Profile : Eric van Bochove, administrateur de la Fondation Massawippi

Hélène Hamel

Synchronicité
[sɛ̃kʀɔnisite]

Nom féminin
Simultanéité de deux événements qui n’entretiennent pas de rapport de causalité, mais qui peuvent être chargés d’un sens identique et constituer ainsi une coïncidence significative.
« Une telle synchronicité est vraiment surprenante. »

  • C’est notre dixième anniversaire.
  • Outre la conservation des forêts, l’agriculture durable peut aussi faire partie de la panoplie des moyens de conservation. Comment pouvons-nous favoriser l’utilisation de pratiques d’agriculture écologiques dans notre vallée? Comment pouvons-nous préserver la santé du sol dans notre vallée?
  • Eric van Bochove, sur le point de prendre sa retraite d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, rencontre par hasard une représentante de la Fondation Massawippi dans le stationnement du sentier. En lui remettant une carte du sentier, celle-ci apprend qu’Eric prendra bientôt sa retraite et qu’il aimerait participer aux efforts de conservation de la Fondation. Elle lui mentionne alors que la Fondation s’intéresse à la question de l’agriculture en lien avec la conservation et qu’elle songe à l’incorporer dans sa mission des dix prochaines années.

Et voilà!
Synchronicité!
Et une situation gagnante pour tout le monde.

En 2018, Eric et sa femme ont quitté l’Île-du-Prince-Édouard pour Ayer’s Cliff. Leur résidence de campagne est désormais leur domicile permanent. Comme bien d’autres qui sont venus s’installer dans la région, Eric est un adepte du plein air, s’adonne au kayak, à la randonnée pédestre et aime explorer, son appareil photo à la main.

En janvier 2021, Eric nous a tenu ces propos :
« Je songeais depuis un certain temps à prendre contact avec votre organisation pour offrir mon aide en tant qu’expert, de sorte à contribuer à la réalisation de ses objectifs. »

Eric est titulaire d’un baccalauréat en agronomie, d’une maîtrise en écologie végétale et d’un doctorat en sciences de l’eau. Il a accumulé de nombreuses années d’expérience en recherche agroenvironnementale avant d’occuper le poste de directeur scientifique des Centres de recherche et de développement d’Agriculture et Agroalimentaire Canada de Sherbrooke, de Québec et de Normandin.

Eric m’a brièvement expliqué que « sa carrière de chercheur l’avait amené à bien comprendre la complexité des paysages agricoles au point de vue de la variabilité des sols, de la végétation et de l’hydrologie dans le but de choisir les bonnes pratiques de gestion agroenvironnementale. Le but de son programme de recherche était de diminuer les risques de pollution diffuse par les engrais et autres contaminants d’origine agricole vers les cours d’eau ou l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre. Il pourra certainement contribuer à la cause du bassin du Lac Massawippi ! ».

Eric a eu l’occasion de travailler à l’échelle des bassins versants agricoles du Canada, il a été co-président canadien de groupes de travail sur le phosphore de la Commission mixte internationale au niveau des Grands Lacs et de la Baie Missisquoi au lac Champlain, il a présidé une association scientifique internationale d’experts en pollution diffuse et eutrophisation avant d’occuper différents postes de direction au niveau de la coopération scientifique internationale, du transfert de connaissances et de technologie ainsi que de la direction scientifique de centres de recherche et de développement à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et au Québec. Son expérience l’a amené à développer plusieurs stratégies d’innovation scientifique dans les domaines de l’agroenvironnement, de la production de pommes de terre et de l’élevage de vaches laitières et porcins.

Scientifique amoureux de la région et versé en agriculture, Eric a déjà apporté son soutien de diverses façons depuis qu’il s’est joint au conseil d’administration en juin dernier. Il a notamment présidé le comité des prix du leadership en agroenvironnement. Comme mentionné dans notre article du mois dernier, deux fermes ont chacune reçu un prix de 10 000 $. Eric présidera maintenant le nouveau comité de l’agriculture du conseil d’administration. Les attributions et l’orientation de ce comité seront précisées ultérieurement; de plus amples renseignements à cet égard seront publiés en 2022. Chose certaine, la Fondation est solidement arrimée au mouvement mondial vers des pratiques d’agriculture durable.

Notre vision pour les 10 prochaines années :
En adéquation avec notre ambition de favoriser la santé écologique et la prospérité de la vallée du lac Massawippi, nous avons l’intention d’élargir nos efforts de conservation pour nous intéresser non seulement à nos riches forêts, mais aussi à d’autres types de terres vitales sur le plan écologique. La Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi adhèrent au mouvement mondial vers une agriculture durable et résiliente. L’utilisation de nos terres fait partie intégrante de notre stratégie de conservation; nous préconiserons des moyens de préserver la santé de nos sols, d’accroître la biodiversité des insectes et des oiseaux et de protéger les cours d’eau dans le souci d’améliorer la santé de notre lac, des exploitations agricoles et de leurs produits

COMMENT CONSERVER LES TERRES

Vous êtes propriétaire d’un milieu naturel dans la région desservie par la Fiducie de conservation Massawippi (FCM) ? Vous êtes intéressés à en apprendre davantage sur le don écologique et les avantages fiscaux dont vous pourriez bénéficier? Y a-t-il des conditions à remplir? Des coûts à défrayer? Quelles sont les ressources disponibles pour vous accompagner dans votre projet? Qu’est-ce que le don de servitude – qui vous permet de rester propriétaire tout en obtenant des avantages fiscaux?
La FCM est le seul organisme de bienfaisance enregistré dans notre région certifié par Revenu Canada et Environnement Canada pour acquérir et assumer les responsabilités propriétés conservées.
Il y a quatre façons de conserver une terre au Québec

1. Don en fief simple – La propriété est protégée à perpétuité et le propriétaire n’est plus responsable des taxes foncières. En vertu du Programme des dons écologiques, un reçu de charité est émis à la valeur marchande de la propriété, si admissible, ce qui inclut un crédit d’impôt fédéral et provincial et aucune taxe de gain en capital sur la propriété donnée.
2. Servitude réelle de conservation – Le propriétaire du terrain conserve la propriété et choisit quelles parties de celle-ci sera sous servitude. La servitude est une entente légale entre un propriétaire et un organisme de conservation selon laquelle certaines activités sont restreintes (par exemple, la subdivision, la construction de routes, certaines activités forestières). Les servitudes peuvent aussi être admissibles au Programme de dons écologiques.
3. Réserve naturelle en milieu privé – Le propriétaire conserve la propriété et choisit quelle partie de sa propriété sera sous statut de réserve. Une réserve naturelle doit avoir une valeur écologique et est une entente légale entre un propriétaire et le MDDEP (Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs) en vertu de laquelle certaines activités sont restreintes (mêmes exemples que ci-dessus). Les avantages fiscaux incluent une réduction de taxes municipales et l’abrogation des taxes scolaires sur les réserves, mais n’inclut pas de crédits d’impôts sur le revenu.
4. Vente de la terre à un organisme de conservation – Le propriétaire reçoit une valeur marchande équitable pour la propriété, mais demeure responsable des gains en capital et ne reçoit aucun crédit d’impôt.
Une fois conservée, la terre sera protégée à perpétuité par l’organisme de conservation.
La FCM assumera les frais de notariat pour transférer la terre et/ou pour les servitudes de conservation, les frais d’évaluation de terre pour déterminer la valeur marchande et le gain en capital et les évaluations écologiques pour aider les donateurs à se qualifier pour le Programme fédéral de dons écologiques. La Fiducie paiera aussi les taxes municipales sur les terres conservées, surveillera la santé des habitats naturels sur les propriétés conservées, s’assurera que les vœux du donateur soient respectés et maintiendra une assurance de responsabilité à jour pour les sentiers de ski, de raquette et de marche, si applicable.

Aimeriez-vous obtenir plus d’informations à propos de la conservation des terres avec la Fiducie de conservation de Massawippi?

Contactez-nous au 819 679 5081 ou par courriel [email protected]

Présidente de la Fondation Massawippi Foundation (FMF) et fiduciaire de la FCM
Margot Graham Heyerhoff
et
Directrice exécutive
Hélène Hamel
Il nous fera plaisir de jaser avec vous et de répondre à vos questions.

Pour en savoir plus sur le programme de dons écologiques du gouvernement fédéral :
Programmme dons ecologiques

PROFITEZ DE LA NATURE SUR LA POINTE DES PIEDS AVEC LE CODE SANS TRACE

Par Marie-José Auclair, présidente du conseil d’administration de Corridor appalachien

Bien que la randonnée soit une activité douce pour l’environnement, nos comportements lors de sa pratique peuvent parfois être dévastateurs et engendrer des impacts permanents sur la flore et la faune. Déchets divers, feux dans des zones interdites, toilettes improvisées sous les buissons, randonneurs trop bruyants : tous ces irritants peuvent malheureusement nuire aux milieux naturels et gâcher l’expérience de contact intime avec la nature. Les principes du programme Sans Trace (www.sanstrace.ca) proposent un code d’éthique du plein air adopté par plus de 90 pays et qui suggère des comportements à adopter dans la pratique de nos activités à pied, à vélo, en ski ou en kayak, afin de laisser les milieux naturels intacts.
Corridor appalachien encourage l’adoption du code Sans trace qui repose sur les sept principes suivants :
• Planifier soigneusement sa sortie et se préparer face aux imprévus afin de vivre une expérience sécuritaire et divertissante;
• Pour éviter les dommages à la végétation et limiter l’érosion, se déplacer uniquement dans les sentiers et sur les surfaces durables et camper dans les sites désignés;
• Disposer adéquatement des déchets et ne laisser aucun détritus;
• Laisser intact ce que vous découvrez afin que les autres puissent le découvrir aussi;
• Minimiser l’impact des feux de camp et utiliser préférablement un réchaud;
• Respecter la vie sauvage et éviter le dérangement des animaux, surtout durant les périodes délicates de reproduction, de nidification ou lors de l’élevage des petits;
• Respecter les autres visiteurs en évitant le bruit excessif, les animaux sans laisse et les dommages à l’environnement, afin que chacun puisse apprécier l’aventure.

Reproduit avec permission de Corridor Appalachien, notre partenaire dans la conservation. 

Pourquoi les feuilles des hêtres et des chênes ne tombent-elles pas en hiver?

Avez-vous déjà remarqué les minces feuilles du hêtre, semblables à du parchemin, qui résistent courageusement tout au long de l’hiver? Et les feuilles de chêne au brun intense qui bruissent comme du papier dans le vent?

Pourquoi ces feuilles restent-elles accrochées alors que toutes les autres sont tombées au sol?

Pour répondre à cette question, nous devons prendre en compte à la fois la physiologie et l’évolution des arbres. Tous les arbres finissent par perdre leurs feuilles. Même si nous appelons les conifères des « arbres à feuillage persistant », ils perdent leurs feuilles en forme d’aiguilles une fois par an. C’est un lent processus individuel. À l’opposé du spectre, on trouve les arbres à feuilles caduques de la forêt boréale québécoise. Pour annoncer la fin de leur cycle l’automne venu, ils se parent de couleurs vives et laissent tomber leurs feuilles sur le tapis forestier.

Pendant très longtemps, les arbres à feuillage persistant étaient les seuls arbres sur terre. Au fil du temps, ils se sont adaptés aux changements et aux conditions climatiques. De nouvelles espèces sont apparues, dont les feuillus à grandes feuilles. Les conifères se servent de leurs aiguilles pour prolonger la photosynthèse et ainsi retarder la perte de nutriments due à la chute des feuilles. Les arbres à feuilles caduques ont adopté une autre stratégie d’évolution. Ils laissent tomber leurs feuilles afin de réduire la perte d’eau et les dommages causés par le gel pendant l’hiver, tout en utilisant leurs grandes feuilles pour accroître l’efficacité de la photosynthèse pendant l’été.

La forêt boréale abrite plusieurs essences d’arbres à feuillage persistant, comme le pin, la pruche et l’épinette. On y retrouve aussi de « nouveaux venus » (sur le plan de l’évolution) comme le bouleau, l’érable et le cerisier.  Entre ces deux catégories se glissent le hêtre et le chêne dont les feuilles meurent, mais ne tombent pas. Les biologistes appellent cette rétention de la matière végétale morte la « marcescence ». Elle se produit lorsque les arbres conservent leurs feuilles parce qu’ils n’ont pas les enzymes nécessaires pour en déclencher la chute. On observe ce phénomène chez les jeunes arbres de même que sur les branches inférieures des arbres matures.

Pourquoi certains arbres ont-ils des feuilles marcescentes? On ne sait toujours pas pourquoi, mais plusieurs éléments de réponse ont été avancés.
En voici quelques-uns :
Les arbres conservent peut-être leurs feuilles pour éloigner les chevreuils et les souris.

Il est possible aussi que les feuilles retiennent la neige et, au printemps, libèrent de l’humidité pour favoriser la pousse au printemps.

Serait-ce aussi que les arbres s’adaptent à un milieu sec, infertile? On les voit souvent se regrouper pour faire concurrence aux autres arbres.

Se pourrait-il qu’en perdant leurs feuilles au printemps, ils ajoutent de nouvelles matières compostables au sol de la forêt, aidant ainsi l’arbre parent dans un environnement où chaque avantage compte.

Les feuilles protègent-elles les nouveaux rameaux et les bourgeons naissants contre le gel?

Le hêtre et le chêne appartiennent à la même famille que certaines espèces à feuillage persistant, dont les chênes verts et les chênes à tan, qui ne poussent pas dans notre région. Est-ce possible qu’ils accusent simplement un retard dans la longue marche de l’évolution ?

Partout où les feuilles de ces arbres se trouvent, elles ajoutent mouvement et couleur au paysage hivernal tout en noir et blanc. Un vrai plaisir pour les yeux, elles virevoltent au gré du vent, et s’accrochent jusqu’au printemps – comme nous.

Mettre la nordicité en bouteille

Saviez-vous que notre région abrite des fermes et des vignobles extraordinaires où la passion pour les pratiques agricoles biologiques remonte à plusieurs décennies ? Prendre soin de l’environnement et cultiver des aliments sains n’a rien de nouveau pour ces agriculteurs et ces vignerons.
Nous commençons la première de notre série de reportages avec un article écrit par Caroline Chagnon, du Domaine de Bergeville dans le Canton de Hatley. À la vôtre !

Pendant que nous embouteillons les premiers vins du millésime 2021, les vignes terminent leur long repos hivernal. Bientôt, elles seront dévêtues de leurs toiles protectrices afin de capter leurs premiers rayons de soleil de l’année.
Confortablement enracinées sur les coteaux de la vallée du Massawippi, nos vignes s’épanouissent dans la région viticole la plus en altitude au Québec : les hauts plateaux appalachiens. L’élévation de 250 m crée un contraste favorable entre journée chaude et nuit fraîche. Cet écart de température a pour effet de ralentir le mûrissement des raisins et de conserver une remarquable acidité, cruciale à l’élaboration de mousseux. Le Domaine Bergeville est d’ailleurs le seul vignoble au Québec à se consacrer entièrement à la fabrication de mousseux – des méthodes traditionnelles et des pétillants. Nous croyons que c’est à travers le prisme de la double fermentation que s’exprime le mieux tout le potentiel de notre climat nordique, de nos sols et de nos cépages hybrides. En d’autres mots : nous embouteillons la nordicité.
Mais au-delà de faire du vin, notre préoccupation est de façonner un environnement riche en biodiversité. Depuis nos tous débuts, nous travaillons en viticulture biologique et biodynamique. Ainsi, notre vignoble n’a jamais connu de produit de synthèse. Suivant une approche peu interventionniste, chaque soin porté au vignoble est posé dans l’intention d’en faire un écosystème durable et, ultimement, un organisme autosuffisant. Conscient qu’un vignoble soit une monoculture, nous avons implanté plusieurs solutions afin de maintenir une nature abondante et diversifiée. Ainsi, nous avons délibérément planté différents cépages sur une même parcelle, en intercalant des variétés de vignes qui fleurissent à différents moments de l’été. Des engrais verts permanents poussent dans les entre-rangs, ce qui a pour effet de diminuer l’érosion du sol. Aux abords des parcelles, les îlots de flores sauvages et la forêt sont des refuges pour les insectes, les amphibiens et les animaux qui contribuent tout autant à la biodiversité du vignoble. Chaque élément prenant part à notre écosystème joue un rôle essentiel et participe à sa cohésion.
Notre terre est notre plus grande richesse. De par sa composition riche en limons, sable et cailloux – qui lui confère la particularité d’être acide et peu profonde – mais aussi par la vie qui y habite. Notre intention est de constamment lui redonner au moins autant qu’elle nous donne. L’application des principes de la biodynamie nous permet d’améliorer la santé du vignoble dans sa globalité. Des préparations biodynamiques à base de plantes aident le système immunitaire des vignes, en les disposant à combattre les maladies et les insectes. À long terme, cette pratique nous permet de réduire les traitements et les interventions au minimum, diminuant notre impact sur l’environnement. Nous fertilisons notre vignoble avec du fumier composté en provenance d’une fromagerie biologique et biodynamique de la région. Cet apport prend beaucoup plus de temps qu’un engrais chimique à préparer, mais il se fait plus en profondeur et pour le long terme. Nos efforts semblent porter fruits puisque nous avons remarqué une présence accrue de vers de terre, de bactériens et d’oiseaux dans les dernières années, ce qui représente une mesure empirique d’une forte vie de sol.
Dans le but de travailler avec la nature et de produire un vin authentique, adapté à notre région, nous avons planté notre vignoble avec des vignes hybrides. Issues d’un croisement entre la vigne sauvage d’Amérique du Nord et la vigne européenne, elles sont mieux outillées que leurs homologues d’Europe pour contrer la pression des maladies fongiques. Travailler avec ces cépages hybrides nous permet de minimiser significativement l’application de traitements bio, sans mettre en péril notre capacité à produire des vins de qualité. Le frontenac, l’acadie et le st-pépin, notamment, ont été sélectionnés pour leur robustesse et leurs caractéristiques organoleptiques, mais aussi pour leur cycle végétatif rapide.
Notre philosophie demeure la même au chai. L’expérience nous a appris qu’un raisin en santé exigeait un minimum d’intervention. Appuyé par des levures indigènes saines, le vin aura tout ce dont il a besoin pour exprimer l’individualité qu’il a mis toute une saison à développer. Ainsi, les manipulations et les intrants en cuverie sont-ils réduits au minimum. Une dose minimale de souffre est employée en début de processus, au pressurage des baies seulement. Cette vinification naturelle se sent dans les vins qui présentent un fruit intègre, une fraicheur éclatante et une élégance certaine.
Pour nous, il s’agit de refléter fidèlement l’unicité de notre vignoble nordique et de faire des vins de grande précision dans le plus grand respect de notre terre.

Caroline Chagnon, directrice des communications au Domaine Bergeville

CRAMPONS ou RAQUETTES?

C’est une question que nous nous posons souvent avant d’aller marcher dans la nature.

Comme les randonnées hivernales gagnent en popularité, un nombre croissant de produits et d’accessoires nous sont proposés sur le marché pour bonifier notre expérience. Des bâtons de marche aux crampons, en passant par les raquettes, les sacs à dos, les trousses de premiers soins ou les bouteilles réutilisables, le choix est vaste.
Mais limitons-nous ici aux crampons et aux raquettes.
Le type de crampons varie selon l’utilisation qu’on veut en faire, de la marche urbaine à la randonnée d’aventure. Pour vous promener sur un sentier nature, choisissez un modèle de milieu de gamme conçu à cette fin; les pointes sont légèrement plus prononcées que sur un modèle pour ville.
Gardez une paire de crampons dans votre voiture, c’est toujours pratique d’en avoir à portée de la main (et des pieds!). Il faut savoir qu’ils rouillent rapidement par contre, alors pensez à les essuyer après usage.
Le Sentier Massawippi est très fréquenté et, en hiver, la neige est souvent bien tassée. Même après une bordée de neige, vous constaterez que le sentier est déjà tracé à moins de vous rendre très tôt. C’est l’endroit idéal pour chausser des crampons, car ils vous donneront une bonne traction (sauf s’il y a de glace et, dans ce cas, rien n’aide vraiment sauf peut-être une prière). Nous savons que le port de crampons est populaire, car nos escaliers en bois qui mènent à la plage d’Ethan ont été un peu grugés l’hiver dernier. Cette année, ces marches sont recouvertes d’un épais tapis en caoutchouc pour protéger le bois et les courageux ou les curieux qui descendent voir le lac en hiver. La vue est d’ailleurs magnifique!
D’autres opteront pour les raquettes; utilisées depuis longtemps au Québec, elles procurent une autre forme d’exercice.
Conçues pour les terrains plats, les raquettes servent à répartir votre poids lorsque vous marchez sur une épaisse couche de neige. Il est vrai qu’elles vous aident à avoir prise sur la neige, mais comment faire pour monter les escaliers? Il y a tellement d’escaliers sur les sentiers, que ce soit des escaliers en bois ou des escaliers combinant pierre et bois. N’oublions pas non plus les pentes raides à descendre. Comment y arriver avec des raquettes?
Que vous optiez pour des raquettes ou des crampons, assurez-vous de rester sur les sentiers. Ceux-ci se trouvent dans un secteur de conservation qui abrite, hiver comme été, des plantes et une faune précieuses. Résistez à la tentation de marcher dans la neige profonde, hors des sentiers. Le secteur occupe une superficie de près de 1 000 acres. En restant sur les sentiers, vous ne risquez pas de vous perdre.
Certains conseillent d’emporter les deux types d’équipement en randonnée. Dans les sentiers Massawippi, les raquettes sont préférables après une grosse chute de neige, sinon des crampons ou de simples bottes avec de bonnes semelles font très bien l’affaire. Vérifiez la météo et prenez votre décision en conséquence.

Profitez de votre promenade… et ne laissez aucune trace.

JANE MEAGHER Présidente passionnée de la Fondation Massawippi

Jane est ici en train de marquer la propriété avec un biologiste du Corridor appalachien.

Passionnée de plein air, Jane est une adepte de la marche. Peu importe la saison, vous la verrez parcourir les rues de son village ou se promener dans les sentiers Massawippi. Jane aime marcher depuis toujours et prend plaisir à faire découvrir nos sentiers aux visiteurs de sa région.
Jane se trouve intimement liée à l’histoire de North Hatley, tout comme son collègue, Tom Wilcox, membre du conseil d’administration. Elle a élu domicile à North Hatley après avoir mis un terme à sa carrière dans le domaine juridique au sein du gouvernement fédéral. Native de Sherbrooke, elle a grandi à Montréal et passait tous ses étés au village. En 1920, la famille de son arrière-grand-père a acheté sa première résidence d’été. Jane se rappelle ses étés dans la maison familiale et l’indépendance que lui procurait l’embarcation de 3,5 ch qu’elle utilisait quotidiennement pour se rendre de l’autre côté du lac, au club North Hatley. Dans les années 1960, son père a acheté une grande propriété agricole dans le canton de Hatley; il y a planté des arbres, soucieux de contribuer à la conservation des terres. Jane faisait de longues randonnées avec son père et, parfois, allait explorer les environs à cheval. Vers la fin des années 1990, elle revenait régulièrement à la propriété; c’est à cette époque qu’elle a décidé d’aménager quelques sentiers pour la marche, le ski de fond et la raquette.
Dès la création du conseil d’administration de la Fondation Massawippi, en 2012, Jane a manifesté son intérêt. C’est ainsi qu’en 2013, on lui a proposé de faire partie du conseil; aujourd’hui, elle en assume la direction. La passion et le respect qui animaient le conseil d’administration à ses tout débuts ne se sont pas démentis. Aucun des membres n’est écologiste, mais tous partagent un grand attachement à la région et tous sont déterminés à faire le nécessaire pour en protéger la beauté sauvage au profit des générations futures.
Est-ce que la région a changé au fil des ans? « Pas vraiment, nous répond Jane, les bâtiments sont les mêmes, seuls les commerces à l’intérieur sont différents. » Elle se souvient du magasin général et de la quincaillerie  se trouve maintenant le Pilsen; quant au Earl’s c’était le dépanneur, et c’est au Hob Nob (aujourd’hui le Mercantile) que le vendredi soir, en arrivant de Montréal, les membres de sa famille allaient chercher hot dogs et frites pour leur souper. Bien entendu, l’épicerie LeBaron existait à l’époque et existe toujours aujourd’hui. « Le changement le plus important, c’est la vente du chemin de fer. » Elle se revoit marcher le long de la voie ferrée pour se rendre au village voisin, sautant parfois dans l’eau depuis le pont pour ne pas se faire écraser par le train de midi. Il ne reste aujourd’hui que la passerelle et le pavillon, d’où admirer le lac et les montagnes derrière.
Jane était présente, en compagnie de sa sœur, à l’ouverture du Sentier Massawippi. Jane s’est alors dit que cet endroit revêtirait dorénavant une importance toute particulière pour elle, car George Wardman Sr. avait été un bon ami de son père. Les sentiers Massawippi, à North Hatley et à Sainte-Catherine, sont ses lieux de promenades préférés dans la région tant pour la beauté de la nature que pour la vue imprenable sur le lac. Elle se fait d’ailleurs un devoir de parler de la Fondation et de sa mission de conservation aux visiteurs qui croisent son chemin. Après la vente de la ferme des Meagher en 2018, Jane et Jean, son mari, ont décidé de faire l’acquisition d’une caravane Airstream, se joignant ainsi à une nouvelle communauté. Leur choix reflète leur amour de la nature.

Jane se dit ni écologiste ni conservationniste, mais simplement une amante de la nature qui fait de son mieux pour aider la planète et sa communauté. Son fils a acheté récemment une propriété dans la région, de sorte que la tradition familiale se poursuit!

Passionnée de plein air, Jane est une adepte de la marche. Peu importe la saison, vous la verrez parcourir les rues de notre village ou se promener dans les sentiers Massawippi.

Jane aime marcher depuis toujours et prend plaisir à faire découvrir nos sentiers aux visiteurs de sa région.
Jane se trouve intimement liée à l’histoire de North Hatley, tout comme son collègue, Tom Wilcox, membre du conseil d’administration. Elle a élu domicile à North Hatley après avoir mis un terme à sa carrière dans le domaine juridique au sein du gouvernement fédéral. Native de Sherbrooke, elle a grandi à Montréal et passait tous ses étés au village. En 1920, la famille de son arrière-grand-père a acheté sa première résidence d’été. Jane se rappelle ses étés dans la maison familiale et l’indépendance que lui procurait l’embarcation de 3,5 HP qu’elle utilisait quotidiennement pour se rendre de l’autre côté du lac, au North Hatley Club. Dans les années 1960, son père a acheté une grande propriété agricole dans le canton de Hatley; il y a planté des arbres, soucieux de contribuer à la conservation des terres. Jane faisait de longues randonnées avec son père et, parfois, allait explorer les environs à cheval. Vers la fin des années 1990, elle revenait régulièrement à la propriété; c’est à cette époque qu’elle a décidé d’aménager quelques sentiers pour la marche, le ski de fond et la raquette.

Dès la création du conseil d’administration de la Fondation Massawippi, en 2012, Jane a manifesté son intérêt. C’est ainsi qu’en 2013, on lui a proposé de faire partie du conseil; aujourd’hui, elle en assume la direction. La passion et le respect qui animaient le conseil d’administration à ses tout débuts ne se sont pas démentis. Aucun des membres n’est écologiste, mais tous partagent un grand attachement à la région et tous sont déterminés à faire le nécessaire pour en protéger la beauté sauvage au profit des générations futures.

Est-ce que la région a changé au fil des ans? « Pas vraiment, nous répond Jane, les bâtiments sont les mêmes, seuls les commerces à l’intérieur sont différents. » Elle se souvient du magasin général et de la quincaillerie  se trouve maintenant le Pilsen; quant au Earl’s c’était le dépanneur, et c’est au Hob Nob (aujourd’hui le Mercantile) que le vendredi soir, en arrivant de Montréal, les membres de sa famille allaient chercher hot dogs et frites pour leur souper. Bien entendu, l’épicerie LeBaron existait à l’époque et existe toujours aujourd’hui. « Le changement le plus important, c’est la vente du chemin de fer. » Elle se revoit marcher le long de la voie ferrée pour se rendre au village voisin, sautant parfois dans l’eau depuis le pont pour ne pas se faire écraser par le train de midi. Il ne reste aujourd’hui que la passerelle et le pavillon, d’où admirer le lac et les montagnes derrière.

Jane était présente, en compagnie de sa sœur, à l’ouverture du Sentier Massawippi. Jane s’est alors dit que cet endroit revêtirait dorénavant une importance toute particulière pour elle, car George Wardman Sr. avait été un bon ami de son père. Les sentiers Massawippi, à North Hatley et à Sainte-Catherine, sont ses lieux de promenades préférés dans la région tant pour la beauté de la nature que pour la vue imprenable sur le lac. Elle se fait d’ailleurs un devoir de parler de la Fondation et de sa mission de conservation aux visiteurs qui croisent son chemin. Après la vente de la ferme des Meagher en 2018, Jane et Jean, son mari, ont décidé de faire l’acquisition d’une caravane Airstream, se joignant ainsi à une nouvelle communauté. Leur choix reflète leur amour de la nature.

Jane se dit ni écologiste ni conservationniste, mais simplement une amante de la nature qui fait de son mieux pour aider la planète et sa communauté. Son fils a acheté récemment une propriété dans la région, de sorte que la tradition familiale se poursuit!

Comme le dit si bien Jacques Cousteau, « on protège ce qu’on aime », et c’est ce que Margot Graham Heyerhoff fait avec brio.

Margot s’est installée avec sa famille dans la vallée Massawippi en 2002, mais son attachement à la région remonte aux années 1970 alors qu’elle fréquentait l’université et travaillait.

Discrète et passionnée, Margot a joué un rôle de premier plan dans la création de la Fondation Massawippi, dont elle est cofondatrice. Aujourd’hui, environ 1 200 acres sont protégées à perpétuité par la Fiducie de conservation Massawippi. Les terres sont évaluées à plus de 4,3 millions de dollars et la Fondation a recueilli plus de cinq millions de dollars. Au cours des dix dernières années, Margot a occupé simultanément les fonctions de présidente et de directrice générale bénévole par intérim (ce qu’on nomme « leader au service des autres »). Aujourd’hui, Margot est présidente de la Fondation et administratrice de la Fiducie.

La zone protégée occupe le bassin versant du lac Massawippi, situé dans les Cantons de l’Est. Elle contient des forêts encore intactes d’une grande richesse écologique. En 2010, durant le congé de l’Action de grâce, Margot et un petit groupe se sont réunis pour discuter de la menace imminente que représentait le développement de la magnifique montagne du côté ouest du lac. David Rittenhouse, présent à cette rencontre, est tout de suite passé des paroles aux actes en entamant des recherches sur la marche à suivre pour créer une fiducie de conservation et une fondation communautaire.

Et c’est après avoir rencontré David par hasard au dépanneur local que Margot a décidé elle aussi de mettre la main à la pâte. Durant l’été 2011, ils sont donc allés de porte en porte pour solliciter des fonds qui seraient affectés à l’achat de terres et pour expliquer les objectifs des organisations sœurs. Le travail de David est d’autant plus méritoire qu’il souffrait alors d’un cancer avancé; la veille de son décès, en août de la même année, Margot avait pu lui rendre visite et lui avait alors promis que les autres fondateurs poursuivraient le travail qu’il avait commencé à titre de premier directeur général de la Fondation.
Depuis lors, Margot a répertorié les propriétés intéressantes, participé à la cession ou à la vente de certaines d’entre elles et réuni les fiduciaires et les propriétaires à la même table pour signer les transferts de propriété, une tâche que Margot compare à celle de rassembler des chats. Elle-même une donatrice principale, Margot a aussi contribué à la collecte de fonds pour l’acquisition de propriétés et la construction de sentiers. Porte-parole et pédagogue dans l’âme, Margot a prononcé des allocutions, écrit personnellement des centaines de notes de remerciement, organisé quantité d’activités de financement et a même prêté sa maison en échange de dons au lieu d’un loyer. Comme elle est une autorité très respectée en matière de conservation dans la région, on lui demande régulièrement conseil sur la manière d’établir une fiducie foncière.
Margot et l’ensemble du conseil d’administration estiment qu’il est important que tout le monde ait accès à la nature, profite de la forêt et puisse s’y promener librement. Il n’est donc pas étonnant qu’en peu de temps un réseau de sentiers ait été aménagé sur deux des terrains acquis. Comme le dit Margot Graham Heyerhoff, « nous ne voulions pas que les gens ne puissent admirer cette montagne verte d’une beauté incroyable que de loin, en conduisant sur la route 143, nous voulions leur permettre de faire l’expérience de la conservation en étant « à l’intérieur » de ces forêts protégées ». Leur vision s’est révélée d’autant plus salutaire qu’au cours des deux dernières années, alors que la pandémie faisait rage autour de nous, jamais autant de promeneurs ne sont venus parcourir nos sentiers pour se ressourcer et prendre soin de leur santé tant physique que mentale.

Mentionnons par ailleurs que la Fiducie Massawippi fait partie du groupe parapluie Corridor appalachien. Les biologistes et spécialistes de cette organisation ont recensé les propriétés de première importance qui relient les corridors fauniques allant des États-Unis au Québec et aux provinces de l’Atlantique. Margot s’investit sans compter pour que les parcelles dépendantes de terrains soient reliées entre elles, car elle est convaincue que cela entraînera des répercussions positives sur la faune et la flore.
Outre ses fonctions au sein de la Fondation à titre de présidente du conseil d’administration, de directrice générale par intérim et de présidente de la Fondation, Margot siège au comité des subventions, au comité des collectes de fonds et, maintenant, aux deux nouveaux comités que sont celui de l’éducation et celui de l’agriculture.
« En adéquation avec notre ambition de favoriser la santé écologique et la prospérité de la vallée du lac Massawippi, nous explique Margot, nous avons l’intention d’élargir nos efforts de conservation pour nous intéresser non seulement à nos riches forêts, mais aussi à d’autres types de terres essentielles sur le plan écologique. La Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi adhèrent au mouvement mondial vers une amélioration de la résilience de l’écosystème agricole aux fins d’une production agricole durable. L’utilisation de nos terres fait partie intégrante de notre stratégie de conservation; nous préconisons le recours à des pratiques agricoles agroenvironnementales susceptibles de préserver la santé de nos sols, l’emploi de moyens pour préserver la biodiversité des insectes et des oiseaux ainsi que l’emploi de moyens pour protéger les cours d’eau dans le souci d’améliorer la santé de notre lac, des exploitations agricoles et de leurs produits et, en fin de compte, la qualité de vie des résidants. »

La nouvelle décennie maintenant bien entamée, la Fondation Massawippi élargit son mandat pour y ajouter des programmes éducatifs à l’intention des élèves de la région, des familles et des adultes. Elle se joint aussi au mouvement d’agriculture régénératrice et commanditera une bourse de recherche qui servira à localiser les points chauds du territoire où les exploitations agricoles contribuent à la pollution. En collaboration avec les organisations locales, la Fondation fera la promotion de nouvelles techniques agricoles, qui sont en fait d’anciennes techniques tombées en désuétude, mais qui sont moins invasives et peuvent contribuer à améliorer la qualité du sol, les cultures, les revenus des agriculteurs et l’environnement.

Depuis qu’elle a quitté la ville pour s’installer dans les Cantons de l’Est, Margot s’est profondément attachée à son milieu, comme en témoigne son grand dévouement pour la Fondation Massawippi et la Fiducie de conservation Massawippi. Sa passion pour ce coin de pays l’a amenée à acquérir de solides connaissances en environnement et en conservation. Margot est dotée d’une grande créativité (elle est designer et artiste) et d’une imagination débordante qu’elle applique à toutes sortes de projets, dont plusieurs d’ailleurs ont été concrétisés.

 

Pat Webster

En juin prochain, Pat tirera sa révérence pour se concentrer sur de nouveaux projets, dont le lancement de son premier livre intitulé Autobiography of a Garden.
Pat a passé son enfance en Virginie, au sein d’une famille qui voyageait beaucoup à travers le monde. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait décidé d’aller vivre un an à l’étranger, durant ses études universitaires, pour étudier la philosophie à l’Université de Londres et profiter de l’âge d’or des années 1960, alors que les Beatles et Carnaby Street faisaient fureur. Avant de rentrer au bercail, elle s’est rendue en Grèce, où elle a rencontré Norman Webster, son futur mari canadien.

En tant que journaliste, Norman s’est vu proposer à la fin des années 1960 le poste de correspondant du Globe and Mail à Pékin… et Pat s’est montrée enthousiaste à l’idée de l’accompagner! Ils ont donc vécu deux années là-bas, avec leurs trois jeunes garçons, au sein d’une petite communauté de diplomates. Ils ont passé les trois années suivantes en Angleterre, avec leurs enfants alors au nombre de cinq, puis dans différentes villes du Canada.

Globe-trotteuse, blogueuse, autrice, mère de famille, Pat a renoncé à sa citoyenneté américaine pour devenir canadienne et, plus précisément, faire des Cantons de l’Est et de North Hatley sa terre d’adoption. « Il y a quelque chose à propos de cet endroit qui vous interpelle au plus profond de votre être; c’est difficile de dire ce que c’est précisément, mais c’est là. »

C’est à North Hatley qu’elle passait ses vacances estivales avec sa famille à explorer les bois, suivre les pistes des cerfs et créer ses propres sentiers, faisant du lac son point de repère. De Pointe Black, elle ne pouvait voir que deux chalets du côté ouest du lac et, pour ainsi dire, aucune maison de l’autre côté.

Un jour, en empruntant un nouveau sentier, elle est tombée sur une route taillée dans le flanc de la montagne. Cette cicatrice dans le paysage lui a fait comprendre que les forêts encore vierges étaient menacées. « Tu ne veux pas empêcher les gens de venir, mais tu sens que quelque chose de précieux se détériore, et tu veux le protéger. »

En 1996, Pat et Norman ont acheté Glen Villa, où elle vit seule maintenant en permanence, depuis le décès de son mari en 2021. Elle y a aménagé un jardin et, au fil du temps, y a incorporé des éléments artistiques qui nous incitent à réfléchir sur l’histoire, la mémoire et notre relation avec la nature. « Nous laisserons tous et toutes une marque dans la société, et c’est à chacun de nous qu’il appartient de décider quelle marque ce sera. »

Depuis les tout débuts de la Fondation Massawippi et de la Fiducie de conservation Massawippi, Pat a fait siens les objectifs établis et a appuyé sans réserve l’aménagement d’un réseau de sentiers. « Pour les gens qui en font l’expérience, la forêt devient vite une source de bien-être, et les sentiers leur en donnent l’accès. On trouve dans les bois ce je-ne-sais-quoi qui nous invite à y retourner. »

Grand-maman de 11 petits-enfants, Pat se réjouit que la Fondation puisse enfin offrir un programme éducatif aux enfants. Conçu pour renseigner les enfants sur l’environnement dans l’enceinte extérieure protégée des sentiers, le programme débutera à l’automne. « J’ai bon espoir que le programme permettra aux jeunes d’acquérir un sentiment profond d’attachement à la nature. J’espère que dans quelques années, nous pourrons élargir le programme pour y inclure des activités familiales et des programmes pour les adultes. »
Une vie riche en expériences, à examiner le monde du point de vue des autres, a mené Pat à prendre conscience de l’importance du paysage qui nous rassemble. Maintenant que la Fondation Massawippi est solidement établie, Pat est prête à s’attaquer à d’autres projets, dont le lancement en juillet de son nouveau livre intitulé Autobiography of a Garden. Publié par McGill-Queen’s University Press, il sera disponible en librairie et en ligne auprès de McGill-Queen’s University Press et d’autres sources fiables. Par ailleurs, Pat permettra au public de visiter le jardin de Glen Villa cet été afin de recueillir des fonds pour la Fondation Massawippi. Les portes ouvertes se tiendront le 25 juin, le 23 juillet, le 20 août et le 1 er  octobre. Il faut se procurer les billets à l’avance, au coût de 25 $ par personne, sur le site Web de Pat (www.glenvillaartgarden.com).

Le conseil d’administration de la Fondation Massawippi tient à remercier Patterson Webster pour son dévouement de tous les instants. Elle a su nous guider et nous conseiller avec sagesse, finesse et intelligence. Nous lui souhaitons bon succès dans ses nouveaux projets!