Île du Marais rues des Sapins, Sainte-Catherine-de-Hatley

Non loin du Sentier Massawippi à Sainte-Catherine-de-Hatley se niche un autre écrin de verdure pour les amateurs d’oiseaux et de nature. Composé d’une île et d’un marais, le site de conservation de l’Île du Marais est aujourd’hui une propriété privée.
La zone humide s’est formée vers 1910 par suite de la construction d’un nouveau barrage. Le marais et l’île couvrent une superficie de près de 150 hectares. Fondée en 1984, la fiducie foncière « Île du Marais Inc. » est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de protéger l’île, le sentier qui y mène et une partie du marais. Bien que ce secteur soit privé, tout comme les terres de la Fiducie de conservation de Massawippi, il est accessible au public en partie; quatre kilomètres de sentier traversent le site et donnent aux visiteurs un accès privilégié au cœur de cet écosystème.
En dépit du caractère privé de ce site, tant les fondateurs de la fiducie que les bénévoles qui s’y sont associés tiennent à garder le site ouvert au public. Ils se sont donné pour mission de préserver le milieu naturel du lac Magog et, en particulier, ses milieux humides.
La faune et la flore sont abondantes à l’Île du Marais. On y a observé au fil du temps plus de 190 espèces d’oiseaux! On y trouve également de nombreuses espèces de plantes, d’amphibiens et de reptiles.
En 2011, la Fondation Massawippi a versé son tout premier don (15 000 $) à la fiducie Île du Marais Inc. afin de l’aider à couvrir les frais d’une nouvelle passerelle. L’importance de cette somme inattendue n’a pas manqué de susciter l’étonnement, comme se le sont rappelé avec amusement Claude Goulet (président de la fiducie L’Île du Marais) et Marc Hurtubise (membre du conseil) lors de leur récente rencontre avec Hélène Hamel, auteure de ces lignes. Ce don a donné le coup d’envoi à la campagne de financement mise sur pied pour amasser les fonds nécessaires à la reconstruction de la vieille passerelle.
Imaginez les centaines de milliers d’oiseaux qui ont utilisé ces terres au fil des ans et y ont fait leurs nids. Nous nous estimons chanceux que ce groupe de conservation ait à cœur de protéger l’habitat des oiseaux pour qu’ils puissent continuer à y vivre et à s’y reproduire en toute sécurité. Le site est considéré comme l’un des beaux sites du patrimoine naturel de la région.
Pour en savoir plus, rendez-vous à http://www.iledumarais.org/index.html
Vous trouverez aussi une liste des oiseaux observés à l’Île du Marais ici :
http://www.iledumarais.org/faune-oiseaux.htm

 

M. Claude Goulet, président de l’Île du Marais inc. avec Mme Hélène Hamel, gestionnaire communautaire de la Fondation Massawippi Foundation.

À vol d’oiseau

Tangara écarlate : photo prise par Mahicans Diamond.

À la ville ou à la campagne, les oiseaux font partie intégrante de notre quotidien. De tous les animaux sauvages, l’oiseau est celui que nous croisons presque tous les jours et qui constitue un indicateur précoce de la santé de la planète.
En fait, les oiseaux sont à ce point présents dans notre vie de tous les jours qu’on a peine à les voir comme des animaux sauvages. D’ailleurs, nous les retrouvons dans bon nombre de nos expressions courantes; pensons notamment à « comme l’eau qui glisse sur le dos d’un canard, prendre son envol, petit à petit l’oiseau fait son nid, libre comme un oiseau, siffler comme un merle, fier comme un paon, prendre quelqu’un sous son aile, clouer le bec à quelqu’un ou encore quand les poules auront des dents.
L’observation des oiseaux nous permet de communier avec la nature, aussi bien dans notre cour arrière que dans un site désigné à cette fin. L’ornithologue amateur consacre en moyenne 133 jours par année à sa passion alors que le jardinier, par exemple, en consacre 701. L’observation des oiseaux figure parmi les passe-temps qui gagnent le plus en popularité, la pandémie n’étant pas étrangère à cet engouement. Un Canadien sur cinq pratique cette activité.
C’est à la fin du 19e siècle que cette activité a pris forme. Depuis, les oiseaux et l’ornithologie de même que notre attitude à leur endroit ont fait l’objet de quantité d’écrits. À cet égard, notons qu’un lien intéressant a été établi à l’époque entre les femmes, l’environnement et le monde du travail, d’une part, et les oiseaux et la conservation de la nature, d’autre part. À la fin du 19siècle, les oiseaux se trouvaient en si grand nombre qu’on croyait les différentes espèces inépuisables; il n’est donc pas étonnant qu’on ait servi des milliards de pigeons voyageurs et d’oiseaux de rivage aux repas. C’est ici qu’entrent en scène les femmes de l’époque victorienne. Leur pouvoir étant plutôt restreint, elles ont commencé à noter leurs observations sur les oiseaux dans leurs journaux intimes et à publier des articles sur le sujet dans diverses revues. L’observation des oiseaux et l’étude des plantes se sont ainsi développées peu à peu, ce qui a jeté un nouvel éclairage sur nos amis ailés.

Par ailleurs, l’industrie de la mode a entraîné la disparition des canards, des héros et des aigrettes, dont les plumes ornaient les chapeaux des dames; une plume prélevée sur la tête d’une aigrette valait plus que de l’or. La fondation de la Massachusetts Audubon Society par Harriet Hemenway et Minna B. Hall en 1896 a contribué à renverser la vapeur en faisant mieux connaître le monde aviaire au grand public2,3

Le déclin de la population d’oiseaux s’est poursuivi à vive allure jusqu’à l’extinction du pigeon voyageur vers 1914 et à la décimation d’autres espèces d’oiseaux. C’est à cette époque qu’un mouvement voué à la conservation a commencé à prendre forme. En août 1916 était signée la Convention Canada­-États-Unis concernant les oiseaux migrateurs, soit le premier traité international sur la faune; peu de temps après, la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs était adoptée4. Puis, en 1918, la loi intitulée American Migratory Bird Treaty Act était adoptée et demeure encore aujourd’hui la mesure législative la plus rigoureuse sur la protection des oiseaux aux États-Unis. Étant donné que les oiseaux migrent du nord du Canada vers le golfe du Mexique, cette collaboration transfrontalière était essentielle à leur survie.
L’observation des oiseaux n’a rien de compliqué. Vous pouvez vous y adonner dans votre cour arrière ou encore au parc; vous n’avez besoin que de vos yeux et, ce qui peut être bien pratique, de jumelles. Vous commencez par scruter les alentours et dès que vous repérez un oiseau, vous en observez les mouvements en ne le perdant pas des yeux. Pour parvenir à identifier les oiseaux, il faudra toutefois y mettre un peu plus de temps. On tiendra compte notamment de la taille de l’oiseau, de sa forme, de sa couleur, de son comportement, de son chant et de son habitat. Les principales familles d’oiseaux sont les suivantes : la sauvagine (ex. : le canard colvert); les oiseaux de proie (ex. : la crécerelle d’Amérique), les oiseaux de rivage (ex. : le bécasseau), les goélands (ex. : le goéland à bec cerclé), les passereaux (ex. : la mésange à tête noire) et les picidés (ex. : le pic).
Les applications de la Société AuduboneBird Canada et Merlin Bird ID proposent de bons outils d’identification qui peuvent être adaptés à votre région. Le Québec compte près de 400 espèces d’oiseaux; apprendre à les identifier pourrait être un défi amusant à relever.
Pour apprendre en bonne compagnie, on peut aussi se joindre à un ami ou à un groupe d’ornithologues. Soucieuse de faire prospérer l’observation des oiseaux dans les Cantons de l’Est, la Société de loisir ornithologique de l’Estrie (SLOE) réunit des amateurs qui souhaitent observer les oiseaux dans leur environnement naturel. Moyennant des frais d’adhésion de 20 $ par année, vous pouvez participer à des activités virtuelles et sur le terrain. La prochaine séance d’observation aura lieu le 15 mai prochain au parc Scowen. Bernard Jolicoeur, membre de la SLOE, a présenté une série très intéressante sur les ondes de Radio-Canada.
Les mois d’avril et de mai sont tout désignés pour l’observation des oiseaux. Au début du printemps, vous entendrez le merle d’Amérique et d’autres oiseaux faire leurs vocalises. Pensez à utiliser les applications mentionnées plus haut pour vous initier à leurs chants.
Le GrandDéfi Québec Oiseaux5 se déroule tout au long du mois de mai. Lancé en 2011, le Grand Défi QuébecOiseaux vise à sensibiliser la population à la protection des oiseaux du Québec et à recueillir des fonds. L’événement prend la forme d’un marathon de 24 heures au cours duquel les participants choisissent un jour en mai pour identifier le plus grand nombre possible d’espèces d’oiseaux d’un point fixe ou en se déplaçant.
Le samedi 8 mai se tiendra la Journée mondiale des oiseaux migrateurs. Vous pouvez organiser un événement sur le site Web birdday.ca de concert avec Nature Canada, QuébecOiseaux et Environment for the Americas. Voici leur invitation à l’action :
Chante, vole et plane comme un oiseau est le thème de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs de 2021.
Au moment où ces oiseaux reviennent chez nous, nous vous invitons à vous demander d’où ils viennent, à évaluer la distance qu’ils ont à parcourir, et à apprécier les efforts de conservation de communautés du monde entier qui se consacrent à la protection de leurs habitats pour les aider à faire ce voyage chaque année.
Nous vous mettons au défi de participer à nos activités Découvrir les oiseaux migrateurs et de télécharger des ressources pour vous aider à faire ressortir et à stimuler l’ornithologue qui sommeille en vous
6.

Pour vous décider à vous initier à l’observation des oiseaux ou encore pour voir de superbes photos, rendez-vous sur le site de la Société Audubon, qui propose une liste de comptes Instagram tenus par des adeptes de l’observation des oiseaux.

En 2019, l’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord a publié un rapport intitulé État des populations d’oiseaux du Canada. Facile à lire, ce rapport vaut certainement la peine de le consulter.
« L’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord (ICOAN) au Canada consiste en une coalition des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et d’organisations non gouvernementales et industrielles qui collaborent en partenariat avec les États-Unis et le Mexique dans le but de protéger, de restaurer et d’améliorer les populations d’oiseaux d’Amérique du Nord et leurs habitats. L’ICOAN-Canada a pour objectif de mettre en œuvre au Canada tout l’éventail des mesures de conservation des oiseaux, grâce à des partenariats régionaux faisant appel aux données biologiques et axés sur les paysages7. »

Communiqué de presse annonçant cette publication :
« Plusieurs de ces populations ont subi des pertes importantes. Le Canada a perdu de 40 % à 60 % de ses populations d’oiseaux de rivage, d’oiseaux de prairie et d’oiseaux insectivores aériens. Ces groupes constituent 80 % de toutes les espèces d’oiseaux nouvellement évaluées comme menacées au Canada au cours de la dernière décennie. La perte importante de terres et d’eaux, les pratiques agricoles non durables, les changements climatiques et la pollution sont les causes les plus importantes de ce déclin. Ces menaces touchent les oiseaux à leurs sites de reproduction, lors de leur migration, ainsi qu’à leurs sites d’hivernage, ce qui illustre le fait qu’il est essentiel d’avoir des activités de conservation efficaces à l’échelle internationale.
Pendant la même période, d’autres espèces ont bénéficié des investissements en matière de conservation faits par les organismes gouvernementaux, les organismes non gouvernementaux et les industries. Les populations d’oies et de canards ont augmenté de 360 % et 150 %, respectivement, depuis 1970. Certaines espèces d’oies ont également tiré profit de l’accroissement des quantités de grains perdus dans les zones agricoles et leurs effectifs sont maintenant si grands que leur impact potentiel sur d’autres espèces est inquiétant. Les populations d’oiseaux de proie ont augmenté de 110 % grâce à l’interdiction de l’usage inconsidéré de DDT. Quand nous comprenons les problèmes et prenons ensemble des mesures, la conservation donne des résultats8. »

Au Canada, un oiseau sur trois dépend des forêts. La Fiducie de conservation de Massawippi s’est donné pour mission d’assurer la survie et la protection des oiseaux sur son territoire par la préservation des magnifiques forêts et du bassin versant du lac Massawippi. Les biologistes du Corridor appalachien ont identifié près de 30 espèces parmi celles qui avaient été repérées lors d’un inventaire d’une journée. De ce nombre, cinq espèces prioritaires présentaient un intérêt particulier en raison de la diminution de leurs populations dans la province et ailleurs. Il s’agit du bruant à gorge blanche, de la paruline verte à gorge noire, de la paruline bleue à gorge noire, du pic maculé et du pioui de l’Est. Il y a de fortes chances qu’on les retrouve le long de la crête.

Que pouvons-nous faire sur le plan individuel pour favoriser la survie des oiseaux et la croissance de la population d’oiseaux?

  1. Se renseigner sur les oiseaux
  2. Faire des achats qui ne sont pas nuisibles aux oiseaux
  3. Appuyer les mesures de conservation
  4. Garder les chats à l’intérieur
  5. Attirer les oiseaux en cultivant des plantes indigènes
  6. Prévenir les collisions
  7. Construire des mangeoires

Il y tant à apprendre! Donnez-vous-en à cœur joie!

Vous n’avez pas besoin d’aller bien loin pour trouver des photographes ornithologues talentueux. Un voisin a une mangeoire dans son jardin et poste souvent les photos les plus captivantes des oiseaux locaux.
Voici quelques-unes des images de Marc Théberge.

Chardonneret  américain (Goldfinch)            Merle bleu de l’Est (Eastern Blue Bird)
Sizerin flammé (Common Redpoll)                  Busard Saint-Martin (Northern Harrier)
© Marc Théberge

 

RÉFÉRENCES :

1. Gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada. 2014. Enquête canadienne sur la nature 2012 : connaissances, participation et dépenses liées aux activités récréatives, de conservation et de subsistance axées sur la nature. Ottawa (Ontario) : Conseils canadiens des ministres des Ressources
http://publications.gc.ca/collections/collection_2014/ec/En4-243-2014-fra.pdf

2. The “Bird Bills”: A Tale of the Plume Boom
https://blog.newspapers.library.in.gov/the-bird-bills-a-tale-of-the-plume-boom/

3. The Victorian Women Whose Writing Popularized Watching Birds Instead of Wearing Them
https://www.ladyscience.com/victorian-women-and-birding/no48

4. Gouvernement du Canada, Cent ans d’histoire de conservation des oiseaux au Canada : introduction
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/oiseaux-canada/celebrons-100-ans-conservation-internationale/on-est-aux-oiseaux/introduction.html

5. Grand Défi QuébecOiseaux
https://quebecoiseaux.org/index.php/fr/gdqo

6. Journée des oiseaux Nature Canada
https://www.birdday.ca/accueil

7. L’état des populations d’oiseaux du Canada, 2019
http://nabci.net/wp-content/uploads/2019-Etat-des-population-doiseaux-du-Canada.pdf

8. Communiqué de presse, Les oiseaux du Canada nous préviennent de l’état de notre nature
FR_NR_etat_population_oiseaux_FINAL_2019_06_17 (nabci.net)

AUTRES SOURCES D’INFORMATION : 

Birding hobby soars in popularity across North American
https://globalnews.ca/news/1978047/birding-hobby-soars-in-popularity-across-north-america/

On est aux oiseaux depuis cent ans
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/oiseaux-canada/celebrons-100-ans-conservation-internationale/on-est-aux-oiseaux.html
Audio fil « Ornithologie :  l’ABC pour s’initier au monde des oiseaux »
https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/Ecoutez-l-estrie/segments/chronique/123863/observation-des-oiseaux-ornitologues-bernard-jolicoeur

Annonce importante – 26 avril 2021

Le 25 avril, 2021

Chers visiteurs de notre sentier à Sainte-Catherine-de-Hatley,

Depuis l’automne dernier, nous avons travaillé avec les voisins, la municipalité et les utilisateurs du sentier pour aider tout le monde à résoudre les problèmes de stationnement sur la Côte du Piémont.

  • Un bienfaiteur a payé les premières contraventions surprises émises le 14 février.
  • Bob Gingras a généreusement ouvert un champ pour le stationnement de débordement.
  • La municipalité a modifié le règlement sur le stationnement pour nous afin d’en faire profiter les visiteurs de notre sentier.

Ce printemps, nous pensions avoir enfin trouvé une solution qui satisferait tout le monde.  Le stationnement est maintenant autorisé sur le côté droit de la route (en regardant la route depuis l’entrée du sentier) tout le long de la Côte du Piémont jusqu’au chemin Gingras en commençant EN BAS de la rue de la Pénéplaine.  Ceci sera autorisé toute l’année – oui, hiver comme été !

Bien que la municipalité ait créé de nouveaux panneaux indiquant très clairement où l’on peut se garer, nous avons eu une situation samedi (24 avril) où certaines voitures ont continué à se garer au-dessus de la rue de la Pénéplaine et à bloquer partiellement ou totalement les entrées des voisins.  Cette situation est inexcusable et nous soutenons totalement les voisins et leur frustration. Nous les soutiendrons s’ils appellent la police et nous soutiendrons le remorquage ou l’émission de contraventions aux véhicules qui se garent dans ces zones.

Il s’agit clairement d’un cas où quelques personnes choisissent de ne pas respecter les règles, ce qui pourrait affecter tous ceux qui souhaitent se garer sur la Côte du Piémont.  Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ce que nous avons gagné.

Nous demandons à tous les visiteurs du sentier de bien vouloir suivre le nouveau protocole – si notre stationnement est plein, se garer uniquement sur le côté autorisé et se garer UNIQUEMENT EN BAS de la rue de la Pénéplaine.  Si vous voyez quelqu’un se garer autrement, veuillez lui parler.

Nous ne saurions trop insister sur l’importance de la réussite de ce nouvel arrangement et nous avons donc besoin de l’aide de chacun d’entre vous.

Merci.

Margot Heyerhoff

Présidente,

Fondation Massawippi Foundation

Matthew Cleary, contremaître, et Mahicans Diamond, directeur du Sentier Massawippi.

Fort de son expérience dans divers parcs nationaux des États-Unis, Matthew Cleary a quitté la Californie en 2008 pour venir s’installer ici avec sa femme québécoise et y élever leur famille. Mahicans Diamond, notre directeur des sentiers, a fait la connaissance de Matthew dans la région et, se découvrant tous deux des atomes crochus, se sont vite liés d’amitié.
C’est ainsi qu’un jour Mahicans a proposé à Matthew de faire équipe avec lui pour tracer les sentiers du parc Scowen à North Hatley. Voilà maintenant six ans qu’ils travaillent ensemble à l’aménagement du réseau du Sentier Massawippi, soit depuis que la Fiducie a mis ce projet sur pied.
Toutes les personnes que j’ai rencontrées, sans exception, étaient ravies de leur randonnée et beaucoup ont même affirmé qu’elles n’avaient jamais emprunté de si beaux sentiers. Faciles à parcourir et parfaitement intégrés à l’environnement, ces sentiers figurent parmi les secrets les mieux gardés que la pandémie a permis de découvrir. Faudrait-il les garder secrets? Matthew n’est certainement pas de cet avis! Que souhaite-t-il voir dans dix, vingt ou trente ans? « J’espère que ces sentiers gagneront en popularité et que les gens seront de plus en plus nombreux à venir s’y promener. C’est bon pour leur santé et c’est bon pour le bien-être des membres de la communauté de voir les gens marcher, de savoir qu’ils ne sont pas seuls dans cette entreprise et que d’autres profitent de la nature mise à leur disposition. »

Les sentiers reflètent la personnalité de nos constructeurs de sentiers. La première fois que j’ai rencontré Matthew, ce sont sa gentillesse et sa générosité qui m’ont d’abord frappée. En tant que contremaître des sentiers, il lui revient de concrétiser les rêves de Mahicans. De nature pragmatique, Matthew est un pédagogue, quelqu’un qui étudie la forêt et son histoire sur le plan tant écologique qu’humain. Il examine la façon dont les gens laissent leur empreinte dans la nature. Sourire aux lèvres, il explique comment s’est déroulé le nettoyage de la plage Ethan et nous mentionne qu’il peut retracer l’histoire de la bière au Québec par les bouteilles et les canettes que les gens laissent dans les bois. Anthropologue peut-être, mais d’abord et avant tout un bâtisseur qui a à cœur d’aménager des sentiers forestiers en harmonie avec l’environnement et de créer un espace convivial où les gens peuvent profiter de la nature en toute sécurité.
Matthew fait partie d’une équipe de trois professionnels responsables de l’aménagement des sentiers. Des étudiants sont embauchés chaque été pour se joindre à eux et apprendre à leurs côtés. Matthew fait office d’enseignant et de guide. Bon nombre choisissent de faire une deuxième et une troisième année, ce qui en dit long, à mon avis, sur la qualité de leur expérience. C’est d’ailleurs leur enthousiasme et leur désir d’acquérir de nouvelles aptitudes qu’apprécie particulièrement Matthew dans l’exercice de ses fonctions.
Le printemps venu, Mahicans et Matthew étudient le terrain et établissent un plan pour chaque section qu’ils entendent aménager au cours de l’année. De deux à trois kilomètres de sentier seront ainsi ajoutés en moyenne chaque année. La Fiducie de conservation Massawippi, qui est propriétaire du terrain et chargée de sa conservation, a comme objectif d’aménager jusqu’à 25 kilomètres de sentier au total.
Les sentiers sont faits en grande partie manuellement. De temps à autre, de l’équipement est appelé à la rescousse pour une section ou un travail en particulier, mais force de bras et ingéniosité suffisent généralement; pour transporter des rondins et des pierres, par exemple, rien de tel que le recours à des cordes et des poulies. Le matériel utilisé provient à 90 % des bois environnants. Une pratique qui, selon Matthew, permet non seulement d’économiser, mais aussi d’éviter l’introduction de substances étrangères qui risqueraient de nuire à la biodiversité.
Certes, on abattra des arbres pour construire des escaliers et autres infrastructures, poursuit Matthew, mais cela se fait en phase avec la nature. Autrement dit, « si vous enlevez un arbre, vous donnez plus de lumière et plus d’eau aux petits arbres qui peuvent alors pousser plus vite ». Matthew sélectionne les arbres qui sont hauts et droits (les pertes sont moindres) et ceux qui sont proches d’autres arbres. Ou bien il choisit ceux qui risquent de tomber. « Je déteste couper un arbre, mais je ne me sens pas coupable car nous ne retirons rien du système. »
Des pierres, choisies avec le plus grand soin dans la forêt, aident les gens à traverser les ruisseaux et bordent les sentiers pour prévenir l’érosion. Les marches sont construites à partir de rondins dont l’écorce est enlevée et qui sont aplatis sur le dessus pour créer un endroit naturel où poser le pied. Les sentiers suivent les contours du terrain. Le randonneur est pris en compte, de sorte qu’on ajoute des marches là où la pente serait trop raide ou un pont de pierres pour l’aider à franchir un fossé.
Margot Heyerhooff, présidente de la Fondation Massawippi, qui est le véhicule de financement de la Fiducie de conservation de Massawippi, ajoute ceci :
« Depuis nos tout débuts, notre Conseil d’administration voulait aménager des sentiers de randonnée écosensibles dans nos propriétés protégées. Nous estimions que c’était trop peu que de pouvoir seulement admirer la montagne de sa voiture, sur la route 143, de l’autre côté du lac.  Nous voulions que les gens puissent se promener dans de cette forêt étonnante qui avait été préservée. Matthew nous aide à faire de nos rêves une réalité. »
Le réseau de sentiers est presque terminé dans le secteur Wardman. Cet été, Matthew et l’équipe compléteront la boucle du sentier Wippi Nord, puis entameront une toute nouvelle section de la propriété.
Ce secret bien gardé n’en est plus un et je crois que Matthew s’en réjouit : le travail acharné de l’équipe a porté ses fruits, car la randonnée en sentier a permis à bien des gens d’adopter un mode de vie plus sain, plus équilibré, au cours de l’année difficile que nous venons de traverser.
J’ai hâte de marcher sous la canopée verte et j’espère y croiser Matthew et les constructeurs de sentiers, qui reprendront le travail en mai prochain. Si vous les voyez, prenez le temps de les saluer!

Balade en forêt et santé vont de pair Bains de forêt — Forest Bathing — Shinrin-yoku

Le sujet a fait couler tellement d’encre qu’il est difficile de savoir par où commencer. Voyons d’abord ce qu’on entend par bain de forêt et ce que ce n’est PAS.
Comme vous l’aurez deviné, « Shinrin-yoku » est un terme japonais. Inventé en 1982 par le ministère de l’Agriculture, des Forêts et des Pêches du Japon, ce terme désigne l’activité qui consiste à passer du temps au contact de la forêt, à se plonger dans la nature afin de réduire le stress et de profiter des propriétés curatives de la nature. En japonais, « Shinrin » signifie forêt et « yoku » veut dire bain; il s’agit donc de s’imprégner de la forêt par l’intermédiaire de nos sens.
Du milieu à la fin des années 1980, le Japon a connu un essor économique considérable, qui s’est traduit notamment par une tension énorme chez une population surmenée pour laquelle une semaine de travail moyenne de 60 heures n’était pas inhabituelle. La sonnette d’alarme a été tirée devant le nombre grandissant de personnes qui tombaient malades ou succombaient au surmenage et au stress. Le Japon était aux prises avec la première épidémie de stress urbain au monde. Désemparées, les autorités sanitaires japonaises ont commencé à analyser les recherches sur la nature et ses bienfaits pour la santé, et c’est ainsi qu’est née une pratique appelée Shinrin-yoku.

Prendre un bain de forêt, ce n’est pas partir en randonnée d’aventure. En fait, vous pouvez vous contenter de parcourir 500 mètres, ou moins, tout en pratiquant cette activité. Vous pouvez prendre un bain de forêt en solo ou en groupe. Il est conseillé de faire vos débuts avec un guide qui vous aidera à comprendre comment vous reconnecter avec la nature et utiliser vos sens pour trouver les ingrédients actifs dans la nature.
Les effets du stress, de l’épuisement professionnel et d’autres problèmes de santé largement répandus s’intensifient et ont même pris une ampleur sans précédent du fait de la pandémie. La Fondation de conservation de Massawippi a constaté une augmentation considérable du nombre de personnes qui ont fait du sentier Massawippi un exutoire au stress.
Le bain de forêt vous permet de décompresser en allant à la rencontre de la nature par l’entremise de vos sens. En laissant de côté votre téléphone, votre emploi du temps et votre programme de remise en forme, vous pouvez recouvrer la santé et vous libérer du stress tant physiologique que cognitif.
De nombreux livres et documents de recherche ont été publiés sur le sujet. Le Dr Qing Li est une sommité en sylvothérapie. Membre fondateur et président de la société japonaise de sylvothérapie, membre éminent de la Task Force of Forests and Human Health ainsi que vice-président et secrétaire général de la société internationale de médecine naturelle et de sylvothérapie, le Dr Li exerce la médecine à la Nippon Medical School de Tokyo.
Si vous voulez en savoir plus sur ses enseignements, vous pouvez commencer par consulter l’ouvrage qu’il a publié en 2018 et qui s’intitule Shinrin yoku : L’art de la science du bain de forêt — Comment la forêt nous soigne. Voici d’ailleurs un extrait d’un article de La Presse1 dans lequel on parle du Dr Li et de son livre :
« Pour le Dr Qing Li, auteur du livre Shinrin-Yoku, l’art et la science du bain de forêt, il est donc nécessaire pour les citadins de pouvoir se ressourcer en allant se promener dans la nature. Il conseille de passer au moins deux heures dans la forêt (20 minutes seraient déjà bénéfiques) à marcher, sans but, sans téléphone intelligent, en profitant des arbres, de leurs odeurs et essences naturelles, de leurs couleurs, du chant des oiseaux, du paysage apaisant et des sons de la nature. Il ne s’agit pas de faire du jogging ou de l’exercice, “mais simplement d’être en contact avec la nature, de s’imprégner de la forêt par l’intermédiaire de nos cinq sens et ainsi se reconnecter avec elle”, affirme le Dr Qing Li.
« Dans cet ouvrage, le Dr Qing Li, médecin immunologiste au département d’hygiène et de santé publique à l’université de médecine de Tokyo, fait part de ses recherches sur les liens entre les forêts et la santé. Depuis 2003, les recherches ont démontré que les bains de forêt peuvent renforcer le système immunitaire, diminuer l’anxiété, la dépression et la colère, donner de l’énergie, réduire la pression artérielle et le stress et favoriser la détente, énumère-t-il. Les bains de forêt améliorent aussi la concentration et la mémoire, les fonctions cardiovasculaires et le métabolisme, diminuent le taux de glycémie et accroissent la production de protéines contre le cancer. »

Vous trouverez ci-dessous des liens vers divers site Web et articles de revue scientifique sur les bains de forêt pour vous familiariser davantage avec cette pratique.

Effect of forest bathing (shinrin-yoku) on human health: A review of the literature
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31210473/
The physiological effects of Shinrin-yoku (taking in the forest atmosphere or forest bathing): evidence from field experiments in 24 forests across Japan (en anglais)
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19568835/
Forest Bathing is Great for Your Health. Here’s How to Do It (en anglais)
https://time.com/5259602/japanese-forest-bathing/
Le Shinrin Yoku pour les nuls : Qu’est-ce qu’un « sit spot » ?
Sylvothérapie – La forêt contre le stress
https://plus.lapresse.ca/screens/378351e1-b743-4656-adc8-27c51af3e039__7C___0.html
What The Heck is Forest Bathing? 5 Thing You Didn’t Know About Shinrin-Yoku in BC (en anglais)
https://www.hellobc.com/stories/what-the-heck-is-forest-bathing-5-things-you-didnt-know-about-shinrin-yoku-in-bc/
Site Web de l’Association of Nature & Forest Therapy (en anglais)
https://www.natureandforesttherapy.org/
Site Web de Natural Leadership (en anglais)
https://www.natureandleadership.com/

  1. Lévy, Olivia (26 mai 2018). « La forêt contre le stress ». Dans La Presse, Montréal. https://plus.lapresse.ca/screens/378351e1-b743-4656-adc8-27c51af3e039__7C___0.html

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Corridor appalachien notre partenaire dans la conservation.

La Fiducie de conservation Massawippi (FCM) a été considérablement active au cours des dernières années pour la protection des milieux naturels de son territoire, et plus particulièrement au sein du noyau de conservation identifié sur la rive ouest du lac Massawippi. Sur un noyau d’habitat naturel d’une superficie de 1 200 hectares, 36,7 % des milieux naturels sont protégés à perpétuité grâce au travail de la FCM. C’est remarquable!

Pour réaliser ces importants gains écologiques, FCM œuvre depuis plus de dix années en concert avec Corridor appalachien. De ses bureaux à Eastman, l’équipe multidisciplinaire de professionnels offre à ses 17 membres affiliés un éventail de services pour la mise en œuvre d’actions de conservation sur son territoire d’action qui s’étend de Granby jusqu’à Sherbrooke et au sud jusqu’à la frontière Canado-américaine. Depuis les 18 dernières années, Corridor appalachien et ses partenaires ont protégé 14 619 hectares sur notre riche et précieux territoire régional!

Entre autres, lorsque la FCM souhaite faire l’acquisition d’un terrain pour des fins de conservation à perpétuité, l’équipe de Corridor appalachien s’active pour appuyer la réalisation du projet en réalisant une évaluation de la valeur écologique du milieu.

Durant ses visites, l’équipe d’acquisition des connaissances de Corridor appalachien cherche à avoir un portrait complet de la biodiversité et des milieux sensibles de la propriété. C’est pourquoi elle parcourt tout le territoire à la recherche d’espèces en situation précaire en passant par les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les mammifères et la flore. Les milieux humides, les secteurs de fortes pentes, les cours d’eau et les peuplements matures sont des secteurs sensibles où on retrouve souvent la plus grande biodiversité et des espèces sensibles. Les biologistes gardent toujours l’œil et les oreilles ouverts afin de ne rien manquer.

Les vieilles érablières font partie des cibles importantes à évaluer sur les terrains, particulièrement celles qui sont moins accessibles car elles ont habituellement subi moins de perturbations et sont plus intègres. Ces érablières sont souvent riches et abritent une belle diversité d’espèces, particulièrement des espèces floristiques dont certaines sont en situation précaire comme l’ail des bois qui se retrouve uniquement dans ce type d’habitat. Les chênaies rouges présentes au sein de ce noyau d’habitat constituent un autre élément écologique d’intérêt dans ce secteur puisque ce type de peuplement forestier est assez rare dans notre région. Ces peuplements se retrouvent maintenant uniquement sur quelques sommets ou versants de montagne.

Les ruisseaux sont également une des cibles préférées des biologistes, particulièrement au sein du noyau d’habitat de la FCM car il s’agit de ruisseaux de montagne où une eau claire, froide et bien oxygéné coule vers le lac Massawippi. Ces ruisseaux abritent plusieurs espèces fauniques dont des amphibiens très sensibles à la qualité de l’eau et de leur environnement la salamandre sombre du Nord et la salamandre pourpre. La salamandre sombre du Nord est susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, tandis que la salamandre pourpre est désignée vulnérable.
La protection des ruisseaux et des bandes riveraines est très importante pour ces espèces, en plus d’être essentielle au maintien de la qualité de l’eau du lac Massawippi. C’est probablement grâce à la présence de ces ruisseaux au sein du noyau d’habitat qu’une population de touladis, aussi appelé la truite grise, se maintient dans le lac Massawippi puisque ce poisson requiert un habitat qui compte de l’eau froide, claire, bien oxygénée et où le pH est supérieur à 5,4.

Clément Robidoux, Directeur de la conservation et Victor Grivegnée-Dumoulin, Biologiste, Coordonnateur à l’acquisition des connaissances

Margot Heyerhoff et Tom Wilcox, membres fondateurs de la Fondation Massawippi et de la Fiducie de conservation Massawippi.

La famille Wilcox, 1955 sur le lac Massawippi. Brandy (le chien), Bart, Gordon et Tom. Le Dr Bud Wilcox sur des skis nautiques. Qui a pris la photo ? Libby Wilson Wilcox assise sur la proue. Le camp Wilcox en arrière-plan.

Tom Wilcox, est un membre fondateur de la Fondation Massawippi (FMF) et de la Fiducie de conservation de Massawippi (FCM).

Tom est loin d’être étranger au lac Massawippi. En effet, il s’inscrit dans une longue tradition d’Américains, la cinquième génération, qui se sauvait de la chaleur urbaine et qui venait profiter du lac. Il y a 120 ans, son grand-père a acquis un terrain et c’est son père qui a bâti leur chalet après la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Lorsqu’on lui demanda quel était son meilleur souvenir en tant que membre du conseil, Tom, débordant d’enthousiasme et d’amour pour la région, avait de la difficulté à s’en tenir à un seul exemple.
Parmi ses meilleurs souvenirs, l’on retrouve :

La reconnaissance de la FMF et de la FCM comme des entités juridiques
Aux alentours de 2010, Tom et un petit groupe de résidents sont passés à l’action lorsqu’ils ont appris qu’une grande parcelle de la montagne avait été achetée à des fins de développement. Ces néophytes ont pris la décision de créer une entité juridique afin de protéger la forêt vierge et le bassin versant, écologiquement vulnérable.
L’acquisition de la propriété de Louise Ransom
Tom était le voisin de Louise Ransom. Pendant plusieurs années, il lui parlait de l’importance de la conservation et tentait, par le fait même, de l’inciter à sauvegarder son terrain. Au départ, il a tenté sa chance avec la Conservation de la nature Canada, mais le lot n’était pas suffisamment grand selon leurs critères pour être protégé. Un petit lot, mais une parcelle de terre que Tom appelait un pilier crucial de la conservation du bassin versant du lac.
Le « Challenge Grant » qui a amassé un fonds de roulement de 100 000 $
Pour chaque 2 $ récolté, un petit groupe de donateurs était prêt à verser 1 $ dans le but d’atteindre l’objectif. Ces fonds étaient nécessaires pour le roulement des opérations, l’achat de terrains, le paiement des taxes et des frais juridiques, etc. Tom, en tant que président de la Fondation communautaire de Baltimore, a soutenu le groupe grâce à sa grande expertise. Le succès notable de la campagne s’explique par la passion des gens qui l’ont mis en place, mais également par la reconnaissance du besoin de protéger et de préserver les terrains pour la communauté et les générations futures de la part des donateurs.
Inauguration de l’ouverture du sentier Massawippi sur la Côte du Piémont
L’évènement, un joyau de la couronne, a commémoré les croyances les plus fondamentales des membres fondateurs et des donateurs. Premières Nations, anglophones, francophones, locaux, politiciens, des personnes de divers horizons se sont rassemblées pour célébrer l’ouverture des sentiers. Cette célébration a également marqué le changement de statut de ces terrains : ils sont passés d’un accès privé à un accès public, une reconnaissance des valeurs de la conservation que portait la famille Wardman et Louise Ransom. Paul Carignan, métis, et Sylvia Bertolini, son épouse, ont chanté une chanson au soleil en Anichinabé. Ce couple rappelait la présence du peuple abénaquis et dont le terrain faisait partie de leur territoire. Ce moment a permis de reconnaitre la grande valeur de cette terre, puis ce lieu a été remis au public en tant qu’espace sacré.

Tom s’est mis à parler de l’idée originale, soit celle de créer un héritage servant à préserver ce que les gens apprécient le plus : les espaces verts et un lac Massawippi avec une eau de qualité. La mise en place d’une entité dont le but serait d’assurer un espace propre, tranquille et sécuritaire. Le groupe avait également le souhait de travailler avec Bleu Massawippi, une association qui milite pour la protection du lac, et avec les communautés locales. Le tout, dans l’objectif de protéger et préserver cet environnement et d’assurer la santé et la prospérité de la région.

Le citoyen de Baltimore, qui s’est établi à la baie de Baltimore (du côté ouest du lac), a un message venant du fond du cœur destiné à la communauté : les sentiers représentent la démocratisation des acquisitions de la conservation. Ces efforts n’ont pas été pour créer un terrain de jeux vert qui profiteraient seulement aux riches, mais plutôt pour que toutes et tous en profitent. L’idée est que ces terrains privés soient ouverts au public, un concept plus répandu aux États-Unis.

Selon Tom, toutes les personnes qui ont vécu aux abords du lac ont grandi avec la peur qu’apparaissent des routes sur la montagne. Lorsqu’il était petit, il n’y avait aucune route qui se rendait à pointe Blueberry ou encore plus au nord. L’eau était et est encore la seule façon d’accéder à leur chalet. Les propriétés auraient valu dix fois plus si un accès routier existait. L’entièreté du paysage serait différente et cela aurait été à l’encontre de la volonté de son grand-père qui a acheté ce terrain il y a plus de 120 ans.

Tom et sa femme espèrent que le camp Wilcox restera dans leur famille et ainsi perpétuer la tradition familiale, maintenant rendue à la 6e génération. Ils ont mis leur terrain environs sous une servitude de conservation en 2015. Avec le grand respect de la longue tradition familiale vient l’idée qu’au travers de la Fiducie de conservation cette région sera protégée pour les générations futures et pour que le public puisse avoir un accès responsable à cette terre. Dorénavant, il est impossible de construire davantage de chalets sur cette propriété, toutefois des activités qui sont en accord avec le développement durable peuvent avoir lieu.
À la fin de l’entrevue, Tom déclare : « General Motors sera carboneutre d’ici 2035 et entièrement électrique d’ici 2045 alors j’aimerais croire que les bateaux sur le lac Massawippi puissent tous être électriques et silencieux. Que cela devienne un modèle, un centre écotouristique qui permet d’être un avec la nature comme les Abénaquis qui vivaient autrefois ici avant que l’on vienne envahir ce territoire. Ils ne faisaient qu’un avec la nature. »

Pourrions-nous l’être ?