www150.statcan.gc.ca). La race, l’origine ethnique et la situation socio-économique peuvent aussi avoir une incidence sur l’accès d’un enfant à la nature.

Selon une étude menée par Balmford, Clegg, Coulson, and Taylor (2002), les enfants de huit ans ont plus de facilité à identifier des personnages Pokémon qu’à reconnaître des spécimens de la flore ou de la faune locales.

Si l’on veut assurer l’avenir de l’environnement et de notre monde, il faut exposer les enfants à la nature afin qu’ils apprennent à l’aimer et non à la craindre. « Ce qui est important, c’est de donner aux enfants la possibilité de se rapprocher de la nature, d’apprendre à l’aimer et à s’y sentir bien, avant de leur demander de soigner ses blessures. » (Sobel, 1996, Beyond ecophobia: Reclaiming the heart in nature education. Great Barrington, MA: Orion Society.)

Comme l’a si bien dit Jacques Cousteau, « les gens protègent ce qu’ils aiment ». En allant dehors, nous façonnerons des liens plus profonds avec l’environnement et la conservation, ce qui contribuera à faire grandir l’amour dans nos cœurs.
Certes, toute cette information peut être rebutante, voire décourageante, mais sachons que chacun de nous a la capacité d’entraîner de grands changements par des gestes bien simples. Que ce soit marcher dans les bois, prendre le temps d’admirer la beauté qui nous entoure ou encore poser de vraiment bonnes questions (même si la réponse n’est pas évidente), puis répéter ce qui précède encore et encore. La Fondation Massawippi espère sincèrement que ses sentiers fassent partie intégrante de ce cheminement vers le changement tant au sein de votre famille qu’au sein de la collectivité dans son ensemble.